Highlights de l'Olympiade
Entre 2012 et 2016, le basket français a vécu des moments inoubliables. Prenez quelques minutes pour vous remémorer les meilleurs souvenirs en vidéos !
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Entre 2012 et 2016, le basket français a vécu des moments inoubliables. Prenez quelques minutes pour vous remémorer les meilleurs souvenirs en vidéos !
En Euroleague, Nando De Colo (22 points) continue de survoler le basket européen en rendant une copie quasi-parfaite dans la victoire du CSKA à Galatasaray (109-84). Du côté de l'Eurocup, c'est Antoine Diot qui fait le job avec 11 points et 6 passes en 16 minutes face à Ulm.
Euroleague (13/10):
Nando De Colo (CSKA Moscou) : 23 minutes, 22 points (8/12 au tir), 5 rebonds et 4 passes – Galatasaray 84-109 CSKA Moscou
Adrien Moerman (Darussafaka Istanbul) : 25 minutes, 10 points (5/9 au tir) et 11 rebonds – Etoile Rouge de Belgrade 70-73 Darussafaka
Relive the best moments. @GSBasketbol 84 - 109 @cskabasket pic.twitter.com/NTzrFs7Pxi
— EuroLeague (@EuroLeague) 13 octobre 2016
Eurocup (12/10) :
Nobel Bongou-Colo (Khimki Moscou) : 24 minutes, 6 points (2/7 au tir), 2 rebonds et 1 passe – Khimki Moscou 76-71 Lietuvas Rytas
Antoine Diot (Valence BC) : 16 minutes, 11 points, (3/5 à 3 points aucun shoot à 2), 6 passes et 2 rebonds – Valence BC 95-58 Ulm
NBA (13/10) :
Thimothé Luwawu-Cabarrot (Philadephie) : 17 minutes, 3 rebonds, 1 point et 1 passe – Philadelphie 79-100 Washington
Ian Mahinmi (Washington) : 14 minutes, 7 points et 4 rebonds - Philadelphie 79-100 Washington
Joffrey Lauvergne (Oklahoma City) : 23 minutes, 5 rebonds, 2 passes et 1 point (0-4 au tir) – Memphis 110-94 Oklahoma City
Take two minutes to relive this game.@kkcrvenazvezda 70 - 73 @dackadogus pic.twitter.com/IwkfxdUMcn
— EuroLeague (@EuroLeague) October 13, 2016
C’est un plébiscite, ou presque. Nando De Colo a recueilli 117 points sur 120 possibles lors du vote organisé le 7 septembre dernier au siège de la FFBB. 12 votants, dont le vote du public, ont permis d’établir le classement final. Chaque membre du jury était invité à présenter son tiercé afin de distribuer les 10 points (1ère place), 7 points (2e place) et 5 points (3e place). Les performances des joueurs et des joueuses lors de la saison de club 2015/16 et lors des compétitions internationales 2016 sont prises en compte pour déterminer l’identité du lauréat.
Derrière l’intouchable De Colo, Thomas Heurtel a marqué les esprits grâce à ses performances en Euroleague (meilleur passeur) et lors de la campagne de l’Équipe de France. Non retenu pour les Jeux Olympiques, le "titre" de meilleur marqueur français de NBA d’Evan Fournier a également convaincu les votants. Derrière ce trio, la relève jeune des Bleues, Marine Johannes-Olivia Epoupa a séduit tandis que le succès en club d’Isabelle Yacoubou, irréprochable capitaine de la sélection à Rio, aura été salué.
Le Trophée Alain Gilles, créé en 2015, a été remis à Nando De Colo par le Président Jean-Pierre Siutat lors d’un déplacement à Athènes où le CSKA Moscou préparait sa saison d’Euroleague, qui a débuté le 13 octobre, à Istanbul. Le double lauréat, honoré lors de l’AG de la FFBB, a adressé un message vidéo de remerciements à l’ensemble des congressistes réunis cette année à Dijon.
Joueur Points 1ère place
Nando De Colo 117 11
Thomas Heurtel 36 -
Evan Fournier 29 1
Marine Johannes 27 -
Isabelle Yacoubou 19 -
Olivia Epoupa 19 -
Tony Parker 12 -
Charles Kahudi 5 -
Le jury 2016 était composé cette année de 12 membres : Jean-Pierre Siutat (représentant et président FFBB), Alain Béral (représentant et président LNB), Patrick Beesley (DTN), Philippe Legname (représentant et président LFB), Claude Bergeaud (personnalité du basket français et représentant SFR Sport), Isabelle Fijalkowski (représentant et présidente du Club des Internationaux), Liliane Trévisan (représentant l’Equipe), Ludovic Luppino (représentant l’AFP), Yann Casseville (représentant le magazine Basket), Régis Schneider (représentant les DNA), Luc Paganon (représentant le Progrès) et le public (vote sur internet sur le site de la FFBB).
