Dispatchés un peu partout en France et en Europe, les Bleus arrivent au compte-gouttes depuis hier au Novotel de Suresnes, lieu de rendez-vous fixé avant le départ pour le Monténégro demain à l’aube. C’est d’abord Yakuba Ouattara, invité surprise de la dernière fenêtre de novembre dernier qui y a posé ses valises un jour avant tout le monde. Le reste du groupe n’a pas tardé à lui emboiter le pas, notamment Thomas Heurtel, arrivé dans l'après-midi dimanche.

Pour les autres, et notamment les Bleus évoluant en Jeep Élite, le dernier match avant de rejoindre la sélection nationale a été particulièrement productif. Jerry Boutsiele d'abord, en réalisant son record de points en carrière (26 points) dans le championnat français vendredi face à LDLC ASVEL. Mathias Lessort (21 points, 12 rebonds), Maxime Roos (8 points) et Lahaou Konaté ensuite, déterminants dans les victoires de Monaco et des Metropolitans 92. Alexandre Chassang (18 points, 4 passes) et Axel Julien (13 points, 4 rebonds, 7 passes) enfin, dominants dans la victoire de la JDA Dijon face à Nanterre 92 et Isaïa Cordinier (13 points, 6 rebonds, 3 passes, 6 interceptions).

Lundi matin, les joueurs et le staff décolleront de l’aéroport du Bourget afin de mettre le cap sur Podgorica, capitale du Monténégro qui accueille les quatre équipes du groupe G. En tête, les Bleus n’ont besoin que d’une victoire pour se qualifier à l’EuroBasket 2022. Idéalement face au pays hôte, samedi soir à 20h45 (en direct sur Canal + Décalé) afin d’éviter de jouer le dernier match face à la Grande-Bretagne, lundi 22 à 17h (toujours sur Canal + Décalé) avec plus de pression qu’il n’en faudrait.

C’est aujourd’hui à Orlando que la saison de G-League démarre officiellement dans une bulle. La petite sœur de la NBA a posé ses valises à Disneyworld en Floride, se réunissant dans les mêmes installations que celles utilisées l’été dernier pour déterminer le champion de la saison 2019-2020. Dans un format très raccourci, 18 équipes joueront 15 matchs et tenteront de faire partie des huit franchises affiliées qui se qualifieront pour les Playoffs.

S’ils sont trois Français à être sur la ligne de départ, seuls deux d’entre eux font actuellement partie du Team France Basket. Il s’agit d’Axel Toupane, présent avec les Santa Cruz Warriors et Elie Okobo avec les Long Island Nets. Jaylen Hoard, ancien international U16 et U17 jouera lui pour Oklahoma City Blue. Axel Toupane avait décidé de quitter le groupe France rassemblé en novembre dernier à Pau pour vivre son rêve NBA et avait participé aux camps d’entraînement des Warriors. Coupé quelques jours avant le début de la saison, il n’avait pas pu défendre pleinement ses chances, légèrement touché physiquement. Même constat pour Elie Okobo, intégré tardivement au camp d’entraînement des Nets et qui n’a disputé qu’un petit match de préparation, insuffisant pour rejoindre une formation regorgeant de meneurs de très grande qualité.

De retour dans l’antichambre de la NBA après une expérience positive entre 2015 et 2017, Axel Toupane compte bien retrouver la meilleure Ligue du monde en enchaînant les belles performances. Reparti en Europe en 2017 après quelques piges entre les Nuggets, les Bucks et les Pelicans, son profil de 3-and-D si recherché outre-Atlantique pourrait lui permettre de briller aux côtés de Jeremy Lin et Jordan Poole.

Pour Elie Okobo, le temps presse également. Drafté par les Suns en 2018, il n’a pas réussi à convaincre lors de ses trois saisons passées dans l’Arizona. Coupé en novembre dernier, il espère suivre le même chemin que Timothé Luwawu-Cabarrot, membre important de la rotation des Nets après être passé par Long Island.

À 17h, heure française, Axel Toupane jouera son premier match face à la « Ignite Team », une formation composée de jeunes prospects qui ont préféré sauter l’aventure NCAA. Dans la nuit de mercredi à jeudi à 1h, heure française, Elie Okobo défiera lui les Iowa Wolves.

