Preview : Turquie-France

Le calendrier de la compétition le laissait supposer, la réalité du terrain l’a confirmé. La France et la Serbie en découdront lundi soir pour la première place du groupe. Elles prendront ensuite toutes les deux la route de Vilnius mais l’une avec le cœur plus léger que l’autre. L’Italie, la Lettonie et Israël éliminées, les succès obtenus contre ces trois adversaires ne seront pas comptabilisés lorsque débutera la deuxième phase.
La France comptera donc une seule ou deux victoires à son compteur dans 48 heures. Une différence non négligeable dans l’optique de la qualification pour les quarts de finale. "Nous avons envie de le gagner ce match. Et j’espère donc retrouver tous mes joueurs pour le disputer. Si on venait à l’emporter, nous aurions moins de pression à Vilnius", estime Vincent Collet. Mickaël Gélabale (douleurs lombaires) et Tony Parker (béquille à la cuisse) sont en effet incertains pour le choc. Après des soins dispensés par le staff médical des Bleus, leur participation sera validée ou pas lors de l’échauffement.
L’Equipe de France aurait bien besoin de toutes ses forces vives tant le défi est immense. La Serbie, médaille d’argent à l’Euro 2009, quatrième du Mondial 2010, fait partie des favoris pour la victoire finale. Cet immense pays de basket a fait depuis trois ans le choix de faire une croix sur quelques-uns de ces joueurs les plus célèbres (Peja Stojakovic, Vladimir Radmanovic, Darko Milicic, Igor Rakocevic) pour se concentrer sur la construction d’un collectif autour de deux générations dorées.
Celles des 87 tout d’abord (Tepic-Teodosic) vainqueurs des Euros de jeunes dans toutes les catégories (U16, U18, U20) et celles des 88-89 (Markovic, Keselj, Macvan, Marjanovic), champions du Monde 19 ans et moins en 2007. Le tout appuyé par le vétéran Nenad Krstic, le maître des fondamentaux Dusko Savanovic et coaché par le vénérable Dusan Ivkovic.
Parfois en difficulté dans cet Euro, avec son stratège Milos Teodosic étonnamment maladroit (31,1%), les Serbes ont toujours su donner le coup de collier nécessaire pour ne pas chuter, utilisant à merveille leurs centimètres (avec 2,03 m de moyenne de taille, elle est l’équipe la plus haute de l’Euro). L’ascension de la montagne commence à 20h00 pour les Bleus.
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SERBIE-FRANCE │ 20h00 │ En direct sur Canal+ Sport
EuroBasket 2011, 1er tour, 5e match │ Siauliu Arena, Siauliai, Lituanie
SERBIE – 4.Teodosic (24 ans, 1,95 m) ; 5.Tepic (24 ans, 2,02 m) ; 6.Rasic (27 ans, 1,95 m) ; 7.Paunic (24 ans, 1,94 m) ; 8.Bjelica (23 ans, 2,09 m) ; 9.Markovic (23 ans, 1,95 m) ; 10.Savanovic (27 ans, 2,04 m) ; 11.Keselj (23 ans, 2,03 m) ; 12.Krstic (28 ans, 2,13 m) ; 13.Perovic (26 ans, 2,17 m) ; 14.Marjanovic (22 ans, 2,22 m) ; 15.Macvan (21 ans, 2,05 m). Entraîneur : D. Ivkovic.
FRANCE – 4.Noah (26 ans, 2,11 m) ; 5.Batum (22 ans, 2,03 m) ; 6.Séraphin (21 ans, 2,06 m) ; 7.Albicy (21 ans, 1,78 m) ; 8.Kahudi (25 ans, 1,99 m) ; 9.Parker (29 ans, 1,88 m) ; 10.Traoré (26 ans, 2,05 m) ; 11.F. Pietrus (30 ans, 2,02 m) ; 12.De Colo (24 ans, 1,95 m) ; 13.Diaw (29 ans, 2,03 m) ; 14.Tchicamboud (30 ans, 1,93 m) ; 15.Gélabale (28 ans, 2,00 m). Entraîneur : V. Collet.