Exclusif ! La jeunesse d'un Bleu, les premières pages du livre sur @tonyparker dévoilées #ParkerLeLivre https://t.co/Z3Okrttja0 pic.twitter.com/ngDODFmbGE
— Equipe France Basket (@FRABasketball) October 18, 2016
Réunis à l’hôtel Plaza Athénée à Paris, les Internationaux ont apprécié cette soirée, en atteste les nombreux tweets élogieux des présents comme Paoline Ekambi. Animée par Patrice Dumont et Jacques Monclar, la soirée était placée sous le signe de la convivialité.
La Présidente du Club, Isabelle Fijalkowski a lancé la soirée en rappelant pourquoi ce gala se déroulait ? « Nous profitons de cette soirée pour continuer à partager des moments exceptionnels. Nous faisons tous partie de la même grande famille ».
L’actualité des Equipes de France (3x3, jeunes et Rio) a été retracée. Valérie Garnier et Vincent Collet se sont exprimés sur la compétition olympique.
Jacques Desseme, 91 ans, considéré comme le meilleur joueur européen au début des années 1950, a été mis à l’honneur. Cathy Malfois, la référence des années 80, l’a été également.
Jacques Cachemire a rendu hommage à Alain Gilles, joueur emblématique de l’ASVEL et Legende du Basket Francais.
La Présidente a rappelé les missions du Club : mobiliser les Internationaux, créer une chaîne de solidarité et de partage d’expérience et entretenir un lien fort entre les Générations. La nouvelle série de trading cards a été présentée ainsi que les vidéos de Cathy Melain et Jacques Cachemire. Des précisions ont été apportées sur les académiciens du Hall of Fame, dont 13 étaient présents au gala.
Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports, a décoré Isabelle Fijalkowski, de l’ordre national du mérite, au grade de chevalier.
Zoom sur les étoiles montantes du basket (Valériane Ayayi, Olivia Epoupa et Marine Johannes). Yannick Souvré a remis le trophée 2016 au papa d’Olivia Epoupa qui la representait ce soir.
Un grand merci a été adressé à l’ensemble des membres du conseil d’administration du club des Internationaux pour l’organisation et aux partenaires pour leur soutien.
Ravis d’être ensemble, les joueurs et joueuses de l’Equipe de France de six générations ont poursuivi la soirée en discutant, heureux d’être ensemble et de partager leurs expériences.
« L’objectif est atteint », constate humblement la Présidente, « les Internationaux sont ravis soit de se rencontrer soit de se retrouver. Il y avait plusieurs générations, un équilibre homme femme , nous sommes très heureux de les avoir réunis. Nous espérons que ça leur donnera envie de revenir et à d’autres Internationaux de venir. Nous souhaitons pérenniser l’évènement tout les 2 ans en gardant le même esprit convivial ».
Les images et des vidéos de la soirée seront prochainement disponibles sur le compte twitter et le page facebook du Club des Internationaux.
Jean-Pierre Siutat, Président de la FFBB : « Lors des différents debriefings effectués à Rio puis à notre retour en France, nous avons précisé les objectifs de notre Fédération, qui doit travailler sur une nouvelle olympiade. Un des objectifs est de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Pour cela, performer à la Coupe du Monde 2019 est un objectif prioritaire. Il faudra être compétitif dès l’EuroBasket 2017. Depuis huit campagnes nous avons fait confiance à Vincent Collet et son staff et c’était un choix judicieux compte tenu des résultats exceptionnels obtenus par notre équipe nationale. Le souhait était également de renforcer le staff à l’image de ce que font d’autres grands pays de basket, d’où l’arrivée de Pascal Donnadieu. Le basket français s’est habitué à obtenir des résultats et à conquérir des médailles. Il ne faut pas banaliser cette situation. Nous sommes convaincus que Vincent Collet est la personne idéale pour mener à bien ce nouveau projet ambitieux.»
