Le début des choses sérieuses approche avec le Match des Champions samedi soir contre Bourges (en direct à 20h30 sur SFR Sport 2). Comment s’est déroulée la préparation de votre 13e saison avec Lattes-Montpellier ?
Cela a été compliqué dans la mesure où on n’était pas toutes sur le même pied d’égalité au niveau des états de forme. Sarah Michel s’est blessée la première semaine de la reprise et n’est toujours pas revenue. Anaël Lardy a repris la semaine dernière mais est en délicatesse avec son genou. Tout est compliqué, mais tous les débuts de saison le sont à Montpellier, il manque toujours des joueuses ou d’autres sont blessées. On va essayer de faire au mieux mais on est loin d’être prêtes pour le Match des Champions.
Comment jugez-vous la qualité de l’effectif lattois version 2016-2017 ?
Je pense que quand tout le monde sera présent, on aura une équipe compétitive. Faire une équipe, ça signifie s’entraîner et jouer ensemble, passer du temps ensemble, et on n’a pas eu le temps de le faire jusqu’à présent. On a un début de championnat qui est compliqué, il ne faut pas que l’on passe à travers sinon on le paiera plus tard. C’est un moment délicat, on va le passer et on verra bien ce qu’il adviendra ensuite.
Après une saison où vous avez remporté la Coupe de France et le championnat, quels sont les objectifs de Lattes-Montpellier cette année ?
Essayer de recommencer, mais on sait que ce sera difficile. Beaucoup d’équipes sont en concurrence pour remporter un titre. De notre côté, on va essayer de faire le meilleur résultat possible. La formule de championnat a changé, on va essayer de se qualifier au moins pour les demi-finales. Concernant la Coupe de France, c’est plus aléatoire car cela dépend du tirage au sort. On va tenter d’être le plus compétitif possible pour ramener encore un trophée à Lattes-Montpellier. Et puis il y a l’Euroligue. On l’a voulu, maintenant on l’a. C’est toujours une compétition intéressante à jouer. Il faut que nous soyons au top de notre forme, les déplacements sont parfois longs et compliqués. L’objectif est d’aller chercher une place en quarts de finale mais ce sera compliqué.
Les Jeux Olympiques avec les Bleues se sont terminés il y a un peu plus d’un mois. Comment avez-vous vécu l’après Rio ?
J’ai du mal à encaisser la défaite contre la Serbie dans le match pour la 3e place. Il nous a manqué un peu de sang-froid. On n’a pas retrouvé l’équipe hargneuse que l’on avait montrée lors des autres rencontres. On n’a pas été à la hauteur de ce match. Ce jour-là on n’y était pas, et quand on joue une petite finale olympique, ça ne tombe pas le bon jour pour ne pas être dedans. Aujourd’hui encore je sais qu’on fait un bon parcours et qu’on ne nous attendait pas à ce stade de la compétition mais j’ai encore beaucoup d’amertume. J’ai du mal à avoir un regard objectif sur les J.O. mais avec le temps je pense que je retiendrai que c’est une expérience positive. Bien sûr on a montré des belles choses, qu’on était une équipe et qu’on se battait pour le maillot bleu, qu’on avait des ressources, mais le fait de perdre face aux Serbes gâche un peu la fête. J’espère que les jeunes retourneront aussi loin dans des Jeux Olympiques, voire plus haut, et qu’elles gagneront.
Après le TQO à Nantes, on se souvient de vous en train de sauter dans tous les sens, la qualification pour les Jeux désormais acquise. Que représentaient pour vous les J.O. ?
C’est la compétition d’une vie. Quand je suis arrivée à Montpellier en 2004, ou même plus jeune lors d’entretiens, on me demandait pourquoi je jouais au basket et ce qui était le plus important à mes yeux. Et pour moi, la réponse a toujours été d’aller aux Jeux Olympiques. En plus, j’ai galéré pour arriver en Équipe de France, j’avais fait une croix sur une carrière internationale et sur les Jeux. J’ai l’immense bonheur d’avoir pu participer aux J.O. de Rio. Je pense que je ne réalise pas trop encore car je suis trop déçue par le résultat pour vraiment savourer cet évènement. Avec le temps, je vais digérer et je retiendrai le positif de cette aventure, humainement et sportivement.
À 33 ans et après 73 sélections, comment voyez-vous votre avenir en Équipe de France ?
Ma carrière est bientôt terminée. Bien sûr, j’ai le souhait de participer à l’Euro 2017. Par contre, si on me dit que je ne fais pas partie du projet futur et que l’objectif est de faire jouer des jeunes, j’accepterai cette décision car elle est logique. J’ai eu la chance de disputer quatre compétitions internationales avec les Bleues (Euro 2013, Mondial 2014, Euro 2015 et JO 2016), je suis très heureuse de cela. J’aimerais en faire une dernière mais si ce n’est pas le cas, c’est la vie, place aux jeunes.