- Ebénézaire, pouvez-vous nous raconter rapidement votre parcours d'arbitre ?
J'ai commencé à 14 ans. Au début, c'était vraiment pour aider mon club, mais ça m'a énormément plu. J'ai beaucoup regardé le travail d'arbitres de haut-niveau et j'ai eu envie de continuer. Au fil du temps, j'ai passé les diplômes départementaux, régionaux et nationaux. Aujourd'hui, j'arbitre en Nationale 3 chez les garçons et en Nationale 2 chez les filles. J'ai gravi les échelons et c'est devenu une véritable passion.
- Comment se sont passées vos premières expériences au sifflet ?
Pour être honnête, j'ai beaucoup galéré au départ (rires). À cause de ton jeune âge, les joueurs te mettent la pression en essayant de profiter de ta jeunesse et de ton inexpérience. À 14 ans, tu ne sais pas forcément le gérer et ça peut te forcer à prendre les mauvaises décisions. Mais avec la répétition et l'expérience qu'on engrange, on devient très vite plus à l'aise. Quand tu as la sensation de prendre la bonne décision sur un terrain, ça procure un plaisir inexplicable. J'ai pris de la confiance, de la prestance. Une chose est sûre, c'est que ces expériences m'ont forgé.
- Quelles sont vos références dans le monde de l'arbitrage ?
J'en ai trois qui me viennent en tête. D'abord Nicolas Maestre et son perfectionnisme. Il y a aussi Yohan Rosso et son professionnalisme. Et enfin Mehdi Difallah et sa prestance.
- Quels sont vos meilleurs souvenirs jusque-là ?
Je dirai que c’est à la Lion’s Cup quand j’ai eu la chance d’arbitrer la finale. C’est un tournoi international, donc j’ai dû arbitrer en anglais. C’est une très belle expérience devant énormément de public. J’ai découvert l’importance de l’anglais dans le monde du basket. Dans le haut niveau, beaucoup viennent de l’étranger et parlent en anglais. Avoir un premier aperçu, c’était très important. Ça me prépare pour le futur. Mon second, c’est quand j’ai arbitré à Ajaccio, en Corse. J’ai découvert les « longs déplacements » avec l’hôtel, le restaurant, la plage. J’ai même pu bronzer avant le match (rires). Ça changeait de ce que j’avais l’habitude de faire.
- Quels sont vos projets d’avenir en tant qu’arbitre ?
À l’heure d’aujourd’hui, je souhaite arbitrer au plus haut niveau, pourquoi pas en Euroligue. C’est une réelle ambition et j'espère, si possible, en vivre. Pour l'instant, je suis encore étudiant.
- Qu'est-ce que vous a apporté l'arbitrage dans votre vie sportive, mais aussi personnelle ?
Dans un match, on apprend à ne pas réagir sous l'émotion, mais ça impacte aussi ma vie de tous les jours. Ça m'enlève une sorte de stress, comme pour mes examens par exemple. C'est un vrai plus pour moi.
- Que pensez-vous de l'organisation des Journées de l'arbitrage pour sensibiliser un public jeune ?
C’est très important de dévoiler aux jeunes cet univers de l’arbitrage. C’est un monde en plein développement, mais aussi en pleine demande. Cet évènement montre aux jeunes les différentes facettes du sport et du métier. Je le conseille vraiment à tout le monde. C'est une expérience à tenter qui peut amener à une nouvelle passion et pourquoi pas une nouvelle voie professionnelle.