Patrick Beesley, Directeur Technique National : « Je me réjouis de la reconduction de Vincent Collet. C’est un dossier que nous avions initié dès le mois de mars avec Jean-Pierre Siutat. J’étais personnellement convaincu que dans la droite ligne de la démarche de formation que nous menons avec la Fédération, Vincent Collet a le meilleur profil. Nous avons en France des techniciens de qualité et l’option de l’entraineur français a été très rapidement validée. Le contrat de Vincent est calé sur la nouvelle organisation des compétitions de la FIBA c’est-à-dire que nous sommes sur l’objectif des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et de la Coupe du Monde 2019. Il existe d’ailleurs, dans le contrat de Vincent, des clauses de sortie prévue pour 2019. Dans ce contrat la condition essentielle est la priorité absolue à l’Equipe de France. Vincent peut s’il le souhaite être entraineur d’un club dans la mesure où cela sera compatible avec le fonctionnement de l’Equipe de France et le nouveau calendrier Fiba. J’ajoute, qu’en concertation avec Vincent Collet et Jean-Pierre Siutat, nous avons souhaité étoffer le staff à l’image de ce qui est fait dans les autres grandes sélections internationales. Compte tenu de ses résultats depuis de nombreuses années en club et avec la sélection « A prime » depuis 2014, le nom de Pascal Donnadieu s’est naturellement imposé. Nous sommes persuadés qu’il apportera un réel plus au staff. »
Vincent Collet, entraîneur de l’Equipe de France : « Je suis tout d’abord très honoré de pouvoir poursuivre l’aventure avec l’Equipe de France et je remercie les dirigeants de la Fédération de leur confiance. J’avais évoqué à Rio un challenge magnifique et je le pense toujours. Toutes les expériences vécues depuis 2009 vont nous servir pour inventer un nouveau chemin qui doit nous permettre de continuer à gagner. C’est aujourd’hui la fin d’un cycle avec la retraite internationale de certains joueurs. Faisons-en sorte que celui qui s’ouvre devant nous soit tout aussi performant, voire plus encore. Après Rio j’ai longuement échangé avec mes assistants, avec le staff, avec Patrick Beesley, avec Jean-Pierre Siutat. C’était important de le faire afin de se projeter rapidement vers l’avenir. Même si nous avons souffert à la fin de ces Jeux contre l’Espagne, il faut regarder devant soi. Un nouveau mode de fonctionnement va se mettre en place désormais qui devra malgré tout s’articuler autour de vrais valeurs et d’obligations. Ce qui doit guider cette nouvelle Equipe de France c’est l’ambition mais aussi des règles qui nous permettront d’avancer ensemble dans un nouveau contexte. Le groupe France sera élargi et il faudra que chacun puisse s’investir pleinement pour le bien de la sélection et ses objectifs de victoires. Notamment l’EuroBasket 2017, en se rappelant que nous avons été médaillés lors des trois dernières éditions ! Mon choix de m’engager sur un projet de 4 ans est fait en conscience ainsi que celui de renforcer le staff, avec l’arrivée de Pascal Donnadieu, à l’image des nations fortes du basket. Je fais le choix de l’Equipe de France avec enthousiasme et ambition.»
Pascal Donnadieu, assistant-coach de l’Equipe de France : « Je suis heureux et fier d’intégrer le staff de l’Equipe de France A. C’est une belle marque de confiance et j’en suis flatté. Avec les « A prime » nous avons fait trois campagnes plutôt abouties avec de jeunes joueurs qui se sont révélés et qui ont réussi à franchir des paliers. Certains seront susceptibles d’évoluer avec les A dans un groupe plus étoffé pour faire face aux nouvelles échéances et au nouveau calendrier. Vincent Collet fait partie des coaches que je respecte, de par ce qu’il a accompli mais également en tant qu’homme et je ne me fais pas de souci sur le fait de bien travailler ensemble. J’arrive en toute humilité et je me mets au service du staff de l’Equipe de France. »
La FFBB annonce la reconduction de Vincent Collet en vue des #JO2020 et l'intégration au staff de Pascal Donnadieu pic.twitter.com/BiKry19eVl
— Equipe France Basket (@FRABasketball) September 6, 2016
A la recherche d'un pivot depuis le départ de Ian Mahinmi à Washington, les Indiana Pacers ont jeté leur dévolu sur un autre français pour le remplacer : Kevin Séraphin. L'intérieur français a signé un contrat de deux ans avec sa nouvelle franchise et tentera de se relancer dans l'Indiana après une saison très décevante dans la Big Apple.
Egalement au sommaire : l'Open de France 3X3 qui s'est déroulé fin juillet à Orléans (45), les campagnes estivales des Equipes de France jeunes, ...
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Il rejoint une équipe qui a éliminé San Antonio au 2e tour des play-offs 2016, puis poussé Golden State dans ses derniers retranchements en finale de la conférence Ouest avant de s'incliner. Mais le Thunder a surtout perdu l'une de ses deux stars, Kevin Durant, partie rejoindre les Warriors.
