"Ne pas se mettre des barrières"

Basket Landes - Tarbes 66-64 Revoir le match
Le contexte particulier du derby du Sud Ouest a nivelé l'équilibre des forces entre le deuxième et le onzième du championnat. Les Tarbaises ont joué crânement leur chance et ont réagi à chaque fois que les Landaises ont appuyé sur l'accélérateur. Le TGB a été très proche de réaliser le parfait hold up. Il s'en est fallu de deux coups de maître de Marine Fauthoux (14 points, 5 passes). D'abord sur une bombinette à 7 mètres du cercle pour égaliser dans la dernière minute. Puis sur une passe millimétrée dans la raquette à destination de Regan Magarity (18 points, 7 rebonds) pour porter le coup de grâce juste avant le buzzer.
Landerneau - Lyon 62-95 Revoir le match
De retour d'un déplacement en Russie, les Lionnes ont eu besoin d'une quinzaine de minutes à Landerneau pour trouver le bon rythme. Le LBB a bien démarré en appuyant sur ses intérieures puis a plié face au rouleau compresseur rhôdanien. Julie Allemand et ses partenaires ont inversé le momentum en fin de deuxième quart-temps puis ont déroulé leur basket pour s'envoler vers un très large succès, tandis que le LBB concèdait sa sixième défaite consécutive.
Charleville-Mézières - Lattes Montpellier 92-81 Revoir le match
Les Flammes Carolo et les Gazelles ont produit un spectacle de haute volée à l'Arena. Les deux équipes ont déployé un bel arsenal offensif et au final, la puissance de feu des Ardennaises a fait la différence, derrière une adresse hors norme à trois-points (13/24) et la maestria de la paire Amel Bouderra (13 points, 11 passes) - Lisa Berkani (17 points). Malgré les efforts d'Olivia Epoupa (20 points, 6 passes, 7 interceptions) et de Sydney Wallace (19 points), Lattes-Montpellier a lâché prise dans les dix dernières minutes, tandis que Bouderra pliait le match sur une ultime bombinette.
Villeneuve d'Ascq - Charnay 72-62 Revoir le match
Lanterne rouge de LFB, les Pinkies n'ont pas démérité au Palacium dans le sillage de Taya Reimer (16 points). Les Guerrières ont fini par trouver l'ouverture dans les dix dernières minutes, en appuyant avec justesse sur Kariata Diaby à l'intérieur (21 points, 8 rebonds, 25 d'évaluation). L'ESBVA conforte ainsi sa place dans le Top 4.
Ligue Féminine - Journée 12
Mardi 22 mars - 20h00
Roche Vendée - Bourges
Angers - Saint-Amand 58-61 Revoir le match
Les Green Girls ont fait parler leur défense dans la salle Jean Bouin, en provoquant 23 balles perdues angevines et en stoppant toutes les joueuses majeures du promu. Toutes sauf Alexis Peterson. La troisième meilleure marqueuse de la LFB aura longtemps tenu son équipe sur ses épaules, scorant 19 points sur les 33 points des Angevines à la pause (33-30). Mais elle n'a pas trouvé de relais fiable. Dans un final au couteau marqué par de multiples changements de leader, Laura Juskaite (12 points), Janee Thompson (19 points, en photo), Elin Gustavsson (12 points) et Pauline Lithard (12 points) ont pesé tour à tour côté nordiste. Mais l'action décisive est à mettre au crédit de la jeune Laura Evrard, venue contrer l'ultime tentative à trois-points d'Alexis Peterson. Quatrième victoire en cinq matchs pour les Green Girls, qui s'éloignent de la zone rouge.
Après une saison d’arrêt pour cause de maternité, vous êtes de retour en LFB. Comment l’avez-vous organisé après ces mois sans jouer ?
J’ai orienté toute ma grossesse sur mon retour. Je me suis entourée de personnes compétentes, qui pouvaient gérer la grossesse d’une sportive de haut niveau. Il y avait un préparateur physique, des sages-femmes. Dans un premier temps, j’ai pu avoir des entraînements adaptés et ensuite, après avoir accouché, j’ai eu un entraînement particulier ce qui m’a permis de reprendre bien préparée avec Lyon. Ce n’est pas comme si je n’avais rien fait pendant ma grossesse. Tout a été pensé, cadré et organisé pour revenir.
Vous semblez avoir retrouvé toutes vos sensations si l’on regarde les stats. Est-ce un soulagement ?