Le basket français avait attendu l’évènement pendant 24 ans. Et après cinq échecs consécutifs, c’est en 1984, à l’issue d’un Tournoi Pré-Olympique disputé dans le flambant neuf Palais Omnisports de Paris-Bercy, que les Bleus retrouvèrent l’olympe. A sa tête, en ce mois de mai 1984, Jean Luent, qui avait succédé quelques mois plus tôt à Pierre Dao, vivait le plus grand moment de sa carrière. Il qualifiait l’Equipe de France pour Los Angeles.

La suite fut plus difficile avec un tournoi olympique raté (11e place), marqué par des défaites en cascade et la suspension de plusieurs joueurs pour une rencontre face aux Etats-Unis qui tourna à la Bérézina (-58). Luent en ressortira meurtri : "L’ambiance dans le groupe était détestable. Certains joueurs ne m’ont pas adressé la parole pendant plusieurs jours." Il conservera malgré tout son poste pendant encore un an, avant de démissionner pendant l’EuroBasket 1985, après avoir dirigé 45 rencontres internationales.

Si cet épisode a marqué sa carrière, il ne doit pas faire oublier que Jean Luent est un personnage marquant du basket français. Joueur entre 1955 et 1965, il se révéla sous les ordres de Joe Jaunay à Camaran, dans la banlieue de Toulouse. Meneur de jeu et meneur d’hommes d’1,78 m, il évoluera au Racing, à Toulouse, Bordeaux ou à Bègles et portera le maillot bleu à six reprises.

Devenu par la suite cadre technique en Aquitaine, sa rencontre avec Pierre Seillant changera le destin de l’Elan Béarnais. C’est sous ses ordres qu’Orthez accéde pour la première fois à la Nationale 1, en 1973. Redescendu immédiatement, le club ira chercher un titre de N2 pour s’installer pour de bon dans l’élite avant d’aller découvrir les coupes européennes dans la mythique Moutète. Devenu par la suite assistant de Pierre Dao en Equipe de France, Luent a retrouvé le Sud-Ouest après son expérience fédérale, notamment à Lourdes et Monségur. Il fera monter ce minuscule village de 320 habitants de l’Excellence Région à la Nationale 2 et lui offrira plusieurs Coupes des Landes à la fin des années 90.

C’est à Saint-Gaudens, où il s’était retiré, que Jean Luent est décédé à l’âge de 85 ans.

La Fédération Française de Basket-Ball, par la voix de son Président, Jean-Pierre Siutat, adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.

Jouer avec des joueurs de la trempe de Kawhi Leonard et Paul George est un luxe que peu de joueurs peuvent s’offrir en NBA. C’est le cas de Nicolas Batum, nouveau venu chez les Clippers qui profite depuis le début de saison des espaces offerts par les deux All-Stars. Mais depuis que le road trip de six matchs de L.A. a débuté il y a deux jours, ces derniers manquent à l’appel. La raison ? Ils ont été placés dans le protocole COVID et pourraient louper l’intégralité de ce déplacement sur la côte Est. On prévoyait alors un moment difficile à gérer pour les joueurs de Tyronn Lue... on avait tort.

Hier, face à Miami, le collectif des Clippers s’est sublimé avec en chef de file un Nicolas Batum royal. En réussite derrière l’arc, le capitaine des Bleus a terminé meilleur marqueur de son équipe grâce à ses 18 points à 6 sur 9 à trois-points et comme à son habitude, il a préféré mettre le collectif au centre de son discours en conférence de presse. "Ce soir je mets six tirs à trois-points, mais ce sont six tirs ouverts", note-t-il. "C’est plutôt facile à mettre. C’est notre manière de jouer. On fait bouger la balle, on la partage et quand on joue comme ça, on est une très bonne équipe."

Papa d’une petite fille depuis une semaine, Nicolas Batum semble en mission cette saison. Très à l’aise dans les systèmes de l’ancien coach des Cavaliers, l’ailier des Bleus retrouve petit à petit ses sensations et le rendement qu’il avait lors de ses premières saisons à Charlotte. Après un premier quart-temps commencé au même rythme que la rencontre face à Atlanta (défaite 108-99), les Clippers ont relevé la tête pour enchaîner un 69-36 sur les deux quarts-temps suivants. Un réel plaisir pour Batum. "Notre manière de jouer, nos stops en défense, notre façon de faire circuler la balle en attaque étaient épatantes lors des cinq dernières minutes de la première mi-temps et dans le troisième quart-temps. C’est comme ça qu’on doit jouer quand Kawhi Leonard, Paul George et Patrick Beverley sont là, mais aussi et surtout quand ils ne sont pas là."

