Vendredi soir, vous avez vécu un match très compliqué au Complexe des Deux Rives. En peine pendant trois quart-temps, vous avez fait la différence dans l’ultime quart grâce notamment à une dynamique initiée sur la fin de la 3ème période. Quel était le sentiment après cette victoire ?
Nous, notre objectif c'était déjà de tenir pendant 40 minutes, de rester proche, de ne pas prendre d'éclat, de rester assez proche du score parce qu’un match, c'est long. Donc, on sait que tant que les 40 minutes ne sont pas arrivées à leur terme, tout peut basculer et je pense que le fait qu'on ait toujours cru en nous et surtout qu'on ait ajusté notre défense en 2ème mi-temps, on a su corriger les erreurs qu'on avait connu en première. Cela nous a permis à un moment donné de nous offrir cette chance de pouvoir reprendre le match en main. Et une fois que le match a basculé de notre côté, on a juste continué à appuyer sur ce qui les avait fait déjouer et je pense, c'est ce qui nous permet de prendre ce match-là.
Quels ont été les facteurs qui vous ont mis en difficulté sur cette première manche ?
Il ne faut pas oublier déjà que cela reste un match à l'extérieur, Saint-Vallier jusqu'à ce match-là n'avait perdu que quatre fois à domicile et cela reste un très gros effectif donc on savait qu’il y allait avoir du répondant par rapport à l'enjeu du match. C'est une finale, il y a de l'excitation des deux côtés et forcément à un moment donné, on savait qu'ils allaient prendre feu. Nous, on avait un plan de jeu dès le début du match. Et c'est vrai qu’en première mi-temps, il y a plein de détails, notamment sur les pick & roll où on n'a pas su imposer et faire ce qu'on voulait réaliser de base. Ce qu'on a su corriger en 2ème mi-temps. Donc je pense que ce sont ces détails-là qui ont un moment donné fait la différence pour nous. En mettant en place des choses sur la deuxième période qui nous avait fait défaut sur la première, ce qui leur a permis d'installer leur jeu. En 2ème mi-temps, on a été un peu plus agressifs sur ces secteurs, sur ces petites séquences là en tout cas qui ont fait qu'on a un peu cassé leur rythme et cela nous a permis du coup de faire pas mal de stops pour pouvoir trouver du jeu rapide et les sanctionner derrière ça.
On pensait que la mi-temps allait permettre de rééquilibrer les forces mais votre retour sur le parquet est aussi difficile que la première mi-temps. Cependant, une bascule s’opère sur la fin du 3ème quart. Quel a été le déclencheur ? Comment vous l’expliquez ?
Comme je l'ai déjà dit avant, après la première mi-temps, on s'est dit les choses. On savait que sur le plan de match qui avait été proposé, il y avait beaucoup de détails qui nous avaient fait défaut, qui leur avait permis de bien rentrer sur leur match à eux et qu'il fallait qu'on corrige cela en 2ème mi-temps. Et surtout, on avait une envie de rester à flots sans prendre d'éclat parce que cela reste quand même un match à l'extérieur comme je l'ai dit et puis, chaque équipe qui évolue à domicile à un moment donné peut s'emparer de ce grain de folie qui peut faire pencher la balance. On a su rester solide, ne pas prendre l'eau et de toujours rester dans le match malgré un moment donné où on compte 14 points de retard. On est toujours resté dans le match, on a toujours cru en nos chances et surtout, au-delà de ça, c'est d'avoir corrigé ces erreurs. Cette intensité défensive qui nous avait fait quelquefois défaut en première mi-temps, le passage d'Earvine (Bassoumba) en fin de match aussi par exemple... Mais c'est à l'image de l'équipe qui n'a pas abandonné et qui a haussé le ton défensivement pour pouvoir se donner une chance de remporter ce match.
Désormais, vous n’êtes plus qu’à une victoire de permettre à Caen de retrouver la Pro B. Quel est le sentiment du groupe à ce sujet ?
Nous, on avait pour objectif d'aller chercher un résultat et de faire le meilleur match possible pour pouvoir prendre un option à Saint-Vallier. Maintenant, on l'a fait avec du bon et du mauvais. Mais le travail n'est pas fini. Ce n’est pas parce qu'on a gagné ce match-là qu'on doit se croire arrivé, loin de ça. On sait que le plus dur arrive vendredi, donc il y a eu des bonnes choses, mais aussi beaucoup de mauvaises choses et il est important pour nous de se focaliser sur les mauvaises choses qui ont été faites pour éviter de répéter les mêmes erreurs à domicile et aborder ce match comme il se doit pour essayer de clôturer cette série vendredi. Mais comme je l'ai dit, rien n'est fait et on a tous conscience que vendredi sera plus dur pour nous. Certes, c'est vrai, il y a une vérité, on est à 40 minutes, mais 40 minutes, c'est aussi loin. On peut être à 40 minutes comme on peut être à 80 minutes, voir rien du tout. Ce qui nous importe, c'est vraiment préparer ce match comme il se doit corriger ce qui nous a fait défaut, notamment dans cette première mi-temps et pour pouvoir aborder le match 2 de la meilleure des façons.