Le match
1e quart-temps
C'est l'Allemagne qui prend le meilleur départ, Kaman allant défier Noah dans la peinture sur la première action. Le pivot des Bulls ne peut rien contre le petit hook de l'Allemand qui marque. Nowitzki frappe ensuite à trois points et un premier écart est fait (0-5, 3e). Mickaël Gélabale débloque le compteur tricolore à mi-distance, poursuivant sur sa lancée de la veille. Dans ces premières minutes, c'est Boris Diaw qui se charge de la garde rapprochée de Nowitzki. Le grand blond marque et Florent Pietrus prend le relais. Kévin Séraphin remplace Joakim Noah qui a le coude en sang après un rebond accroché. Le Guyanais, bien servi par Pietrus score dans la peinture (6-11, 7e). Tony Parker va provoquer Schaffartzik et est envoyé aux lancers (8-11, 8e). Les Bleus défendent bien et Parker inscrit deux points supplémentaires. Le Wonderkid de Dallas ajoute trois points avant que Batum ne réduise l'écart sur la ligne de réparation. Après 10 minutes de jeu, l'Allemagne est devant : 12-16.
2e quart-temps
L'adresse à mi-distance et la taille des deux intérieurs allemands (Jagla-Kaman) pose problème à la défense tricolore. Joakim Noah et Boris Diaw sont relancés par Vincent Collet. La situation n'est pas catastrophique pour le moment, la France n'est qu'à cinq points (15-20, 13e) mais on sent bien qu'il ne faut pas offrir plus de confiance aux hommes de Dirk Bauermann sous peine de sanction lourde et immédiate. Même s'il a été performant dans le premier quart, Tony Parker est ménagé par son entraîneur et c'est Nando de Colo qui orchestre l'attaque bleue. Mais les choses ne s'arrangent pas et Parker est de retour. Le meneur français inscrit 4 points consécutifs (21-24, 18e) et Gélabale envoie une flèche derrière la ligne des 6,75 m. Plus que deux points pour revenir à hauteur de l'Allemagne (24-26, 18e). Evidemment, c'est Parker qui frappe derrière l'arc puis aux lancers et les Bleus coiffent leurs voisins d'outre-Rhin juste avant la mi-temps : 29-28. Après vingt minutes, Tony Parker pointe à 15 points, 2 rebonds et 2 passes décisives.
3e quart-temps
Florent Pietrus, relativement effacé dans les deux premières rencontres de l'Euro, revit face aux Allemands. Ses jambes de feu retrouvées, il est partout : au rebond, à la finition et surtout, il défend d'une main de fer sur Nowitzki. Face aux tours allemandes, Tony Parker slalome encore et encore. Noah trouve la faille face à Chris Kaman et la France passe un joli 7-0 à son adversaire (41-33, 24e). Gélabale inscrit son deuxième panier primé de la partie et porte l'avance à 10 points (44-34, 26e). Après quelques secondes d'hésitation, Joakim Noah va défier Kaman qui fait la faute. Et deux points de plus dans la besace des Bleus ! Schaffartzik trouve l'ouverture à 3 points et ramène les siens à 9 longueurs (46-37, 27e). La zone press allemande ne freine pas vraiment le jeu rapide des Français, pas plus que la défense de zone sur jeu placé, manoeuvrée de belle manière. Nicolas Batum s'envole sur une contre-attaque consécutive à une interception. Cette réussite agace Bauermann qui prend une technique. Parker est envoyé sur la ligne des lancers. Ali Traoré assure son rôle de joker offensif et aussi tôt entré, il marque sous le cercle). A la demi-heure de jeu, les Bleus ont pris les devant assez nettement : 58-40.
4e quart-temps
Hamann et Herber prennent en chasse Parker et De Colo. Mais c'est Nicolas Batum qui frappe (62-43, 32e). Le pick'n roll Parker - Traoré fonctionne et Ali le "magicien" marque à nouveau. Le meneur des Spurs, déjà auteur de 32 points, fait jouer ses coéquipiers. Noah claque un dunk à deux mains tout en puissance (68-47, 34e). Nowitzki fait son entrée pour jouer les pompiers de service. L'Allemagne revient à 11 points (68-57, 37e) notamment grâce à deux paniers primés consécutifs. Mais le jeu collectif des Bleus roule bien ce soir et la combinaison Parker - Diaw - Noah est à nouveau conclu par un dunk autoritaire. Bien tenue par les intérieurs français, la raquette est impénétrable et Staiger doit artiller de loin pour marquer (74-62, 39e). Le panier primé au buzzer Schaffartzik n'y fera rien, la dernière minute du match n'est qu'une formalité pour les Tricolores qui quittent le parquet avec le sentiment du devoir accompli et surtout avec une précieuse victoire de plus en poche. Score final : 76-65.