Alors que les deux stars risquent de manquer à l’appel encore quelques jours, Nicolas Batum et ses coéquipiers vont devoir réitérer ce genre de performance. Un bon moyen de savoir si ces Clippers peuvent aller au bout cette saison.

23, 14, 21. Ces chiffres ne réprésentent pas le début d’une suite du Loto mais les trois dernières évaluations de David Michineau en EuroCup. Déchaîné depuis le début du Top 16, le meneur de 26 ans est en passe de réussir l’immense exploit de guider les Metropolitans 92 vers le Top 8. Sa dernière sortie hier face aux Italiens de Trente (23 points, 4 rebonds, 4 passes) est venu confirmer une nouvelle fois tous les progrès effectués. "Tout le travail que je fais depuis le début de saison commence à payer. J’ai eu un temps d’adaptation avec le nouveau jeu qui est différent cette année. Mais aussi avec le coach, sa philosophie de jeu et ses systèmes" , note-t-il.

Brandon Brown blessé au dos début janvier, David Michineau a vu ses responsabilités évoluer. Alors qu’il jouait entre 18 et 22 minutes par match, son temps de jeu a décollé pour aujourd’hui atteindre les 31 minutes de moyenne au Top 16. Tout sauf une surprise après un début de saison plus compliqué. "J’ai regardé beaucoup de vidéos. J’ai essayé de comprendre ce qu’il n’allait pas, ce que je devais améliorer. Je n’ai pas attendu que ça vienne tout seul." Et même si le meneur américain ne devrait pas tarder à revenir et rabattre les cartes sur le poste 1, Michineau préfère penser en premier au collectif. "Quand il va revenir, on devrait partager le temps de jeu même si je ne sais pas comment ça va se passer. Pour moi le plus important c’est que l’on continue à gagner, que tous les joueurs restent épanouis et qu’on garde cette bonne ambiance sur le terrain."

Concentré actuellement sur le parcours européen de son équipe, David Michineau n’en oublie pas pour autant la Jeep Élite. Deuxièmes avec 8 victoires et 2 défaites en 10 matchs joués, les Metropolitans 92 devraient pouvoir jouer les premiers rôles sur les deux tableaux. Une situation rêvée pour le bondissant meneur. "Je vais continuer à travailler et y aller étape par étape. C’est une saison compliquée avec la COVID-19 donc il va falloir rester concentré."

Pour son retour sur le parquet du CSKA Moscou, Nando De Colo a été honoré par son ancien club, avec qui il a remporté l’Euroleague à deux reprises en 2016 et 2019. Et en guise de remerciement, le Nordiste a rappelé ses anciens supporters pourquoi il demeure, à 33 ans, l’un des meilleurs joueurs du Continent.

22 points à 8/9 aux tirs, 9 passes décisives et 4 interceptions. Une démonstration qui a permis au Fenerbahçe de signer une sixième victoire consécutive et de réintégrer le top 8. Un retour en forme qui correspond à la montée en puissance de sa star française. Blessé le 6 novembre après trois minutes de jeu face au Khimki, De Colo avait manqué un mois de compétition. Le coach Igor Kokoskov avait, par la suite, pris soin de ne pas se précipiter pour relancer son arrière, limitant dans un premier temps son temps de jeu. Les 27 points en 30 minutes de l’ancien MVP de l’Euroleague contre Vitoria il y a 10 jours avaient déjà indiqué qu’il était en passe de recouvrer l’ensemble de ses moyens.

Le CSKA en a fait les frais. "C’est une super sensation que d’être de retour à Moscou", a déclaré Nando De Colo après son récital. "Je n’ai pas pu être là la saison dernière et c’est formidable de revenir où j’ai passé cinq ans de ma vie." Et après l’arrivée de Marko Guduric, en provenance des Grizzlies, la signature de l’intérieur Kyle O’Quinn (472 matches NBA au compteur) indique clairement que les Stambouliotes ont conservé toutes leurs ambitions de Final Four.

Vainqueurs de leurs deux dernières rencontres en novembre dernier à Pau (victoire face à la Grande-Bretagne 79-56 et l’Allemagne 86-74), les Bleus sont, à ce jour, en tête du Groupe G. Il leur suffira d’une victoire à Podgorica pour assurer leur qualification pour l’EuroBasket 2022.

