- Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de disputer les grandes finales mondiales de la eFIBA ?

On est très concentré. Après notre qualification, on s’était laissé deux ou trois jours pour redescendre et profiter un peu. Il y avait un double sentiment. Celui d’être satisfait de ce qu’on a montré contre l’Espagne mais aussi beaucoup de regrets après notre prestation ratée face à la Turquie en finale européenne. Mais très vite, depuis presque deux semaines, on se prépare vraiment pour performer en Suède. 

 - En phase de groupes, vous affronterez d’abord les Etats-Unis, le gros morceau de cette compétition. Comment on aborde un tel match ?

C'est très bien de les affronter en ouverture. On va pouvoir se jauger. En cas de victoires, on enverrait un message fort à toutes les autres équipes. Et en cas de défaites, on aurait encore deux autres rencontres à disputer pour terminer dans les deux premiers de notre groupe. Les Etats-Unis sont clairement favoris pour le titre final. Et ça s’explique en deux points. La sélection américaine a respecté la compétition en envoyant tout simplement leurs meilleurs joueurs. Ils ont un cinq majeur d’élite, composé exclusivement de garçons évoluant en NBA 2K League, la seule ligue professionnelle au monde. C'est aussi une équipe qui a l’habitude de jouer sur scène ensemble. Tout le format américain se joue de cette manière, en physique. Ils ont de l’avance sur ce point et sur toutes les autres équipes. En France, on en a déjà fait, mais beaucoup moins. C’est un gros avantage psychologique pour eux.

- Pour compléter ce groupe A, vous affronterez aussi le Brésil et la Nouvelle-Zélande. A l’instar des Etats-Unis, ce sont des sélections que vous ne connaissez pas, ou très peu. Expliquez-nous cette particularité.

On ne peut pas jouer contre des pays éloignés de l’Europe à cause de problèmes de serveurs. Quand tu te balades d’un serveur à un autre, il y a des lags et les deux équipes ne peuvent pas jouer à niveau équivalent donc ça n’a pas vraiment d’intérêt. En revanche, je suis ravi de ce scénario-là. Ça nous permet de profiter pleinement de l’expérience du championnat du monde en affrontant ces trois équipes de trois serveurs différents. On ne tombe pas tout de suite contre la Turquie ou le Maroc, qui sont dans l’autre groupe et qu’on affronte très régulièrement. Là, on va rencontrer d’autres personnes, d’autres style jeu et c’est ça tout l’intérêt des Worlds.

- Et sans aucun match d’entrainement contre ces nations, comment on se prépare à un évènement comme celui-ci ?

On a eu deux phases de préparation bien distinctes. L’essentiel du travail des joueurs a été de faire du scouting en regardant énormément de vidéos. Par exemple, les Brésiliens, on a analysé l'intégralité de leurs matches depuis le début de la compétition. Comme on ne peut pas les jouer, on doit s’adapter. Ça permet vraiment d’anticiper tactiquement le jeu proposé par nos futurs adversaires. D’un autre côté, on s’est entrainé contre des équipes avec le même serveur que nous. On a travaillé avec des formations européennes en réfléchissant tactiquement aux choses que l’on pourrait mettre en place pour performer contre les nations internationales. On a aussi remis en question certains aspects de notre jeu pour travailler sur nos points forts et nous améliorer en tant qu’équipes.

- Quel est l’objectif de l’Equipe de France dans ces grandes finales mondiales ?

On ne vise rien d’autres que le titre de champion du monde. On ne fait peut-être pas partie des deux grands favoris mais on est une équipe respectée. On n’a pas volé notre qualif, on est avec les huit meilleures nations du monde et à partir de là, on est là pour gagner. Je ne me vois pas dire autre chose aux joueurs de toute façon. On va jouer match après match et on verra où ça nous mène. On n’est pas venu pour faire de la figuration. On veut aller le plus loin possible et pourquoi pas chercher le titre.

- Les finales se jouent pour la première fois en LAN, sur scène et devant du public. C’est quelque chose qui rajoute forcément une petite pression supplémentaire ?

Nos cinq joueurs français ont déjà joué sur scène, au moins une fois. Ils ont joué la LAN du championnat de France en disputant des matches à gros enjeux devant 200 personnes et avec les adversaires juste à côté. En Suède, pour ces finales, ce sera plus, mais ils ont déjà cette petite expérience. Il y a des émotions qu’ils ont déjà ressenties. C'est un petit plus pour nous.

Retrouvez toutes les informations sur les finales directement sur le site de la eFIBA et suivez l'intégralité des rencontres de l'Equipe de France 2K en direct sur les chaîne Twitch et YouTube de la Fédération Française de Basketball.

