En pénétrant sur le parquet de la Saitama Super Arena, l’Equipe de France avait déjà vu une de ses options de qualification s’envoler. Le Japon, impressionnant depuis le début de la compétition, n’a fait qu’une bouchée du Nigeria, s’assurant sa place en quarts de finale.
Ne restait plus désormais qu’à gagner ou à limiter largement la casse. Mais trois minutes après l’entre-deux initial, la France pointait déjà -7 (2-9) et Sandrine Gruda avait regagné le banc avec deux fautes. Pour sonner la révolte les Bleus ont compter sur la cavalerie… US. Gabby Williams, après avoir entonné la Marseillaise à plein poumons, a affiché l’agressivité indispensable face à Team USA. Endy Miyem prenait ensuite le relais et en un éclair les joueuses de Valérie Garnier avaient recollé. Et bien plus que ça. Quasiment pas utilisé à l’EuroBasket et depuis le début des Jeux Olympiques, Iliana Rupert sortait du banc et multipliait les bons choix. Au rebond, dans les tirs extérieurs elle alimentait la marque alors que les Américaines, dominatrices près du cercle, peinaient à trouver la distance.
Lorsqu’elles finirent par régler la mire, la rencontre s’est transformée en une orgie offensive particulièrement plaisante à regarder mais pas forcément du goût des Tricolores. Marine Johannès à la distribution et Miyem à la finition ont pourtant continué de faire feu de tout bois. Mais en face Breanna Stewart livrait un impressionnant récital offensif. La quadruple championne NCAA, championne olympique, championne du Monde, championne WNBA et vainqueur de l’Euroleague a vécu une saison blanche en 2019/20 suite à une rupture du tendon d’Achille. Elle a visiblement retrouvé l’intégralité de ses moyens et a découpé chirurgicalement la défense française en signant 14 points à la pause. Les quatre dernières minutes de la mi-temps s’avéraient pénible pour la France qui encaissait un 2-11 et se voyait peu récompensée de son excellente prestation (44-50).
Déterminées les Bleues ne lâchaient rien. Plus durs en défense en dépit de la difficulté à arrêter l’immense Brittney Griner, elles retrouvaient avec soulagement Sandrine Gruda active dans la peinture et une Johannès inspirée. Toujours aussi élégante la joueuse de l’ASVEL passait de la création au scoring pour maintenir son équipe à distance respectable. L’Equipe de France prenait même un instant la tête sur un lay-up main gauche de Valériane Vukosavljevic (72-71). Dans la foulée elle interceptait un ballon qu’elle redonnait immédiatement. Une action a priori anodine mais qui marquait un tournant. Bousculées, les Américaines réagissaient en championnes. Un violent 5-16 faisait transpirer à grosse gouttes les supporters tricolores ayant bravé les 7h de décalage horaire pour suivre la rencontre à la télévision (77-87).
Courageuses, les Françaises résistaient malgré tout jusqu'au bout, grâce notamment à un trois-points décisif d'Alexia Chartereau, pour préserver l'essentiel : leur point-average positif et une qualfication en quarts de finale.
Etats-Unis bat France : 93-82
Les réactions
Valérie Garnier : "Quand on joue les Etats-Unis et qu’on sait qu’il faut perdre de moins de 14 points c’est compliqué. Mais on l’a fait. Et maintenant on veut continuer. Et c’est un nouveau tournoi qui commence désormais. Il fallait alterner les rythmes ce soir et j’avais demandé à jouer vite quand l’opportunité se présentait et sinon de les pousser à défendre longtemps. A la fin nous avons fait preuve à la fois de lucidité mais également de combativité. Il faudra se souvenir de ce qu’on a fait contre le Nigeria et les Etats-Unis : notre volonté physique, notre détermination, notre engagement. C’est ce qui nous a permis d’atteindre nos objectifs. Et il faudra conserver ces valeurs de l’Equipe de France féminine."
Sandrine Gruda : "C’est de la joie après ce match qu’on a pu maîtriser. C’est une équipe qui aurait pu nous mettre 20 points dès le premier quart-temps. On a répondu face à leur défi physique mais aussi en exploitant leur faille défensive. Me retrouver sur le banc au bout de deux minutes ce n’était pas un moment très joyeux pour moi. Je voulais être là pour l’équipe. Ce sont les aléas du jeu. Ce qui est important c’est que des joueuses ont répondu présentes derrière, notamment Iliana. On peut compter les unes sur les autres. Nous sommes sur une belle lancée avec un peu plus de constance. J’aime beaucoup ce que l’on présente au niveau de l’énergie."