Les Tricolores s’envoleront pour le Monténégro dès le lundi 15 février et n’auront que quelques jours afin de se préparer collectivement avant d’affronter le pays hôte le samedi 20 puis la Grande-Bretagne le lundi 22 (horaires à déterminer). Ces rencontres seront retransmises sur une chaîne du groupe Canal détenteur des droits auprès de la FIBA.

L’EuroBasket 2022 se déroulera du 1er au 18 septembre 2022 dans quatre pays. En Allemagne à Cologne puis Berlin (phase finale), en Géorgie à Tbilissi, en Italie à Milan et en République Tchèque à Prague.

Liste des joueurs sélectionnés :

Vincent Collet, entraîneur de l'Équipe de France masculine : "La sélection est très proche de celle de novembre. Elle avait donné satisfaction sur l’état d’esprit et sur ce qu’elle avait produit. L’arrivée dans le groupe de Thomas Heurtel est une opportunité malheureusement lié à ses difficultés avec Barcelone. Nous avons sauté sur l’occasion et je me réjouis qu’il puisse renforcer l’équipe. L’autre arrivée c’est Maxime Roos. Lors du précédent rassemblement nous n’avions pas eu le loisir de voir ses progrès qui sont arrivés entre l’annonce de la sélection et le début des qualifications. Notre premier objectif est de battre le Monténégro pour assurer la qualification. Si cela n’arrive pas, jouer la Grande-Bretagne sera compliqué. C’est une équipe qui joue dur et à Pau elle était diminuée."

Une liste complémentaire a également été dévoilée afin de permettre au staff des Bleus, en cas de blessure, de faire appel rapidement à un joueur déjà mobilisé : Jonathan Rousselle (30 ans, 1,95 m - Bilbao), Abdoulaye N’Doye (22 ans, 1,91 m - Monaco), David Michineau (26 ans, 1,84 m - Metropolitans 92) Nicolas Lang (30 ans, 1,98 m - Limoges), Mouhammadou Jaiteh (26 ans, 2,11 m - Gaziantep) et Petr Cornelie (25 ans, 2,11 m - Pau-Lacq-Orthez).

Suite à cette annonce, Maxime Roos et Petr Cornelie intègrent le Team France qui compte désormais 49 joueurs.

Le programme des qualifications à l'EuroBasket 2022 - Groupe G

EuroBasket 2022 du 1er au 18 septembre 2022
Allemagne (Cologne puis phase finale à Berlin) - Géorgie (Tbilissi) -Italie (Milan) - République Tchèque (Prague)

À quelques mois de l'Euro féminin 2021 en France et en Espagne, et des Jeux Olympiques de Tokyo, les Equipes de France ont désormais leur propre compte Instagram : @equipedefrancebasket

https://www.instagram.com/equipedefrancebasket/
 

La vie propose parfois des détours inattendus. Près de sept ans après sa signature au FC Barcelone, Léo Westermann va finalement rejoindre la Catalogne. A l’été 2014, au sortir de deux saisons avec le Partizan Belgrade, l’Alsacien avait signé un contrat avec les Blaugranas. Il avait immédiatement été prêté à Limoges et n’avait finalement pas évolué en Espagne. Avec le Zalgiris Kaunas, le CSKA Moscou puis le Fenerbahçe, l’international aux 28 sélections a continué à se construire une solide réputation dans la reine des compétitions continentales (140 matches en 9 saisons).

Ces dernières semaines, il a été, malgré lui, au cœur d’un improbable imbroglio impliquant son ancien coéquipier chez les Bleus, Thomas Heurtel. Clairement pas sur la même longueur d’ondes que son nouvel entraîneur, Sarunas Jasikevicius, Heurtel faisait l’objet de nombreuses rumeurs, la plus répandue d’entre-elles l’envoyant au Fenerbahçe, tandis que Westermann ferait le chemin inverse. Mais accusé par le Barça de fomenter, avec son agent, un départ vers l’ennemi juré, le Real Madrid, Heurtel a vécu un épisode rocambolesque durant lequel il aurait été abandonné sur le parking de la salle de l’Anadolu Efes Istanbul. Son compatriote Rodrigue Beaubois serait alors venu à la rescousse pour le véhiculer. Alors que Heurtel rentrait, sans ses coéquipiers, vers Barcelone, le club tentait de démentir le déroulé des événements mais le départ, acté, de Westermann de Fenerbahçe, ne se concrétisait pas, dans un premier temps, par sa signature au Barça.

