"Cette équipe plie mais ne rompt pas"
Si on vous avait dit en septembre dernier que Nice remporterait deux titres cette saison, qu’auriez-vous répondu ?
Ah bon ? Nous avions fait un assemblage de joueuses qui, selon nous, pouvait fonctionner mais elles pourraient vous le confirmer, nous avons joué le maintien jusqu’à la 14e journée. Ça faisait beaucoup sourire les filles, je pense qu’elles étaient même parfois un peu vexées mais je suis quelqu’un de très pragmatique. Nous n’avons jamais dit que nous irions au bout mais nous ne nous sommes jamais fixés de limites.
Après sa seconde défaite en championnat fin-octobre, votre équipe n’a plus jamais perdu. Comment fait-on, dans un championnat si dense, pour demeurer invincible ?
La défaite à Trith lors de la deuxième journée est un acte fondateur. Nous encaissons un 7-0 dans les dernières minutes car tout le monde joue sa partition de son côté. Derrière, l’équipe prend conscience de l’importance du collectif et ces erreurs ne se reproduiront plus jamais. Notre ADN est resté le même, nous avons eu des leaders qui pouvaient varier de semaine en semaine. Ce qui nous a permis de rester invaincus, ce sont des certitudes. En finale de la Coupe de France, quand nous sommes à -9 ou -12, il n’y a pas de problème. On sait que nous allons reprendre le fil de notre basket. Cette équipe plie mais ne rompt pas.
Moins de 10 jours se sont écoulés entre la finale du Trophée Coupe de France et le début des playoffs. Comment avez-vous géré cet enchaînement ?
J’avais peur de la gestion de l’émotion car nous avons tous été très sollicités alors que jusqu’à présent, nous vivions cachés. Finalement, c’est le contrecoup physique qui a été le plus difficile. Nous avons eu du mal à récupérer de l’intensité donnée, de l’émotion vécue. Personnellement, je n’ai pas profité de Bercy car je pensais déjà à la suite. Nous gagnons la finale le vendredi soir et nous sommes de retour à l’entraînement dès le lundi.
Lorsqu’on valide une accession, le repos est généralement de courte durée. Vous préparez déjà la saison prochaine ?
Nous arrivons tard sur le marché, je réfléchis à la meilleure alchimie possible. Nous ne recrutons pas pour recruter mais pour attirer des personnes qui partagent notre vision. Nous savons que nous conservons Lena Timera, Elise Cammas, Assetou Traoré et Cornelia Fondren et nous discutons avec d’autres filles du groupe. La NF1 et la LF2 ont beau se rapprocher, il y a quand même un monde d’écart.
Pour vous qui êtes au club depuis longtemps, que signifie ce retour en deuxième division ?
J’ai la sensation que nous lui rendons ce qu’il a pu nous donner. Lors de sa descente administrative il y a quatre ans, il était un peu moribond car il avait pris des coups sur la tête. Aujourd’hui, nous avons 500 licenciés, des gamins qui viennent aux rencontres et qui s’identifient à l’équipe, une dynamique de club. L’année dernière, nous finissons 4e mais, déjà, la salle est pleine. Il y a un réel engouement, les gens sont contents de venir.