Une victoire pour la forme
Coincée entre un Italie-Allemagne décisif pour la qualification et un Lituanie-Slovénie qui désignait le premier du groupe, la rencontre France-Turquie ne revêtait aucune espèce d'importance pour les deux équipes.
Et l'intensité affichée au premier quart-temps a tout pour le rappeler aux spectateurs présents à la Madrid Arena. Peu de fautes, pas de temps-mort et quelques séquences portes ouvertes en défense. Le tout dans un silence de cathédrale. Pendant de longues minutes, les deux équipes vont échanger les paniers tandis que Florent Pietrus suit ce triste spectacle en civil depuis le banc. L'ensemble tient plus du scrimmage que d'un EuroBasket et l'écart ne dépasse jamais les quatre unités d'un côté ou de l'autre. C'est l'occasion pour certains joueurs de battre leur record de points de la compétition à l'image de Kaya Peker qui dévaste la raquette tricolore (13 pts en 15'). 9-9, 26-26, les égalités se succèdent jusqu'à une légère montée en pression défensive des Bleus qui volent quelques ballons et peuvent compter sur l'adresse de Joseph Gomis et la bonne rentrée de Pape Badiane qui apporte un soupçon bienvenu d'enthousiasme. La France conclut le second quart-temps sur un 9-0 en trois minutes (43-35).
La suite est du même tonneau avec des Turcs peu concernés, ce qui permet aux Français de lâcher les chevaux. Yakhouba Diawara et Tariq Kirksay en profitent pour s'offrir un matelas plus conséquent. Quelques interceptions de l'Américain naturalisé, un tir de loin du Nugget et le plus dur est fait (56-43, 30e). Une brève poussée de fièvre d'Ibrahim Kutluay relance quelque peu le suspense (56-50, 32e) et à l'approche du money-time un concours d'adresse est lancé. Un exercice dans lequel les troupes de Claude Bergeaud tiennent la comparaison avec leurs adversaires du soir. Autre bonne nouvelle, Boris Diaw enchaîne les paniers. Ce n'est sans doute pas un hasard si parmi les joueurs majeurs il est celui qui passe le plus de temps sur le parquet. Le capitaine s'assure que la France ne sera pas rejointe. Plusieurs dunks viennent agrémenter la fin de cette drôle de rencontre. Score final : 85-64.
Déclarations
Boris Diaw : "Le plus important c'était de faire un bon match même si on relativise l'écart parce qu'on sait très bien qu'ils n'ont pas joué avec beaucoup d'intensité. Ce n'est pas particulièrement l'envie sur laquelle on a travaillé mais plutôt sur les formes de jeu. Ce match n'a rien à voir avec ce qui s'annonce jeudi et la Russie que l'on va retrouver n'est plus celle de Coubertin. Elle a affiché beaucoup de constance depuis le début du tournoi. Pour la battre il faudra arrêter Andrei Kirilenko qui est leur pièce maîtresse. Ils présentent un jeu assez similaire au nôtre avec de grosses qualités athlétiques et beaucoup de courses. Ce sont des choses sur lesquelles nous les avons arrêtés par le passé. Mais on se focalise surtout sur le présent maintenant."
Tony Parker : "Ce soir il fallait surtout éviter les blessures et gagner le match pour ne pas être ridicule. Mais sinon ça n'apporte vraiment rien. Et pourtant j'arrive à m'énerver avec les arbitres parce que parfois j'ai l'impression qu'ils le font exprès. Je me fais tabasser et c'est moi qui prends. Mais enfin... Demain c'est un match à pression, le match le plus important de l'Euro. Tout ce qui s'est passé avant, les victoires, les défaites, les statistiques, ça n'a plus aucune importance. Il faut tout donner puisque derrière on peut avoir un jour de repos avant la demi-finale et que l'on évite la Grèce et l'Espagne. C'est un bon tableau mais attention à ne pas se faire piéger. La Russie c'est une équipe capable de tout. Un peu comme nous d'ailleurs. Donc dans ces conditions, penser au match de Coubertin serait une très grosses erreur. Il ne faudra surtout pas les laisser prendre confiance sinon ils deviennent durs à jouer. Une place dans le dernier carré, ça ne serait que du bonheur."
France bat Turquie 85-64
Les quarts de finale
Jeudi
19h00 : Russie-France
21h30 : Espagne-Allemagne
Vendredi
19h00 : Lituanie-Croatie
21h30 : Slovénie-Grèce
Par Julien Guérineau, Service de Presse FFBB, sur place à Madrid (Espagne)