La eFIBA saison 2 a commencé ce mardi soir pour la sélection tricolore et leur sélectionneur Maxime Lecat (@MaxLCT). Dominants, Yacine Jemel (Warnocks - 24 pts) et sa bande n’ont laissé aucune chance à la Pologne pour leur entrée dans la compétition, en remportant cette rencontre 87-46. Face à la Suède, Kylann Bourdon (Breaker - 30 points à 10/11 à trois points) permet aux tricolores de l’emporter facilement 73-43.

Pour leur troisième opposition, la Croatie, elle aussi invaincue à ce stade, apparaissait comme l’adversaire principal des Bleus dans cette poule 5. Une affirmation qui s’est confirmée sur le parquet, avec des Croates qui ont pris l’avantage dès les premières minutes. En manque d’adresse, les Bleus sont menés de 10 points à la pause (18-28). Le momentum change complètement de camp dans le second acte. Les Français reviennent rapidement dans la partie et finiront par l’emporter de justesse 57-50, après un fantastique money time.

Il a fallu attendre le dernier match pour voir la première surprise de la journée. Pourtant favorite, l’Equipe de France 2K s’est faite surprendre par une formation grecque inspirée. Trop perméables en défense et incapables de mettre leur jeu en place en attaque, les Bleus doivent logiquement s’incliner 38-45. « On s’est fait endormir. On a fait des mauvais choix et on a été négligeant sur certains aspects notamment sur les pertes de balles », regrette le sélectionneur Maxime Lecat. « C’était une poule piégeuse et on est tombé dedans. Les Grecs ont bien joué le coup, bravo à eux. De notre côté, il y a encore du boulot ».  

L’Equipe de France termine donc deuxième de la poule 5 et poursuivra la compétition dans deux semaines, le mardi 17 octobre 2023, avec de nouveaux matches de groupe. A l’issue de cette deuxième phase, un classement sera établi entre toutes les nations européennes. Il faudra être dans les 12 meilleurs pour poursuivre la compétition. Hors top 12, les équipes seront reversées en "loser bracket" tout en gardant, elles aussi, une chance de se qualifier pour les finales régionales.

L’ensemble des rencontres de l’Equipe de France 2K seront à suivre en direct sur la chaîne Twitch de la Fédération Française de BasketBall, en présence de deux casters (Lukas Nicot et Sacha Allix) ainsi que sur les comptes Twitter FFBB Esports.

Pour plus d'informations sur la compétition, cliquez ici.

D’abord joueur puis manager de structures comme Supremacy ou GK Esport avec lesquelles il a remporté plusieurs titres majeurs européens, Maxime Lecat (@MaxLCT) connait la scène NBA 2K sur le bout des doigts. Principal fondateur de HallofGame, anciennement First Team Gaming, il participe activement au développement de la scène 2K en France. Commentateur lors de la eFIBA saison 1, il participera à la deuxième édition, à partir du 03 octobre prochain, en tant que sélectionneur de l’Équipe de France. Un objectif en ligne de mire : la grande finale mondiale les 25 et 26 novembre à Jönköping, en Suède.

Début septembre, tu es devenu le sélectionneur de l’Équipe de France 2K qui participera à la saison 2 de la eFIBA, à partir du 03 octobre 2023. Raconte-nous cette nomination. 

Pour être honnête, c’est quelque chose de totalement inattendu. En arrivant à la fin de l’été, ce n’est pas ce que j’avais prévu. Les précédents sélectionneurs ont fait le choix de se concentrer sur des projets plus personnels. Au départ, j’étais un peu réticent parce que je ne m’y étais pas préparé et le temps ne jouait pas en ma faveur. Mais en prenant du recul, il y avait la perspective de travailler potentiellement plusieurs années et mettre en place un vrai projet que l’on inscrit dans le même cadre que les Équipes de France de basketball. Je me suis retrouvé dans ce discours-là. 

Quelles seraient tes ambitions sur cette deuxième édition de la eFIBA ?

On veut se qualifier pour les finales mondiales. Sportivement, c’est l’objectif principal. Le vainqueur sera pour la première fois champion du monde de NBA 2K. La phase de qualification est presque plus dure. C’est là qu’il faudra être extrêmement vigilant. La zone Europe est sûrement la plus dense en termes de niveau. C’est le continent le plus représenté avec 26 équipes sur 61. Deux seulement se qualifieront. Il y a une énorme compétitivité. Il y aura des déçus, mais on reste plutôt confiant.

Les finales mondiales se déroulent pour la première fois devant un public. Ça doit forcément rajouter de la motivation ?