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FRANCE-ALLEMAGNE │ 76-65 (12-16 ; 17-11 ; 27-11 ; 18-25)
EuroBasket 2011, 1er tour, 3e match │ Siauliu Arena, Siauliai, Lituanie
FRANCE – 4.Noah (8) ; 5.Batum (14) ; 6.Séraphin (2) ; 7.Albicy (-) ; 8.Kahudi (-) ; 9.Parker (32) ; 10.Traoré (4) ; 11.Pietrus (2) ; 12.De Colo (2) ; 13.Diaw (2) ; 14.Tchicamboud (-) ; 15.Gélabale (10). Entraîneur : V. Collet.
ALLEMAGNE – 4.Benzing (3) ; 5.Herber (-) ; 6.Hamann (7) ; 7.Schultze (-) ; 8.Schaffartzik (12) ; 9.Ohlbrecht (1) ; 10.Schwethelm (7) ; 11.Pleiss (-) ; 12.Kaman (8) ; 13.Staiger (6) ; 14.Nowitzki (20) ; 15.Jagla (1). Entraîneur : D. Bauermann.
Arbitres : Dozai (CRO), Zurapovic (BIH), Kalpakas (SWE)
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"On commence à jouer contre les monstres du groupe." Joakim Noah a bien compris que l’Equipe de France change désormais d’univers. L’Allemagne marque véritablement le début des choses sérieuses. Les Allemands ont remporté leurs deux premières rencontres de manière très convaincante. Israël n’a pas pesé lourd face à une formation qui a fait jouer son avantage de taille. L’Italie en revanche a poussé les troupes de Dirk Bauermann dans ses derniers retranchements.
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FRANCE-ALLEMAGNE │ 20h00 │ En direct sur Canal+ Sport
EuroBasket 2011, 1er tour, 3e match │ Siauliu Arena, Siauliai, Lituanie
FRANCE – 4.Noah (26 ans, 2,11 m) ; 5.Batum (22 ans, 2,03 m) ; 6.Séraphin (21 ans, 2,06 m) ; 7.Albicy (21 ans, 1,78 m) ; 8.Kahudi (25 ans, 1,99 m) ; 9.Parker (29 ans, 1,88 m) ; 10.Traoré (26 ans, 2,05 m) ; 11.Pietrus (30 ans, 2,02 m) ; 12.De Colo (24 ans, 1,95 m) ; 13.Diaw (29 ans, 2,03 m) ; 14.Tchicamboud (30 ans, 1,93 m) ; 15.Gélabale (28 ans, 2,00 m). Entraîneur : V. Collet.
ALLEMAGNE – 4.Benzing (22 ans, 2,08 m) ; 5.Herber (28 ans, 1,97 m) ; 6.Hamann (30 ans, 1,94 m) ; 7.Schultze (33 ans, 2,06 m) ; 8.Schaffartzik (27 ans, 1,83 m) ; 9.Ohlbrecht (22 ans, 2,10 m) ; 10.Schwethelm (22 ans, 2,01 m) ; 11.Pleiss (21 ans, 2,15 m) ; 12.Kaman (29 ans, 2,13 m) ; 13.Staiger (23 ans, 1,95 m) ; 14.Nowitzki (33 ans, 2,13 m) ; 15.Jagla (30 ans, 2,13 m). Entraîneur : D. Bauermann.