Après deux semaines de flottement, la signature de Westermann jusqu’en 2022 était finalement annoncée mercredi 6 janvier, date limite pour pouvoir s’aligner en Euroleague sur la deuxième partie de saison. Familier du système de Jasikevicius qui était son entraîneur au Zalgiris, le Tricolore ne devrait pas connaître de soucis majeurs d’adaptation. Jeudi soir il a participé à la victoire du Barça sur Valencia qui permet aux Catalans de demeurer à la troisième place de l’Euroleague (12 victoires-6 défaites). En 16 minutes il a signé 5 points et 4 passes décisives. "Je pense que Léo peut nous apporter dans bien des domaines, comme il l’a fait ce soir", a commenté Jasikevicius après sa première sortie. "Il manque de rythme mais connaît très bien nos systèmes. Ses statistiques ne reflètent pas la valeur de ce qu’il a réalisé. Il était toujours au bon endroit au bon moment, dans les aides et les échanges. Il a apporté l’expérience dont nous avons besoin, il a été solide et c’est ce qu’on recherche."

Le 24 janvier dernier, les Hornets offraient à Nicolas Batum 34 minutes de temps de jeu sur le parquet de l’AccorHotels Arena à Paris. Une mise en avant qui était en réalité un au revoir. Le Français n’allait, par la suite, plus participer à un match. Lancée dans une opération de rajeunissement, la franchise de Caroline du Nord choisissait délibérément de se passer de ses services malgré un contrat XXL. Une fiche de paie rendant Batum intransférable. Définitivement absent des plans de James Borrego, il sera finalement coupé par les Hornets (avec un chèque de 27 millions de dollars étalé sur trois ans), lui laissant le champ libre pour changer d’air.

L’occasion de constater que de nombreuses équipes n’avaient pas oublié les qualités de l’ancien Blazer. Brooklyn, Golden State, Utah ou encore Milwaukee faisaient partie des prétendants et c’est finalement les Clippers qui sauront se montrer les plus convaincants. Une équipe construite pour le titre l’an passé et victime d’une spectaculaire sortie de route lors des playoffs face aux Nuggets alors qu’elle menait 3-1. Derrière Paul George et Kahwi Leonard, Batum était attendu comme un remplaçant multi-usages, shooteur fiable et défenseur redouté. Quelques semaines plus tard, le capitaine de l’Equipe de France est finalement titulaire et affiche le troisième temps de jeu de l’équipe derrière les deux stars des Clippers.

Si l’autre équipe de Los Angeles a fait les gros titres pour un trou d’air historique contre les Mavericks (-51), elle trônait à la première place de la conférence Ouest après sept matches avec un Batum en mode Bleus : 8,7 points, 5,7 rebonds, 2,9 passes décisives en 29 minutes. Un renouveau remarqué à sept mois des Jeux Olympiques de Tokyo. Parfaitement à sa place dans ce rôle de "glue guy" qu’il affectionne, Batum avait senti venir la réussite de ce nouveau flirt : "Je pense que c’était un des meilleurs training camps que j’ai connu. Nous n’arrêtons jamais de communiquer. Pendant l’entraînement, les séances vidéos, dans les vestiaires, dans le bus. Tout le temps. Nous essayons de nous corriger. Si quelqu’un s’est raté on lui dit. Et ça n’a rien de personnel. Avant un match contre les Lakers j’ai fait un mauvais truc à l’entraînement. Pat Beverley m’est rentré dedans. Et j’en avais besoin."

Alors que l’Equipe de France disputait deux rencontres de qualification à l’EuroBasket 2022 à Pau, Nicolas Batum abreuvait Vincent Collet de textos pour lui faire part de sa joie de pouvoir prendre un nouveau départ. Le coach des Bleus sait à quel point l’homme aux 147 sélections est indispensable à la bonne marche de l’équipe nationale. A Los Angeles, Tyronn Lue apprend également à apprécier son talent : "Je suis très impressionné. Il sait jouer, il comprend très bien ce qu’on met en place et il est l’un de nos meilleurs passeurs. On peut l’utiliser au poste haut et sur le pick and roll. Avec sa taille, il peut aussi changer en défense sur les poste 1 à 4. C’est un joueur important qu’on a récupéré à l’intersaison."