C’est vrai que ça a été un de mes questionnements quand j’ai su que j’étais tombée enceinte, on ne sait jamais comment ça va se passer, comment le corps va réagir, si on va prendre 10, 25 ou 30 kilos. Je suis forcément très contente car je m’étais organisée pour revenir au top, c’est quelque chose que je pouvais contrôler. On se pose aussi des questions sur le retour sur le terrain mais encore une fois je m’étais préparée et j’ai fait en sorte que tout se passe bien.
Il y a votre pause bébé, celle de Valériane Vukosavljevic. Sentez-vous que les mentalités changent ?
Je sens que le sujet est de plus en plus souvent mis sur la table. Après j’espère que ça va effectivement évoluer, on voit que ça bouge au handball et j’espère que ça évoluera très vite dans le basket. Pour Valou c’était programmé, mis en place avec son club alors que moi ça n’était pas prévu. Dans ces cas-là, c’est toujours un peu plus compliqué à gérer mais pour autant ça ne devrait pas être un stress non plus.
Comment gérez-vous, au quotidien, votre vie de joueuse professionnelle et de maman ?
On me pose souvent cette question mais on fait comme tout le monde. Déjà il y a le papa qui est là. C’est vrai que d’habitude la maman reste souvent à la maison avec l’enfant, c’est ce que j’ai fait pendant mon congé maternité. Maintenant on s’organise à deux, on a vraiment fait un focus sur l’organisation car on travaille tous les deux, on a des déplacements. On a des nounous, la crèche, la famille et pour l’instant ça marche très bien.
Est-ce le début d’une deuxième carrière ?
D’un côté mes objectifs restent les mêmes, ce bébé ne vient pas perturber ma motivation, mes engagements et mon investissement avec le groupe. Mais d’un autre côté, je suis maman, j’ai une autre vie en sortant de l’entraînement, je suis beaucoup plus active. Quand je rentre chez moi j’ai mon bébé qui m’attend et même si j’ai fait un mauvais match, j’ai toujours ça. Ce n’est que du plus.
L’Équipe de France est-elle toujours dans votre tête ?
Forcément. J’ai bientôt 27 ans, je n’ai pas fini ma carrière et l’Équipe de France a toujours été dans ma tête. Je dirai même encore plus car j’ai envie de prouver qu’une grossesse ne stoppe pas une carrière, qu’on est capable de revenir après avoir eu un enfant et que ça n’est pas une maladie. C’est possible, il faut en avoir envie, s’organiser.
Plusieurs joueuses sont revenues après une grossesse. Vous sentez-vous comme un exemple ?
J’espère mais c’est à moi de bien revenir. Je pense que justement en revenant en Équipe de France, ça pourrait être un bel exemple. Bien sûr je le fais pour moi mais si ça peut servir d’exemple et montrer que ça n’est pas impossible, ça serait une fierté.
A quoi a-t-elle pensé en posant les pieds sur le parquet du Pôle France avec les équipements de l’Equipe de France A féminine sur le dos ? Au refus de Nantes Rezé de l’accueillir en centre de formation lorsqu’elle avait 14 ans ? A Fodil Benabidi, qui a vu en elle un potentiel et l’a fait venir en U15 à La Garnache ? A sa montée en NF1 avec le club vendéen ? A sa signature à La Roche Vendée en LF2 en 2015 ? A sa qualification en Coupe d’Europe quatre ans plus tard ? L’image ne manquait pas d’ironie. Les jeunes joueuses du PFBB assistant à l’entraînement de leurs modèles. Les meilleures prospects du pays rêvant d’imiter leurs aînés. Un statut que n’a jamais eu Caroline Hériaud. "C’était un autre monde", sourit-elle. "J’adore dire aux jeunes qu’il n’y a pas de chemins tout tracés. La semaine dernière j’ai vu un petit tellement déçu de ne pas avoir été pris en sélection départementale. Je lui ai dit : mais ça sert à quoi, ça ne t’empêchera pas de faire ce que tu veux faire dans le basket. Mon moteur ça a toujours été le plaisir."
Une approche qui a parfaitement fonctionné pour ce modèle de poche qui n’a eu de cesse de repousser les limites. NF2, NF1, LF2, LFB, Equipe de France 3x3 et finalement Equipe de France A, la Nantaise a gravi tous les échelons pour finalement toucher au Graal, appelée par Jean-Aimé Toupane pour disputer les deux rencontres de qualification à l’EuroBasket Women 2023 mi-novembre. "Honnêtement c’est une fierté", admet celle qui n’a jamais porté le maillot d’une Equipe de France jeunes. "Quand j’étais jeune j’étais sous les radars, ne jouant pas dans un centre de formation. Quand les sélections sortaient je les regardais et je ne voyais pas mon nom. Mais ça ne m’a jamais empêché d’y croire. J’ai beaucoup bossé et c’est une récompense. Mais ce n’est que le début." A Kiev puis Villeneuve d’Ascq, elle n’a pas fait de la figuration, loin de là. 17 puis 20 minutes jouées, 10 passes décisives distribuées, le meilleur total des Bleues. Un impact nécessaire du fait des absences des titulaires sur le poste et dans la lignée de sa production depuis le début de la saison 2021/22.