C’est une LAN, donc pouvoir jouer devant un public, c’est incroyable. Les joueurs sont plus que motivés. En plus, il y a un cash prize de 50 000 euros. Les joueurs ne jouent pas du tout pour ces montants habituellement. On va tout faire pour y aller. On a un avantage en France, c’est qu’on a déjà organisé une LAN. La plupart des joueurs y ont joué, ils ont déjà l’expérience de la scène. C’est quelque chose d’important.

Peux-tu nous présenter l’effectif qui composera cette Équipe de France ? 

Ça a été un véritable casse-tête. On devait donner la liste de joueurs à la FIBA avant que le jeu soit sorti. Si un joueur explose à la sortie du jeu, ce n’est pas évident parce qu’on ne pourra pas le rajouter à la liste. Les règles ont aussi évolué. On a pu construire cette année un effectif plus important. J'ai réfléchi en termes de complémentarité. On sera dans une sorte de continuité parce que les cinq joueurs présents l’année dernière sont de retour :  Kylann Bourdon (@BreakerTheBeast) sur le poste 1, Dylan Abily (@Newdidi) sur le poste 2, Yacine Jemel (@Waarnoss) sur le poste 3, le capitaine Miloud Si Arab (@MiiLsO) sur le poste 4 et Mehdi Ben Sethoum (@xMambaOut) sur le poste 5.  Autour, on a des remplaçants qui jouent à un très haut niveau européen : Maverick Berne (@xZinCs_), Sébastien Macarez (@ISVAGE), Rayhan Saifi (@DestinyGTD), Nanorajan Srikanthan (@NaNoS_III) et Esteban Garcia (@xEste__).  

Quel style de jeu voudrais-tu mettre en place avec ton effectif cette année ?

C’est compliqué à dire parce qu’on est toujours dépendant de la méta du jeu, c’est-à-dire la manière la plus efficiente à jouer à 2K. Parfois, on n’est pas tout à fait décisionnaire. On a construit un effectif pour parer à toutes éventualités dans l’évolution de cette méta. En termes de jeu, il faut qu’on arrive à mettre en place notre jeu de transition. À haut niveau, c’est vraiment ce qui fait la différence. De temps en temps, on peut aussi jouer en « tall ball », avec deux ailiers forts et un pivot.          

Il y a eu des évolutions entre l’édition NBA 2K23 et 2K24. En quoi cela impacte-il la façon de jouer ou la tactique mise en place ?

Cette année, dans l’édition 2024, c’est un jeu plus lent avec des plus petits scores. Les meneurs ont tendance à moins scorer. Il faut qu’on s’adapte et on doit beaucoup s’entrainer avant le début de la compétition.

Justement, comment se passe la préparation avant un évènement comme ça ?

On va s’entraîner quatre fois par semaine en tant qu’Équipe de France avec des « scrims »(des matches amicaux) contre des sélections européennes, africaines ou du Moyen-Orient. On le fait aussi pour accumuler de la data sur les adversaires. Je fais pas mal de scouting de mon côté pour qu’on ne soit pas surpris de tel ou tel style de jeu lors de la compétition. On fait aussi de la vidéo pour voir ce qui n’a pas fonctionné et comment on peut s’améliorer. Après, je ne vais pas imposer ma vision aux joueurs, je suis plutôt quelqu’un qui va proposer des choses, qu’on en discute pour que tout le monde soit à l’aise. On a peu de temps pour se préparer, mais ce n’est pas une excuse. On est l’Équipe de France. On a suffisamment de talent et de niveau. On a les clés entre nos mains pour performer.

Comme au basketball traditionnel, la préparation est importante pour créer une cohésion entre les joueurs. C’est aussi vrai pour vous ?

Clairement ! Après, on a la chance que notre effectif se connaît très bien. Certains jouent ou ont joué ensemble en club. Le cinq majeur de l’année dernière revient. Sur ce point, on est en avance sur d’autres nations. Après, dans certaines sélections, tous les joueurs jouent dans le même club qui représente la nation, comme les Turques par exemple. Dans ce cas, c'est nous qui sommes en retard. La préparation va donc être très importante.

Quelles nations seront favorites pour le titre mondial ?

Sur la scène mondiale, les États-Unis sont clairement favoris. Ils ont de loin le plus gros vivier. Les joueurs qui composent l’équipe jouent en NBA 2K League, c’est la crème de la crème. En ce qui concerne la scène européenne, la Turquie est très forte aussi. Ce sont les deux nations qu’on craint le plus. Il y a aussi d’autres sélections qu’on connait encore très mal, mais qui peuvent créer des surprises. Je pense à des équipes asiatiques comme les Philippines ou des équipes africaines comme le Maroc qui semblent très performantes.