Dimanche soir, face aux Suns pour le choc de la conférence, c’est bien Batum qui a scellé le sort du match d’un tir à trois-points dans un coin. Aux Clippers comme chez les Bleus, on se frotte les mains du retour du Batman.

La saison n’avait pas particulièrement bien commencé pour Frank Ntilikina. Avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur, Tom Thibodeau, le meneur français espérait sans doute lancer une carrière qui stagne à New York. Après une campagne rookie prometteuse (5,9 pts, 3,2 pds en 22’), l’ancien strasbourgeois a connu deux exercices plus délicats au sein d’une franchise à la recherche de son lustre passé. Et le choix des Knicks de ne pas discuter d’une possibilité d’extension de contrait pour celui qui sera agent libre dans quelques mois ne constituait pas un message particulièrement positif.

D’autant plus que Ntilikina n’allait passer que 5 puis 2 minutes sur le terrain lors des deux premiers matches de la saison face aux Pacers et aux Sixers. Mais en NBA la roue tourne très vite. Le 28 décembre, New York atomisait les Bucks 130-110 et Ntilikina participait largement à cette orgie offensive en signant 12 points avec un parfait 4/4 à longue distance. "Le travail c’est la clé", a-t-il expliqué au New York Post alors qu’il s’était astreint à une séance de tirs supplémentaire en compagnie d’Elfrid Payton, dans un Garden vide après la rencontre contre Philadelphie. "La réponse à toutes les problématiques de ce jeu c’est sans doute le travail et la confiance. Et la confiance vient avec la préparation. La préparation c’est le travail. C’est ce que je vais faire chaque jour. Essayer de m’améliorer pour devenir le meilleur joueur possible dans le futur."

Une philosophie et une adresse qui lui ont permis d’apparaître aujourd’hui comme le meneur remplaçant officiel d’une franchise en souffrance sur ce poste. Au point que Thibodeau a tenté l’expérience Alec Burks, un arrière-ailier, à la mène. Les blessures de Dennis Smith junior et Immanuel Quickley ont ouvert un boulevard dans lequel Ntilikina doit impérativement s’engouffrer.

48 heures après son bon passage, il se voyait offrir 16 minutes sur le parquet de Cleveland avec un impact réel : 5 points, 3 rebonds, 3 passes décisives, 2 interceptions. Avec une nouvelle victoire à la clé. "C’est l’histoire d’une saison NBA", a commenté Ntilikina. "C’est ma quatrième et ce que j’ai appris c’est qu’une saison NBA est très longue et il faut que chaque joueur du roster soit prêt chaque soir parce que beaucoup de choses peuvent se passer." A huit mois des Jeux Olympiques de Tokyo, et alors qu’il n’avait pas eu l’occasion de jouer de mars à décembre, il sait également que le temps presse pour convaincre Thibodeau à New York et Vincent Collet chez les Bleus.

Les chiffres donnent le tournis. 205 millions de dollars sur cinq ans. C’est le montant du contrat signé hier par le pivot de l’Equipe de France Rudy Gobert avec le Jazz. Les deux parties avaient jusqu’à aujourd’hui, lundi 21 décembre, pour trouver un terrain d’entente pour une extension d’un contrat qui se terminait à l’issue de la saison 2020/21. Faute de quoi Gobert aurait été libre de signer où bon lui semble.

La franchise d’Utah n’a pas pris ce risque et moins d’un mois après avoir investi près de 195 millions de dollars pour s’assurer les services de leur autre star, Donovan Mitchell, elle a de nouveau sorti la planche à billets pour maintenir le duo à Salt Lake City jusqu’en 2026.

Ce montant astronomique fera du double meilleur défenseur NBA le sportif français le mieux payé de la planète. Il confirme également l’ambition du Français de ramener un titre au Jazz plutôt que d’aller renforcer une équipe déjà bâtie pour conquérir un titre. "Cela n’aurait pas été en phase avec mon histoire", a commenté Gobert lors d’une conférence de presse virtuelle dimanche. "J’ai toujours pensé que cela aurait plus de valeur de gagner un titre ici. Tout d’abord du fait de toutes nos batailles depuis sept. Le sang, la sueur, les défaites au premier tour des playoffs. Ça n’aurait pas la même signification. Bien évidemment gagner un titre est fantastique. Où que ce soit. Mais je ne pense pas que cela signifierait la même chose pour moi de gagner ailleurs, de rejoindre une autre culture d’équipe. Même si cela sera sans doute plus difficile de gagner ici, cela aurait plus de poids."