A 24 ans, Heriaud a fait cet été le choix de quitter son cocon de La Roche Vendée, son seul club comme professionnelle, pour Villeneuve d’Ascq. Un choix lourd sentimentalement mais nécessaire pour continuer à grandir. "C’était très fort en émotion. Ce que j’ai créé à La Roche, cela va au-delà du basket. C’est ma famille. Et c’est la définition même de sortir de sa zone de confort. Je sais pourquoi je suis partie. C’était la bonne décision." Le doute l’a pourtant habitée, l’inquiétude au moment de découvrir un nouveau décor, un nouveau fonctionnement. Mais après dix journées de championnat, Caroline Hériaud produisait les meilleurs chiffres de sa carrière et figurait à la deuxième place du classement des meilleures passeuses de LFB (9,6 pts, 5,4 pds, 2,0 ints).
Jean-Aimé Toupane n’a donc pas hésité à faire appel aux services de celle qui avait découvert les compétitions internationales au 3x3 et qui avait fait office de sparring-partner lors des Jeux Olympiques pour la préparation de la nouvelle discipline, à Oshino. Quatre mois plus tard, elle a changé de standing, débarquant dans le grand monde sur la pointe des pieds : "Quand on arrive on est un peu intimidée, on ne va pas se le cacher. Même si on joue notre carte à fond, on joue avec des joueuses qu’on regardait à la télé encore cet été. Depuis août les choses avancent à vitesse grand V et ce n’est pas pour me déplaire. Il faut juste profiter de l’opportunité, c’est incroyable. Je repousse les limites c’est vrai. Mais c’est dans mon tempérament. Ça me fait rire de penser qu’il a 7-8 ans je jouais en NF1. Mais j’ai toujours voulu prendre ce qu’on me donnait, saisir les opportunités sans jamais me prendre la tête."
Avec les années et une incroyable capacité à sans cesse élever son niveau de jeu, Caroline Hériaud a peu à peu fait évoluer ses rêves et ses ambitions. En novembre, elle a connu ce que le basket féminin français propose de mieux. Et dans un rôle aux très lourdes responsabilités. "Je dis toujours que j’adore mon poste de jeu pour ce qu’il est : les responsabilités, le leadership", sourit la principale intéressée. "C’est difficile parce que tu ne peux pas te cacher. Mais c’est ce que j’aime !" Sans Olivia Epoupa, Marine Fauthoux et Alix Duchet, l’Equipe de France a dû confier les rênes de son attaque à un duo inédit, avide d’apprendre et de performer dans ce nouvel univers. "Ce n’est pas un choc. Mais en gros tu te confrontes au plus haut niveau. Bien sûr tu les joues en championnat… mais séparément", remarque Caroline Hériaud. "Là elles sont toutes sur le terrain. J’en ai parlé à Céline Dumerc : qu’est-ce qu’il faut faire pour pouvoir progresser ?" A 24 ans, elle continue d’apprendre, restant fidèle à une ligne de conduite qui l’a amenée bien plus loin que les observateurs avaient imaginé. Et sans aucune intention de ralentir. "Viser plus haut pour prendre plus de plaisir et continuer à m’épanouir, c’est mon idée. Et on verra jusqu’où je peux aller."
Ligue Féminine - Journée 10
Villeneuve d’Ascq - Angers 77-72 / Revoir le match
L’occasion était belle pour l’ESBVA de profiter de la soirée pour s’installer en tête de la LFB. Et les joueuses de Rachid Meziane ont immédiatement pris le contrôle de la rencontre en s’appuyant sur la spectaculaire adresse de loin de Jolene Anderson. L’Américaine est la deuxième joueuse de la Ligue au nombre de tirs primés réussis depuis le début de saison. Son 3/4 en 7 minutes pour lancer les débats a placé Angers dans les cordes (20-12). Patiemment, les Angevines grignotaient pourtant leur retard puis viraient en tête à cinq minutes de la fin (59-63) grâce à Alexis Peterson (25 pts). Anderson encore elle (20 pts, 10 rbds) refaisait cependant surface au meilleur moment et Janelle Salaun ne tremblait pas sur la ligne des lancers-francs pour valider la victoire nordiste.
