D’un premier Fast-Track non abouti en 2019 à une sélection pour la Nation en U23, il n’y a qu’un pas. Comment tu vois cette progression, tu réalises ?
J’avais fait un premier Fast-Track ou on était 20 joueurs, forcément, c’était difficile de se montrer. En quatre ans, j’ai progressé et surtout, mon jeu a évolué. Aujourd’hui, mon profil colle bien plus au 3x3 qu’avant. J’ai eu la chance cette année d’échanger avec des joueurs de 3x3 Paris, qui ont fait les équipes de France puis j’ai commencé à m’y intéresser. Ensuite, j’ai reçu ma première convocation. Ce n’était pas vraiment prévu, mais la question ne s’est pas posée. Pouvoir porter la tunique tricolore et représenter son pays, c’est une opportunité unique que l’on ne refuse pas.
Tu disais que ton jeu avait évolué et que dorénavant il collait plus au 3x3, tu peux nous dire tes qualités ?
Déjà, je suis un grand arrière, j’ai de la taille, je suis assez vif donc je peux défendre sur plusieurs postes. Offensivement, j’ai travaillé sur des aspects qu’ils me manquaient, notamment sur le shoot et sur la lecture de jeu. J'ai développé tout ça en étant dans le monde professionnel, ce qui m’a permis de performer dans le 3x3. Dans l’équipe on est tous complémentaire alors chacun apporte sa petite touche ce qui fait que l’on arrive à performer.
Tu peux nous dire ce qui t'a plu dans la discipline ?
Au sein de mon équipe en 5x5, j’avais des retours des gars qui me disaient que pour engranger de l’expérience dans le haut niveau, le 3x3 était vraiment une bonne solution. Je suis un compétiteur, je veux gagner, alors la Nation League c’est parfait pour se confronter à des adversaires internationaux de ton âge. Alors j’ai essayé et j’ai adhéré à l’esprit, l’ambiance et le jeu. Voilà comment je me suis retrouvé dans le 3x3.
Comment as-tu trouvé le niveau global de la compétition ?
Quand tu passes du 5x5 au 3x3, c’est toujours compliqué. Il y a beaucoup de différences même s’il y a des similitudes, mais c’est une discipline à part entière, donc la transition n’est pas simple. Surtout au niveau du rythme et de l’enchainement des matches. Pareil au niveau réglementaire, il y a des choses très spécifiques, j’ai encore du mal parfois à tout assimiler. En ce qui concerne le niveau, ce dernier est très élevé, je ne m’attendais pas forcément à ça. On se qualifie pour la finale mondiale sur le dernier stop, ce qui montre le niveau de difficulté de la compétition. Dans notre poule, tout le monde pouvait battre tout le monde, aucune équipe ne faisait figure de favori.
Le 11 juillet dernier, tu as participé à ta première compétition internationale, tu peux nous raconter ton expérience ?
Porter le maillot français, c’est quelque chose de sentimental, il y a beaucoup de fierté, tu représentes ton pays, c’est un vrai rêve de gosse. Je pense, que l’on a tous rêver un jour de représenter son pays. J’ai eu cette chance, de pouvoir le faire. Bien sûr derrière, il y avait de l’appréhension, c’est tout nouveau pour moi, je suis novice dans la discipline, mais le groupe m’a tout de suite rassuré et m’a mis en confiance. Tout le monde s’entraidait, ce qui nous a permis d’être productifs sur le terrain. Dans le sport de haut niveau, il y aura toujours une part d’inconnu, mais elle s’efface très vite dès que tu joues.
Tu as vécu cette expérience avec l’équipe féminine, tu peux nous parler de l’expérience ?
On est vraiment un groupe de 12, on est tous ensemble les victoires et les défaites sont communes pour nous. C’était une véritable source de motivation, on est tous dans le même bateau et c’est pour ça que nous avons réussi à nous qualifier aussi, parce qu’on est tous sur la même longueur d’onde.
Quels étaient tes objectifs sur la première phase de la Nation League ?
Premièrement, l’objectif était de se qualifier pour les finales mondiales en Mongolie (13-15 septembre). C’est ma première expérience internationale, je veux qu’elle se termine bien, on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. Forcément, dès que je suis arrivé, je voulais la qualification maintenant qu’on s’est qualifiés, il faut voir plus loin. Le plus gros reste à venir, on sait que le niveau en Mongolie va être un cran au-dessus, car ce sont tous les gagnants qui sont réunis. C’est un vrai défi, mais on est prêt à le relever.
Vous jouez votre qualification sur le dernier stop, la place pour la phase finale se joue entre Israël et vous, tu peux nous dire ce qui a fait la différence sur cette dernière étape qui était en plus à Israël ?
La veille sur le cinquième stop, on perd en finale contre cette même équipe d’Israël, on était vraiment revanchard, on ne pensait qu’à une chose la finale du dernier stop. En plus, les filles venaient de se qualifier la veille, on voulait montrer que l’on était aussi capable et qu’on méritait notre ticket pour la Mongolie. Sur ce dernier stop, Israël n’accède pas à la finale et se fait éliminer par l’Italie. Nous, de notre côté, nous avons abordé tous les matches comme si c’était une finale. L’esprit d’équipe était impeccable, tout le monde s’est déchiré pour aller chercher cette ultime victoire en finale (22-11) face à l’Italie. Notre poule était très homogène, toutes les équipes pouvaient prétendre à la qualification finale. Cela nous obligeait à toujours rester focalisés sur notre objectif, aucun match n’était à prendre à la légère.
Il y avait de la peur sur ce dernier stop décisif ?
De la crainte, non je ne dirais pas ça, on n’avait plus le choix, c’était soit ça passe soit ça casse. La seule chose qu’on ne pouvait pas tolérer, c’était le regret, c’était inconcevable. On s’est donné à fond pour cette dernière journée et ça a payé.
Quatre équipes Françaises engagées sur la phase finale de la Nation League c’est une première, tu peux nous dire ce que cela représente pour toi ?
Après notre victoire, le coach nous a dit qu’on rentrait dans la légende. Au début, nous ne l’avons pas forcément trop pris au sérieux. Mais avec du recul, c’est vraiment quelque chose d’incroyable ça n’est jamais arrivée dans l’histoire de la compétition. C’est une très grosse fierté de faire partie de cette aventure. Avoir les quatre équipes jeunes qui vont aux finales mondiales, c’est énorme. Après il ne faut pas que cela s’arrête là, il faut que l’on aille tous le plus loin possible pour marquer l’histoire et savourer ensemble.