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Les 10 derniers France-Allemagne (8 victoires - 2 défaites)
23/02/2000 - NANCY - Coupe des Nations - France bat Allemagne 105-47 (52-27)
13/08/2000 - ANGLET - Amical - France bat Allemagne 77-70 (33-37)
23/01/2001 - BRUNSWICK - Coupe des Nations - France bat Allemagne 64-63 (36-34)
03/08/2001 - BRUNSWICK - Coupe des Nations - France bat Allemagne 83-72 (49-30)
05/09/2001 - ISTANBUL - Euro - Allemagne bat France 81-77 (35-41)
24/08/2003 - BRUNSWICK - Amical - France bat Allemagne 76-68 (36-32)
20/08/2004 - BAMBERG - Amical - Allemagne bat France 60-59 (34-28)
31/08/2006 - SAITAMA - Mondial - France bat Allemagne 75-73 (38-31)
08/09/2007 - MADRID - Euro - France bat Allemagne 78-66 (47-39)
07/09/2009 - GDANSK - Euro - France bat Allemagne 70-65 (33-37)
Le cinq majeur virtuel de l’Equipe de France en faisait saliver plus d’un avant le début de l’EuroBasket. Diaw-Noah dessous, Gélabale-Batum dans les ailes, Parker à la baguette. Prometteur, excitant. Et dans les faits, ce cinq haut de gamme tient toutes ses promesses. Face à Israël, il a récité un basket d’une remarquable fluidité en attaque et d’une grande réactivité en défense. Aligné onze minutes durant lors de la première mi-temps, il s’est fendu d’un séduisant 27-15. Pour débuter le deuxième acte, c’est un 10-2 qui sonne les Israéliens. +20 donc en 16 minutes.
Arbitres : Christodoulou (Grèce), Kalpakas (Suède), Milojevik (Macédoine) -----
Les réactions
Deux ans après sa retraite sportive, Cyril Julian a organisé une belle fête. Le numéro 7 du SLUC a mis du temps pour la planifier mais quelle réussite ! L’homme au caractère bien trempé a réuni un plateau exceptionnel : les médaillés olympiques de Sydney, les anciens du SLUC, ses amis et sa famille. Environ 4000 spectateurs ont répondu présents pour l’évènement. Cyril Julian a eu une carrière professionnelle durant 17 ans, il a été l’un des meilleurs pivots de la pro A pour son efficacité au tir, son bon sens du placement au rebond et sa hargne sur le terrain qui lui a valu le surnom de « warrior ».
Il passe la plus grosse partie de sa carrière à Nancy où il remporte la coupe Korac en 2002, et le titre de champion de France en 2008. Il ne goûte que très peu aux autres championnats européens et passe une saison en Espagne. Avec les Bleus le basketteur au look atypique décroche avec bonheur l’argent olympique en 2000 à Sydney. Père de quatre enfants et amoureux de Harley Davidson, Cyril Julian se consacre désormais à son nouveau métier, œnologue.
CV de Cyril Julian
Né le 29 mars 1974 à Castres
2,06 m
Intérieur
En équipe de France
Nombre de sélections : 135
Nombre de points : 841
Record : 25
Première sélection : le 30 octobre 1996 à Nancy contre la Lituanie
Dernière sélection : le 15 août 2006 à Kunshan (Chine) contre le Brésil
-5 Euros (1997, 1999, 2001, 2003, 2005)
-1 JO (2000)
Palmarès
Argent aux JO 2000
Bronze au championnat d’Europe en 2005
En club
Parcours : La Crouzette (1979-1985), Castres (1985-1992), Tarbes (N2, 1992-1994), Nancy ( 1994-1998), Paris (1998-2000), Nancy (2000-2002), Pau-Orthez (2002-2004), Girone puis Valence (Espagne, 2004-2005), Nancy (2005-2009).
Titres :
Vainqueur de la coupe Korac : 2002
Champion de France : 2003, 2004, 2008
Vainqueur de la Semaine des As : 2003
Vainqueur de la Coupe de France : 2003
Palmarès individuel :
MVP du championnat de France : 2002, 2006, 2007
All Star LNB : 1997, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007
Anne Seigner
Une longue journée de déplacement était au programme ce dimanche pour l'équipe nationale. Partis peu avant 10h00 de leur hôtel de Lumbres (62), les Tricolores sont finalement arrivés à Siauliai (Lituanie) sur les coups de 18h00.