Tarbes – Lattes Montpellier 76-74 / Revoir le match
Entre la lanterne rouge du championnat et une équipe d’Euroligue le duel pouvait sembler déséquilibré. Mais le BLMA n’offre pas une grande régularité depuis septembre et présente la particularité d’afficher un meilleur bilan européen que français. Sans victoire en LFB depuis près de deux mois, les Tarbaises ont mené 29-22 dans le sillage de l’incontournable Ana Tadic alors qu’en face la doublette olympique 3x3 Touré-Filip maintenait Montpellier dans la course. Les Gazelles repassaient en tête au milieu du troisième quart-temps et la rencontre devenait indécise, les deux équipes semblant sur le point de craquer à tour de rôle. Mais le festival de Julie Wojta (31 pts, 10 rbds) offrait l’avantage à Tarbes dans les derniers instants même si Migna Touré avait l’occasion au buzzer d’envoyer le match en prolongation. Mais son tir tournait autour du cercle, permettant au TGB de signer son deuxième succès.
Charnay - Saint-Amand 79-81 / Revoir le match
A la mi-temps de la rencontre il semblait probable que le suspense n’allait pas s’inviter en Bourgogne. Dans un match qui pouvait permettre à Charnay de rejoindre son adversaire du jour au classement, les locales ont livré un remarquable premier acte sur le plan offensif, bouclant les 20 premières minutes à 64% de réussite et 48 points inscrits. Saint-Amand pointait alors à -16, incapable de suivre le rythme. Tout l’inverse du retour des vestiaires où les Nordistes prenaient feu à leur tour et signaient un incroyable 12-29 en neuf minutes. Le mano a mano était lancé et tout allait se jouer dans la dernière minute avec comme héroïne la Lituanienne Laura Juskaite. Cette dernière enchaînait deux interceptions suivies de lay-ups après une bonne défense collective sur la serial scoreuse Lexie Brown (26 pts) pour offrir la victoire à Saint-Amand.
Lyon - Bourges 67-76 / Revoir le match
Le choc de la LFB a tenu toutes ses promesses dans le superbe écrin de l’Astroballe, qui accueillait les féminines de l’ASVEL samedi soir. Des locales qui ont été largement bousculées par Bourges en première mi-temps, porté par une Kristen Mann inspirée (25-33). Mais les pistoleros Marine Johannès et Aleksandra Crvendakic ont longtemps retardé l’échéance. Car si les Tango ont été décevantes cette semaine en s’inclinant à Londres en coupe d’Europe, elles ont dégagé une impressionnante sensation de maîtrise et de puissance dans le Rhône. Dur défensivement, intelligent offensivement en allant chercher de nombreux paniers près du cercle, Bourges a dominé les débats, à l’image de Sarah Michel qui s’est multipliée sur le parquet : 8 rebonds, 7 passes décisives et 4 interceptions. Les troupes d’Olivier Lafargue ont imposé leur basket et trônent seules au sommet de la LFB pour finir l’année 2021.
Basket Landes - Charleville-Mézières 86-83 / Revoir le match
Même si Bourges a réalisé la meilleure opération de la soirée, Basket Landes va également pouvoir passer les fêtes au chaud en LFB après un remarquable combat livré face à Charleville. Si l’équipe de Julie Barennes doit faire sans Céline Dumerc, elle a démontré qu’elle avait de la ressource et un soutien populaire sans failles. Dans un Espace François Mitterrand à guichets fermés, l’Australienne Marianna Tolo a sorti le très grand jeu : 26 points et 9 rebonds. Insuffisant cependant pour totalement décrocher Charleville, revenu à -3 avec la possession en main. Lisa Berkani ne trouvera cependant pas la distance derrière la ligne primée pour forcer la prolongation.
Landerneau - Roche Vendée 75-86 / Revoir le match
Tout ou presque s’est joué lors d’un premier quart-temps que La Roche Vendée a dominé de la tête et des épaules, en s’appuyant sur la réussite de Kaleena Mosqueda-Lewis (15 pts à 6/7). Mené de 14 points (14-28), Landernau a ensuite jeté toutes ses forces dans la bataille mais en dépit de l’omniprésence de Promise Amukamara (22 pts, 7 rbds, 5 pds), les Bretonnes ne parvenaient pas à revenir à moins de quatre longueurs, victimes du festival de Tiffany Clarke, presque parfaite samedi soir : 26 points et 13 rebonds à 11/13 aux tirs.