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EuroBasket 2015
Nuit tragique
L'Equipe de France a vu son rêve se briser en demi-finale de l'EuroBasket face à un Pau Gasol de légende (40 points). Battus 80-75 les Bleus joueront pour le bronze dimanche et devront en pa...
Nos meilleurs ennemis
Jeudi soir à 21h00 (en direct sur Canal + Sport et France 3), l’Equipe de France retrouve l’Espagne en demi-finale de l’EuroBasket. Une rivalité devenue un classique avec, en...

Nuit tragique

Corps: 
Il fallait y être. Samedi dernier, un record d’Europe est tombé au Stade Pierre Mauroy de Lille avec 26135 spectateurs. Jeudi, ce total a été dépassé mais c’est surtout dans une ambiance véritablement exceptionnelle que les Bleus ont disputé leur demi-finale de l’EuroBasket. L’Espagne jouit d’une vraie cote d’impopularité auprès du public français et cette animosité a transcendé un public qui a tout tenté pour porter ses joueurs vers la finale et les Jeux Olympiques.
 
Dès les premiers instants, l’Equipe de France a posé sa patte sur une rencontre qui, à coup sûr, occupera une place de choix dans les livres d’histoire du basket tricolore, malgré sa terrrible conclusion. Comme souvent dans cet EuroBasket, Nando De Colo et Rudy Gobert ont frappé les premiers. L’arrière du CSKA aussi à l’aise dans le drive que sur les tirs de loin, le pivot du Jazz dominateur dans le contrôle du rebond. En face seul un Pau Gasol impérial empêchait les siens de sombrer après une interception et un dunk de Nicolas Batum (13-6). Mais un passage en zone et l’entrée du magicien Sergio Rodriguez allaient assez rapidement modifier le cours des choses.
 
Le joueur du Real Madrid a donné le rythme qui manquait à l’attaque de la Roja par sa maîtrise du pick n’roll et la qualité de ses passes. Alors qu’elle semblait dans les cordes, l’Espagne a relevé la tête et rendu les coups. Et lorsque Rudy Fernandez a réglé la mire peu avant la pause, un frisson a parcouru l’échine des 26922 supporters présents dans les tribunes (31-32).
 
La marche triomphale n’aura pas lieu et c’est une guerre des nerfs qu’il faudra gagner. Avec comme héros les soldats de l’ombre. Joffrey Lauvergne entré pour faire souffler Gobert, frappe à deux reprises de loin puis Mickaël Gélabale, touché à la cuisse en quart de finale mais au sang-froid toujours indispensable dans les matchs, permettent aux Bleus de trouver la parade sur la zone press mise en place par Sergio Scariolo. En face Gasol poursuit son entreprise de démolition, provoquant faute sur faute pour alimenter la marque aux lancers-francs (54-44).
 
Si les Bleus ne parviennent jamais à creuser un écart supérieur à cette dizaine d'unités, ils ne lâchent rien en défense, bien aidés également par l'incapacité de leurs adversaires à trouver la distance derrière la ligne primée. Ils payent cependant un lourd tribut aux fautes et petit à petit la Roja grignote son retard. Elle repousse les attaquants français loin du cercle et pendant de longues minutes, ceux-ci restent muets et Gasol, sur un dunk puis un bras roulé refait passer l'Espagne en tête à la faveur d'un 0-10 à deux minutes de la fin. Sur un lay-up de Sergio Rodriguez le pire cauchemar du public semble sur le point de se réaliser (63-66) mais Nicolas Batum décoche un fabuleux tir primé en sortie de temps-mort et Rudy Gobert contre Pau Gasol sur l’ultime possession. Prolongation !
 
Cinq minutes supplémentaires d’un suspense insoutenable où Gobert, héroïque repoussera longtemps Pau Gasol avant de sortir pour cinq fautes. Un coup de sifflet déterminant puisque, menant 75-74, la France encaissera un terrible 6-1 pour finir, manquant au passage six lancers-francs dans la prolongation. Avec 40 points, Pau Gasol est bien le plus grand.
Les réactions
Boris Diaw : "Nous avons respecté notre plan de jeu pendant 37 minutes. Je ne sais pas pourquoi cela s’est arrêté pendant 3 minutes mais cela nous a été fatal. Et bien évidemment les lancers-francs nous ont coûté cher. Mais nous n’aurions pas dû nous retrouver dans cette situation. Maintenant il faut trouver la motivation pour gagner une médaille devant nos fans."
 