A la mi-journée, à l'aéroport de Charleroi, l'Équipe de France était attendue par un public nombreux en quête de photos et d'autographes. Comme à l'accoutumée, Tony Parker et ses coéquipiers se sont volontiers prêtés au jeu. Ce sont ensuite les médias belges qui ont sollicité les joueurs pour des interviews. Vers 14h30, les Bleus ont embarqué aux côtés des équipes de Belgique et de Bosnie-Herzégovine pour le vol commun spécialement affrété en direction de la Lituanie.
Après une demande de dérogation officielle formulée auprès de la fédération européenne de basket (FIBA Europe), la FFBB a obtenu une accréditation exceptionnelle permettant à Ronny Turiaf d'accompagner ses coéquipiers à l'EuroBasket. C'est avec un grand plaisir que toute l'équipe a donc retrouvé le pivot des Knicks samedi soir à l'occasion du match face à la Belgique. En tant que 13e homme et supporter n°1, Turiaf était par conséquent du voyage vers Siauliai ce dimanche.
Si Vincent Collet a décidé de ne pas programmer d’entraînement dès l'arrivée en Lituanie, ses hommes seront de retour sur le parquet dès demain après-midi pour une séance d'1h30. Mercredi prochain, la France débutera le Championnat d'Europe 2011 face à la Lettonie.
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Le programme de la France au premier tour de l'EuroBasket
31.08.2011 | 16h45 | France - Lettonie (en direct sur Canal+ Sport)
01.09.2011 | 16h45 | Israël - France (en direct sur Canal+ Sport)
02.09.2011 | 20h00 | France - Allemagne (en direct sur Canal+ Sport)
04.09.2011 | 16h45 | Italie - France (en direct sur Canal+ Sport)
05.09.2011 | 20h00 | Serbie - France (en direct sur Canal+ Sport)
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Le fil du match
1e quart-temps
La France lance le match de la plus belle des manières, en faisant le show. Sur une touche, Mickaël Gélabale envoie Nicolas Batum directement au alley-oop. Axel Hervelle, touché au genou sur un rebond offensif, est évacué du terrain dès la première minute de jeu. Triste nouvelle pour la Belgique, qui en plus est prise à la gorge d'entrée par Tony Parker et ses coéquipiers. Le premier panier des Lions n'arrive qu'à la cinquième minute par Christophe Béghin, alors que les Tricolores ont fait un premier break (11-2). Batum et Diaw se partagent les points, Tony Parker et Nando de Colo se chargent de distiller les passes décisives. Tout roule pour la maison bleue et visiblement, le scénario de la veille face à la Bosnie ne se reproduira pas. Après huit minutes de jeu et alors que le score est sans appel (23-6), Vincent Collet a déjà presque fait jouer la totalité de son effectif et seuls Traoré et Tchicamboud attendent encore leur tour. Lorsque la sirène de fin de ce premier quart-temps retentit, le match semble déjà plié (28-6) tant la France est au-dessus de son adversaire du soir.
2e quart-temps
L'Équipe de France maintient sa défense tout-terrain malgré la physionomie du match, comme pour montrer que le combat dans lequel s'engagent Batum et les siens à l'EuroBasket sera sans pitié, de la première à la 40e minute, et qu'aucun opposant ne devra compter sur une baisse de régime défensive, quoi qu'il arrive. Ali Traoré et Steed Tchicamboud ont enfin le droit de participer à la belle fête de Liévin, sous les yeux du cinq majeur tricolore évidemment préservé par Vincent Collet. L'ailier belge Jonathan Tabu parvient enfin à trouver le chemin du cercle mais le duo Parker-Noah répond immédiatement en envoyant un nouveau alley-oop qui fait rugir le public liévinois (35-11, 15e). La soirée est compliquée pour Thomas Van Den Spiegel, pris en étau par les intérieurs français. Seul Béghin surnage un peu du côté belge. L'adresse en conclusion des pick'n rolls de l'intérieur de Charleroi étant la seule chose qui ait réussi à passer à travers la muraille bleue en première mi-temps. Au moment de regagner les vestiaires, le score est toujours fleuve (35-19) et la suite s'annonce bien compliquée pour Eddy Castels et ses hommes.