Y-a-t-il une certaine forme d’apprentissage par rapport à la situation d’avril dernier où la défaite de Quimper vous a privé du titre national et de l’accession directe, remporté par le Hyères-Toulon Var Basket ?
On apprend toujours des défaites. Du moins, on essaie d'apprendre. C'est vrai qu'on a eu cette première opportunité de pouvoir monter tout de suite. Malheureusement, le scénario de la défaite à Quimper où Yann (Siegwarth) se blesse d'entrée de jeu, je me blesse juste après ... Donc forcément, même malgré ça à un moment donné, on est à +7. Malheureusement, Quimper fait le match qu'il faut pour pouvoir le prendre et ça complique la tâche pour la montée. Derrière, c'est vrai qu'on ne rentre pas de la meilleure des façons dans nos playoffs, mais ce n’est pas parce qu'on ne commence de la bonne façon, du moins je dirais, dans cette 3ème phase que cela veut dire que tout est perdu. On savait que cela allait être compliqué. On savait qu'il fallait trouver un surplus d'énergie, un surplus de mental, de confiance pour ces playoffs parce que c'est un nouveau championnat. Donc tu peux perdre un match, mais il n'est pas dit que tu perdes le 2ème et voilà. On a perdu notre premier match contre le Havre, on a su répondre sur les deux matches qui ont suivi à la maison, on a perdu le premier match à Mulhouse, on a remporté les deux matchs suivants pour pouvoir vivre cette finale, donc je pense que non. C'est plus une question de concentration, de travail.
Pour le moment, vous êtes invaincus en playoffs à domicile et vous bénéficierez de l’avantage du terrain pour le reste de la série. Qu’est-ce qui rend ce Palais des Sports imprenable ?
Comment dire ? Déjà, de base, je pense qu’avant chaque début de saison, chaque équipe part du principe qu'il faut faire en sorte qu'à domicile, votre salle doit être une forteresse imprenable. Donc après, c'est vrai que nous ne sommes pas tous les clubs. On a la chance de d'évoluer dans une équipe où on a une ferveur qui est incroyable. On a des supporters qui sont extraordinaires, qui ont toujours répondu présents à domicile et que l'amour et l'énergie qu'ils nous donnent ... je ne veux pas dire qu’on n’a pas le choix, ça serait, ça serait un peu un grand mot, mais je pense que c'est juste leur rendre l'amour qu'ils nous donnent. A un moment donné, même quand on est fatigué, sentir que 4200 personnes, voir plus, parce que malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a la chance des fois de pouvoir assister à ces matchs-là, la fatigue on la sent moins. On est porté de toute façon quand on joue chez nous. Oui, c'est une équipe, c'est Caen face à une autre formation, mais ce n’est pas juste nous, les joueurs, le staff ... c'est aussi aussi les supporters. A Caen, tu ne n'affrontes pas que nous, tu affrontes tout un peuple et je pense que c'est ce qui fait la différence chez nous. Pour le moment, on a la chance d'avoir répondu à plusieurs reprises présent chez nous et c'est vrai qu'il y a un travail de l'équipe mais aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de supporters, notre speaker Pierre (Salzmann-Crochet) ... c'est tout un engouement.
Que faudra-t-il améliorer sur ce match 2 pour éviter de se faire aussi peur qu’à Saint-Vallier ?
Il va falloir s'attendre à un match très compliqué. Saint-Vallier reste une équipe très forte, avec des fortes individualités, un fort collectif jusqu'à preuve du contraire. Depuis ses débuts des playoffs, ils n’ont eu qu'une seule fois l'avantage du terrain en 1/8ème et ils ont toujours su répondre présent donc ce n’est pas une équipe à prendre à la légère. Il est important pour nous, de corriger ce qui nous a fait défaut en première mi-temps et de plus s'appuyer sur ce qu'on a pu faire en 2ème mi-temps pour pouvoir entamer le match de la meilleure des façons. Si on arrive à bien démarrer notre match, à défendre dur pendant 40 minutes, à tout donner c'est simple, essayer de faire le moins d'erreurs possibles, on verra à la fin ce qui se passe. Mais face à ce type d'équipe, il est impossible de se dire qu'on est sûr d'être vainqueur. C'est un travail qui va se faire toute la semaine, c'est un travail qui va se faire le jour-même et on travaille pour, on se concentre pour. Mais le SVBD, c'est une équipe très dure, c'est une équipe qui voyage très bien et qui a su trouver les ressources nécessaires pour aller battre des équipes comme Chartres chez elle, Tarbes-Lourdes à domicile, des équipes qui avaient très peu perdu cette saison chez eux. Donc on est confiant, ils sont confiants, donc je pense que ça va être un très beau match et que le meilleur gagne.
Le programme des Finales des playoffs d'accession de Nationale Masculine 1 *:
- Match aller : Saint-Vallier Basket Drôme - Caen Basket Calvados : 68-77 / Revoir le match
- Match retour : Caen Basket Calvados - Saint-Vallier Basket Drôme (20H00 I Diffusé sur YouTube)
*Belle si nécéssaire le dimanche 16 juin 2024 à 17H00 à Caen.