Vincent Collet : "Défensivement nous avons fait globalement ce que nous voulions malgré la domination de Pau Gasol. Je pense que la clé a été le troisième quart-temps avec des coups de sifflet qui lui ont donné des lancers-francs. C’était trop facile pour eux de marquer rapidement alors que nous devions aller chercher des paniers. Il y a trop de différence au niveau des fautes. Nous ne sommes pas allés sur la ligne pendant la première mi-temps. Gasol est un joueur fantastique mais la FIBA doit faire en sorte qu’il soit sifflé normalement. Après ce match nous avons besoin de temps… et moi le premier. Si la tristesse est infinie, il ne faut pas abandonner."

Surtitre: 
EuroBasket 2015
Auteur: 
Julien Guérineau, service de presse
Date d’écriture: 
Jeudi, 17. Septembre 2015
Vignette: 
Chapeau: 
L'Equipe de France a vu son rêve se briser en demi-finale de l'EuroBasket face à un Pau Gasol de légende (40 points). Battus 80-75 les Bleus joueront pour le bronze dimanche et devront en passer par un périlleux tournoi de qualification olympique pour aller à Rio.
crédit: 
Bellenger/IS/FFBB

Nos meilleurs ennemis

Corps: 
"Cela aurait été bizarre de ne pas avoir un France-Espagne à cet EuroBasket". Tony Parker en sourit. Jeudi soir, il verra, comme bien souvent ces dernières années, se dresser la Roja sur la route pour la gloire des Bleus. En conférence de presse, les joueurs français ont évoqué la "rivalité", "l’histoire d’amour" mais aussi "le respect" entre les deux formations. "Je n’ai jamais eu de haine contre eux. Simplement je voulais être à leur place. Ils m’ont poussé à revenir chaque été avec l’Equipe de France", glisse Parker. Moins poétiques, dans ce qui aurait pu rester dans l’intimité d’un regroupement de fin de match mais que les caméras de télévision ont capté, les Espagnols ont exprimé une motivation claire "nous sommes venus ici pour battre la France". Une bravade destinée sans aucun doute à un public qui ne les a pas épargnés depuis leur arrivée à Lille.
 
Des fans qui n’ont pas oublié que les troupes de Sergio Scariolo ont souvent brisé les rêves de grandeur des Bleus. En 2009 (quart de finale, EuroBasket), 2011 (finale, EuroBasket) et 2012 (quart de finale, Jeux Olympiques), la balance a systématiquement penché en faveur d’une équipe qui a longtemps dominé le basket européen. "Si on jouait notre meilleur basket et qu’eux jouaient leur meilleur basket, ils gagnaient. Et on le savait", résume Boris Diaw. Mais en 2013 (demi-finale, EuroBasket) et 2014 (quart de finale, Coupe du Monde) la France a repris l’avantage et marqué les esprits l’an passé, à Madrid, lors d’une compétition qui devait couronner une génération. "On a vu la déception du public, la tête des joueurs. On ne veut surtout pas vivre ça", souffle Nicolas Batum. Même handicapée par les absences de Marc Gasol, Ricky Rubio, Jose-Manuel Calderon et Juan-Carlos Navarro, l’Espagne n’en demeure pas moins une bête dangereuse du fait de la présence de Pau Gasol.
 
A 35 ans le pivot des Bulls règne sur l’EuroBasket : 23,6 points à 58,9%, 8,0 rebonds, 3,0 passes décisives, 2,1 contres. Des chiffres de MVP. "Gasol a tout gagné avec l’équipe nationale. Il est revenu cette année pour une raison : nous battre", prévient Vincent Collet. Avec moins de rotations que par le passé, Sergio Scariolo, de retour aux affaires après la parenthèse Orenga, a ralenti le jeu, tout entier construit autour de sa tour de contrôle qu’il protège également contre les fautes en envoyant ses arrières appliquer une pression constante sur les porteurs de ballon adverses. Grâce à sa maîtrise unique du pick n’roll, à la grinta du duo du Real Madrid Sergio Rodriguez-Sergio Llull et à la montée en puissance de Nikola Mirotic l’Espagne est toujours en vie dans et dispute sa 9e demi-finale consécutive dans un EuroBasket ! "Il est important de les craindre mais pas d’avoir peur", conclut Vincent Collet. Le classico reprend, jeudi soir, 21h00.
Surtitre: 
EuroBasket 2015
Auteur: 
Julien Guérineau, service de presse
Date d’écriture: 
Jeudi, 17. Septembre 2015
Vignette: 
Chapeau: 
Jeudi soir à 21h00 (en direct sur Canal + Sport et France 3), l’Equipe de France retrouve l’Espagne en demi-finale de l’EuroBasket. Une rivalité devenue un classique avec, en jeu, une place en finale et un billet direct pour les Jeux Olympiques de Rio.
crédit: 
Bellenger/IS/FFBB
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