3e quart-temps
Au retour des vestiaires, la France remet un coup d'accélérateur d'entrée. Un nouveau alley-oop Parker-Batum fait se lever les 5 200 personnes du Stade couvert de Liévin. La défense est toujours aussi oppressante. A la 27e minute, Nicolas Batum frappe encore, à deux reprises, sur des dunks en très haute altitude. Le match, très agréable à regarder, est à sens unique et les contre-attaques tricolores sont autant de coup de massues qui assénées aux lions belges. La barre des 30 points est passée quelques secondes avant la fin du troisième quart-temps (61-31).
4e quart-temps
Que faire quand l'avance de l'adversaire est définitivement trop grande pour être rattrapée et qu'il reste dix minutes à jouer ? Pas grand chose à vrai dire, à part attendre que le calvaire se termine enfin. Alors que la France s'évertue à maintenir les Belges à trente points, Guy Muya et ses coéquipiers assistent impuissants au spectacle. Le banc français et notamment Charles Kahudi, Andrew Albicy et Kévin Séraphin est à l'ouvrage en fin de match. Le nouveau meneur du BCM Gravelines-Dunkerque délivre une passe magnifique à Traoré sur une des dernières actions de la rencontre. Enfin, le coup de sifflet final met un terme à l'agonie de la Belgique : 74-44.
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BELGIQUE - Moors (-) ; Van Rossom (8) ; Beghin (13) ; Hervelle (-) ; Oveneke (-) ; Tabu-Eboma (2) ; Lauwers (-) ; Muya (4) ; Faison (4) ; De Zeeuw (6) ; Vanden Spiegel (7) ; Steinbach (). Entraîneur : E. Castels.
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Boris Diaw : "On voulait finir fort à la maison et avec de la confiance avant d'entamer l'Euro. Nous avons mené le match du début à la fin et c'est vraiment intéressant de voir que nous avons fait un match entier avant d'attaquer le Championnat d'Europe."
"On sent vraiment dans le groupe une impatience à commencer la compétition. Ca a été une longue préparation, nous avons beaucoup travaillé et il nous tarde de débuter ce premier match face à la Lettonie.Ensuite, ce sera un marathon aussi, avec de nombreux matches à jouer. Mais nous sommes très pressés de récolter les fruits de notre travail."
"Nous avons eu des expériences diverses au cours des précédentes campagnes : des préparations où nous survolions les matches, même contre les grosses équipes, d'autres où nous avions tout perdu et c'était complètement différent en compétition derrière. Il n'y a pas vraiment de vérité par rapport à ça."
"Au delà du résultat, des victoires et des défaites, ce que je retiens, c'est le travail que nous avons effectué pendant ces matches de préparation que je retiens. Aujourd'hui, nous sommes assez contents de la préparation qu'on a fait."
"Même si nous avons été assez constants au niveau de l'effectif ces deux dernières années, les joueurs ont évolué, leur façon de jouer aussi et donc forcément il faut apprendre à se redécouvrir. Il y a des petits automatismes à retrouver et c'est ce qu'on a essayé de faire tout au long de la préparation."
"Je suis sûr qu'on peut encore monter en régime, on a vraiment cette volonté de se sacrifier pour les autres et pour le résultat collectif."
Nicolas Batum : "Même si nous avons encore deux ou trois petites choses à régler dans les quelques entraînements qui nous restent, nous étions bien ce soir. La partie que nous avons faite était intéressante. En défense, nous avons encore élevé notre niveau de jeu. En attaque, on a été plus fluide même si on a eu quelques difficultés sur leur zone en fin de première mi-temps."
"Je suis derrière les grands. C'est l'équipe de Tony, de Boris, de Florent, de Ronny. Moi je suis derrière eux, je suis le soldat qui va les aider à enfin conquérir cette médaille et cette qualification aux JO. Je suis là pour apporter ce que je peux, si je dois apporter de la défense, je le ferai. En attaque, j'apporterai des points, des coupes, du tir à trois points. Je ne suis pas un leader dans cette équipe, mon but c'est d'aider les cadres."