Ce contrat est le plus important signé par un pivot dans l’histoire de la NBA et le troisième plus rémunérateur derrière ceux signés par Russell Westbrook en 2017 et le MVP Giannis Antetokounmpo il y a quelques jours.

Drafté en 27e position seulement en 2013 par Utah, Rudy Gobert, troisième rebondeur et cinquième contreur de la Ligue lors du dernier exercice, débutera dans la nuit de mercredi à jeudi sa septième saison NBA.

 

The kid from Saint-Quentin is staying in SLC pic.twitter.com/z6gtZrb5yv

— utahjazz (@utahjazz) December 20, 2020

Annoncée le 30 novembre dernier, la signature d'Élie Okobo chez les Brooklyn Nets a enfin été officialisée dans la soirée du 16 décembre par la franchise sur son site internet. Alors que les termes du contrat restent flous, le meneur des Bleus aurait signé un Exhibit-10 contract, lui permettant d'intégrer l'effectif d'une des nouvelles équipes phares de la Grande Ligue pour la fin de la présaison. Drafté par Phoenix en 2018 (31e choix), l'ancien joueur de l'Élan Béarnais avait été libéré le 24 novembre du fait de l'arrivée de plusieurs meneurs de jeu dans l'effectif arizonien, dont notamment la star Chris Paul ou encore l'ancien joueur des Pistons Langston Galloway.

Pour Okobo, qui cumule 8 sélections et 40 points marqués avec les Bleus, l'objectif était clair : continuer sa carrière en NBA. C'est chose faite en rejoignant son coéquipier en Équipe de France, Timothé Luwawu-Cabarrot, même s'il va devoir être productif en peu de temps afin d'espérer gagner un spot dans le roster final. Puisque les Nets ont 20 joueurs dans l'effectif actuellement, le maximum autorisé pour le training camp, la tâche sera ardue. D'autant plus que ces derniers possèdent déjà un joueur avec un two-way contract et qu'ils ne peuvent en signer plus de deux. Alors qu'il ne reste plus qu'une rencontre de préparation face à Boston, dans la nuit de vendredi à samedi, le temps est déjà compté pour Élie Okobo. 

20 points, 5 rebonds, 2 passes décisives et 29 minutes de temps de jeu. Théo Malédon a tout simplement été étincelant sur le parquet de San Antonio pour son premier match de pré-saison. Le meneur français, tout juste signé quatre ans par la franchise de l'Oklahoma, n'a pas raté l'occasion de séduire son nouvel entraîneur, Mark Daigneault.

L'expérience d'une saison d'EuroCup et une autre d'Euroleague fait que le rookie de 19 ans a sans doute un temps d'avance sur bon nombre de joueurs de son âge. La saison passée, le Thunder avait déjoué tous les pronostics en s'appuyant notamment sur un système à trois petits (Chris Paul, Dennis Schröder, Shai Gilgeous-Alexander) particulièrement efficace offensivement. Les deux premiers cités ont fait leurs valises mais l'alignement pourrait perdurer et dans cette configuration, Malédon a incontestablement une carte à jouer. 

Dans la nuit de samedi à dimanche, il a fait étalage de toute sa maîtrise, multipliant les bons choix et faisant apprécier des prises d'initiatives nombreuses mais toujours sous contrôle. Et lorsque les reporters locaux lui ont demandé s'il était surpris de sa réussite, la réponse a fusé : "Pas vraiment". La discrétion n'empêche pas l'ambition. "J'avais confiance, mes coéquipiers m'ont dit d'être confiant et le coach m'a demandé d'être agressif. Je connais mes forces et ce que je peux apporter à l'équipe. Bien sûr je veux encore m'améliorer mais c'était un bon début."

Une première sortie qui va placer Malédon dans la catégorie des possibles "steals" de la dernière draft suite à sa sélection au deuxième tour. Des attentes que Mark Daigneault s'est empressé de tempérer : "Il avait l'air très à l'aise. C'est un point de départ. Comme pour tous les jeunes joueurs il va y avoir des bons et des mauvais matches. Nous n'allons pas sur-réagir après un bon match. Ce n'est qu'un match."