Patrick Beesley, Directeur des Equipes de France :
« L'appel téléphonique de Joakim Noah cette nuit à Vincent Collet a officialisé son forfait et met un terme à plusieurs semaines d’incertitudes. Joakim m’avait appelé le 23 juin dernier pour me signifier son forfait. Je l’ai alors refusé car il me semblait qu’il fallait donner du temps et qu’il n’y avait pas d’urgence. Il fallait essayer de mettre en place la procédure que nous lui proposions depuis plusieurs semaines avec la collaboration de notre staff médical pour poursuivre le travail effectué à Los Angeles avec Fabrice Gautier. Depuis cette date, Vincent Collet et moi avions des contacts avec Joakim et nous activions des pistes avec ses proches pour essayer de le convaincre d’appliquer notre procédure de réhabilitation. »
Vincent Collet, entraîneur de l’Equipe de France :
« On a essayé de le convaincre de venir pour poursuivre ses soins avec notre staff médical car on pensait vraiment qu’il y avait possibilité de faire évoluer la situation favorablement et si on a autant insisté c’est parce que l’on connaissait l’importance de Joakim dans notre dispositif. Il est clair que ce forfait est dommageable pour l’Equipe de France sachant ce qu’il a montré l’an passé et ce qu’il pouvait nous apporter. Maintenant, il faut prendre en considération ce qu’il a décidé et continuer d’avancer avec notre équipe qui sera normalement compétitive. Ronny Turiaf est arrivé la semaine dernière, Kévin Séraphin réalise de belles choses depuis le début de la préparation et nous avons demandé à Ludovic Vaty de rejoindre le groupe. On espère toujours qu’Ali Traoré pourra réintégrer l'effectif. A partir de là, on sait déjà que l’on a une base intéressante et je crois qu’il ne faut pas s’arrêter au forfait de Joakim, ou en tout cas ne pas se réfugier derrière pour ne plus avoir d’ambition. Simplement, on sait que Joakim est un très bon joueur et qu’il avait apporté une dimension physique et athlétique à l’équipe l’an passé qu’il faudra compenser, en particulier dans les fins de matches où il a souvent capté les rebonds chauds qui décident du sort du match. Il faudra que l'on soit capable d’une façon ou d’une autre d’aller les chercher et ce sera bien sûr le travail des intérieurs. Ils devront alors montrer à quel point ils peuvent apporter la même chose et c’est en tout cas ce que je vais essayer d’obtenir des joueurs que l’on sélectionnera. »
« Comme à chaque fois que vous perdez un gros joueur, c’est forcément une difficulté mais il ne faut pas non plus se résilier sachant qu’il n’est pas le seul et que l’on a d’autres très bons joueurs dans l’équipe et j’espère que ceux qui le remplaceront auront à cœur de montrer que justement, eux aussi ont des choses à prouver et aideront l’Equipe de France à atteindre ses objectifs. »
« J’espérais vraiment le retour de Joakim au sein du groupe jusqu’à la semaine dernière. Lorsque je lui ai parlé mardi dernier, j’ai bien senti qu’à ce moment là, son moral était plutôt bas et qu’il fallait préparer cette mauvaise nouvelle tout en essayant de le convaincre qu’il restait du temps et qu’il y avait encore possibilité de se soigner. Auparavant, lorsqu’il était en soin à Los Angeles avec Fabrice Gauthier, j’étais plutôt confiant puisque justement Fabrice trouvait que sa cheville n’était, bien sûr pas complètement guérie, mais qu’avec un bon travail il y avait une possibilité pour qu’il soit là aux Jeux.»
« Je suis déçu qu’effectivement il ne soit pas venu, au moins pour essayer de travailler avec notre staff médical qui a déjà montré sa compétence et qui était vraiment motivé pour lui permettre de disputer les Jeux Olympiques. J’aurai aimé qu’il vienne et c’est pour cela que l’on a essayé de le convaincre. Je me disais que s’il faisait l’effort de venir en France, on mettrait tout en œuvre pour que sa rééducation se fasse. Après, on aurait nous aussi pris une décision qui, peut être, aurait été identique. Une chose est sûre, si sa cheville n’avait pas été complètement remise, on ne l’aurait pas fait jouer blessé.»
« Avec les absences, les joueurs qui arrivent au compte goutte, c’est forcément plus difficile que ce que l’on espérait au départ, mais il faut faire du mieux possible avec les moyens dont on dispose, en espérant que cela rentre dans l’ordre rapidement. Il est vrai que la compétition approche et que malgré tout on a besoin de travailler ensemble pour optimiser les qualités de notre groupe. Même si les joueurs se connaissent bien, qu’on ne part pas de zéro fort heureusement, chaque jour où on ne travaille pas au complet, c’est forcément une difficulté supplémentaire. Il faudra se battre et essayer de compenser pour que, dans la compétition, on trouve le moyen de faire le meilleur résultat possible.»
Demain Jean-Pierre De Vincenzi, le Directeur Technique National, déposera auprès du Comité National Olympique et Sportif Français la liste des 12 joueurs qui participeront aux Jeux Olympiques. A cette occasion, Vincent Collet et Patrick Beesley tiendront une conférence de presse à Orléans où se trouve actuellement en stage l’Equipe de France.