Vincent Collet : "La préparation était globalement satisfaisante. Nous avons eu d'avantage de temps pour travailler, physiquement notamment. Nous avons eu plus de matches et c'est important car en termes de complicité et d'alchimie, jouer ensemble est important. On commence à gagner en surface de jeu, on joue plus large. Malgré tout, c'est encore insuffisant et c'est là-dessus que nous devons encore travailler pendant les quelques entraînements qui restent. Si je dois retenir quelque chose de positif, c'est le sérieux affiché lors de ces derniers matches. Il n'y a aucune garantie au momet d'aborder un Euro mais si l'on doit en avoir une, c'est cette constance dans les intentions."
"Nous allons jouer les premiers matches de l'Euro pour les gagner bien sûr, mais nous tenterons aussi de progresser encore. Les matches du premier tour, à la condition qu'on les réussisse et qu'on gagne, vont nous aider à être encore plus performant. Ce qui m'a plu pendant cette préparation, c'est que les joueurs étaient réceptifs à l'idée de progresser et d'avancer. L'objectif pour nous est d'aller encore plus loin. On sait qu'on a un niveau intéressant, mais pour aller le plus haut possible, il faudra faire encore plus. Il nous manque encore des choses, d'autant qu'on va jouer des équipes plus redoutables à l'Euro."
"Nous évaluerons nos progrès face à des défenses plus solides. Dès le premier jour de l'Euro, la Lettonie va jeter toutes ses forces devant son public. Toute la salle va être lettone. Nous devrons aborder ce match le mieux possible et continuer à monter en puissance. Pour moi, c'est la clé de notre Euro. Il va falloir d'entrée de jeu répondre présent. Après, je n'ai pas de crainte particulière non plus parce que je sais que mon groupe est très déterminé."
"Cet Euro va être long et s'il est important de bien y rentrer, je pense qu'il faut surtout faire preuve de constance. Si nous sommes respectueux de notre identité à l'Euro, nous aurons des arguments à faire valoir."
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Le fil du match
1e quart-temps
Henry Domercant, omniprésent en début de match, inscrit deux tirs à trois points d'entrée et permet à la Bosnie de mener pendant les quatre premières minutes de la rencontre. Joakim Noah, sur une interception conclue par un dunk, égalise (11-11, 4e). Dans le sillage de Tony Parker (3/3 aux tirs), les Bleus reprennent ensuite les devant mais les Bosniens restent au contact grâce à leur adresse quasiment parfaite derrière l'arc. A ce petit jeu, Mirza Teletovic est étincelant et Vincent Collet lance Florent Pietrus pour défendre sur l'intérieur de Vitoria. Mais l'averse continue tandis que les Bleus ratent quelques attaques sur des passes mal ajustées. Au bout de dix minutes et contre toute attente, c'est bien la Bosnie qui fait la course en tête : 22-25.
2e quart-temps
Vincent Collet l'avait annoncé : il n'utiliserait ses joueurs majeurs qu'avec parcimonie ce vendredi soir. Même si la France est à la peine, c'est bien le banc tricolore qui est envoyé au feu pour colmater les brèches (défense sur les tireurs adverses) et apporter des points. Le quintet Albicy - De Colo - Tchicamboud - Pietrus - Séraphin est donc chargé de la garde rapprochée de Domercant et compagnie. De l'autre côté du terrain, le jeu bleu n'est toujours pas limpide, même si de jolies relations De Colo - Séraphin sont à noter. Les Bosniens commettent un paquet de fautes qui envoient Florent Pietrus et les siens sur la ligne des lancers. A la 16e minute, le nouveau venu, Steed Tchicamboud, sonne la révolte du côté tricolore : un tir à 3 points puis une interception du meneur de chalonnais offrent six points d'avance aux Bleus (35-29, 17e). Teletovic répond à 6,75 m sur la possession suivante, imité peu de temps après par Domercant. Deux actions houleuses coup sur coup font pleuvoir les techniques (Pietrus, Ikonic, l'entraîneur Sabit Hadzic). Les Français en profitent, poussés par le superbe public du Sportica de Gravelines, pour faire un premier break dans ce match (43-35, 18e). En réponse, le technicien bosnien met en place la zone que le camp tricolore attendait. A la fin du deuxième quart-temps, l'Équipe de France a réussi à se remettre dans le sens de la marche et est passée devant au tableau d'affichage : 45-39.
3e quart-temps
Au retour des vestiaires, les Français continuent sur leur lancée. Ils passent un 11-0 à leurs adversaires (59-44) en s'appuyant toujours une défense de fer. Visiblement usés par la muraille bleue qui presse très haut et étouffe le porteur de balle, les Bosniens marquent le pas et finissent par sombrer. L'adresse a elle aussi changé de camp et alors que Parker puis De Colo scorent de loin, Mirza Teletovic, pourtant stratosphérique lors des vingt première minute de la rencontre, ne met plus un shoot. La Bosnie-Herzégovine est au plus mal à la dmi-heure de jeu 70-44.
4e quart-temps
Le quatrième quart-temps n'est que la copie du précédent. Devant des Bosniens sonnés, la France continue à frapper. Vincent Collet remet son banc à l'ouvrage. Kévin Séraphin à l'occasion de se frotter au rugueux Ermin Jazvin. Steed Tchicamboud s'occupe quant à lui du cas Domercant et un duel à 6,75 s'engage. A la fin de la rencontre, le score est sans appel : 85-60.
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FRANCE - BOSNIE-HERZEGOVINE │ 85-60
Sportica, Gravelines (59) - 3 500 spectateurs
France - Noah (12) ; Batum (8) ; Séraphin (4) ; Albicy (4) ; Parker (21) ; Traoré (2) ; F. Pietrus (1) ; De Colo (18) ; Diaw (2) ; Tchicamboud (9) ; Gélabale (4). Entraîneur : V. Collet.
Bosnie-Herzégovine - Ikonic (3) ; Milosevic (4) ; Bavcic (-) ; Vasiljevic (8) ; Kikanovic (-) ; Teletovic (10) ; Kapelan (3) ; Bajramovic (7) ; Jazvin (2) ; Domercant (23). Entraîneur : S. Hadzic.
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Tony Parker : "La Bosnie a fait un très gros premier quart-temps, ils étaient même en sur-régime. Je pense qu'avec notre défense, nous les avons usés si bien qu'en deuxième mi-temps, ils étaient fatigués et nous en avons profité. Nous sommes dans la continuité du tournoi de Londres et nous continuons à travailler les choses qui doivent encore être améliorées. Nous continuons à affirmer notre défense bien sûr, qui est notre identité, et je pense ce soir que nous avons montré une fois de plus ce que nous pouvions faire défensivement. En attaque, nous essayons de progresser en mettant la balle à l'intérieur, en étant agressifs chacun à tour de rôle. Le public ce soir était génial. Nous n'avons pas beaucoup l'occasion de jouer en France et jouer devant ce public, c'est super. Nous sommes dans le Nord depuis trois jours, on sent beaucoup d'excitation et de soutien et ça nous donne envie de ne pas décevoir et de faire un bon résultat."
Nando de Colo : "La Bosnie nous a surpris en première mi-temps, ils ont été super adroits sur leurs shoots et nous les avons laissés un peu jouer. Ensuite, nous sommes montés en agressivité et c'est ce qui a fait la différence."
Vincent Collet : "Un match de basket sans adversaires, ça n'existe pas. Ce soir, particulièrement dans le premier quart-temps, les Bosniens ont attaqué pied au plancher. Nous avons deux ou trois situations à nous reprocher dans ce quart-temps, sur lesquelles nous sommes en retard et où nous aurions pu éviter les paniers. Mais on n'aurait jamais pu éviter tous les paniers pris dans ce quart-temps. La Bosnie était encore pleine de fraîcheur, pleine de sève, et comme c'est équipe de shooteurs, elle a commencé par un feu d'artifice. C'est une équipe qui vit et qui meurt par le shoot à trois points. Nous avons rapidement et très nettement haussé le niveau défensif et dès le deuxième quart-temps, nous avons senti que ça devenait plus difficiles pour nos adversaires. En deuxième mi-temps, les Bosniens étaient tout simplement en panne, ils manquaient d'essence. Ce match doit nous servir de leçon parce que nous devons sans arrêt être capables de déployer cette hargne défensive, cette consistance, et aussi être conscients que les équipes ne vont pas forcément toujours lâcher prise face à cette défense. Face à la Belgique demain, une équipe qui me semble être plus complète, avec un jeu plus varié, ce sera intéressant de pouvoir nous étalonner et d'essayer encore de progresser."