Lauvergne tentera de relancer une carrière NBA qui n'a pas vraiment pu décoller à Denver malgré des statistiques encourageantes, en raison notamment de changements d'entraîneur depuis son arrivée en février 2015.
L'intérieur tricolore passé par Châlon, Valence (Espagne), le Partizan Belgrade (Serbie) et le Khimkhi Moscou (Russie), a bouclé la saison 2015-16 avec des moyennes de 7,9 points et 4,9 rebonds pa match, en 17,6 minutes de jeu.
Tony Parker ne portera plus le maillot Bleu. Pendant 16 ans TP n'a jamais baissé les bras. En 2013, il a été enfin sacré champion d'Europe et a offert à la France son premier titre européen. Merci Tony.
A l’heure où une génération de Bleus est en train de tirer sa révérence, c’est le moment de revenir sur leur histoire et de comprendre d’où vient cet amour indéfectible pour le maillot Tricolore. Au fil des 4 premiers épisodes de la web-série diffusée sur les réseaux digitaux de SFR Sport, les joueurs racontent leurs débuts, leurs victoires, leurs échecs et cette envie de briller avec l’Equipe de France qui les motive depuis de si nombreuses années. Plus qu’une équipe, c’est une bande d’amis qui a réussi à décrocher la première médaille d’Or de l’histoire du basket français et qui, au fil des années, transmet ses valeurs et son état d’esprit aux nouvelles générations appelées à prendre la relève.
Voir l’intégralité des 4 premiers épisodes.
L’épisode 4 : « A jamais les premiers »
Cette fois c’est bien fini. 20 ans après sa première apparition sous un maillot bleu, avec les U16 de Lucien Legrand, Tony Parker tire sa révérence. Et avec lui Florent Pietrus et Mickaël Gélabale. C’est un immense chapitre de l’histoire de l’Equipe de France qui s’est conclu à Rio, avec un épilogue très éloigné de ce que ses personnages principaux avaient imaginé. Et ceux qui ont accompagné le parcours de ces trois immenses joueurs ne pouvaient que regretter cette ultime sortie. "J’ai de la peine pour eux. J’aurais voulu qu’ils finissent sur quelque chose de grand. Pour tout ce qu’ils ont fait pour l’Equipe de France. Pour tout ce qu’ils ont fait pour les jeunes", regrette ainsi Joffrey Lauvergne. "On voulait vraiment offrir une médaille pour Tony, mais aussi pour Mike, Flo et Boris qui ne feront certainement plus d'autres JO", poursuit Rudy Gobert. "C'est une déception, mais cela n'efface pas tout ce qu'ils ont fait pour l'équipe de France. On n'oublie pas."
Impossible en effet d'oublier les médailles conquises en 2005 (bronze-EuroBasket), 2011 (argent-EuroBasket), 2013 (or-EuroBasket), 2014 (bronze-Coupe du Monde) et 2015 (bronze-EuroBasket) alors que le basket français n’avait plus goûté à un podium après 1959. "C’est triste qu’ils finissent comme ça mais c’est anecdotique. Ce qu’il faudra retenir c’est ce qu’ils ont fait avant", insiste ainsi Vincent Collet qui a glissé quelques mots à Tony Parker à la sortie du terrain. "C’est très frustrant. Je lui ai dit que je regrettais qu’il termine comme ça. On pouvait perdre sans honte contre l’Espagne. Mais pas de cette manière. Maintenant ils nous ont trop dominés pour qu’on se cherche des excuses. Il y a quatre ans, à Londres, il y avait beaucoup de regrets à avoir. Là il y a trop d’écart. On a simplement le droit d’être tristes parce que c’est un quart de finale."
Triste, Tony Parker l’était sans doute mais le plus grand joueur français de l’histoire n’a rien laissé transparaître, assumant jusqu’au bout ses obligations avec les médias et concluant la conférence de presse sous les applaudissements des journalistes. "J’ai des sentiments partagés. Bien sûr c’est dur et il faudra digérer. Je ne veux pas oublier tout ce qu’on a fait ces 16 dernières années. Je suis très fier de ce que nous avons accompli. Je ne regrette pas une seconde de cette aventure. Le plus important pour moi c’était de gagner une médaille d’or. On l’a fait en 2013. Derrière c’était du bonus. 2013 restera à jamais mon plus beau souvenir en Equipe de France." A 34 ans, Parker se retire, persuadé que les Bleus n’ont pas à craindre le futur : "L’Equipe de France est entre de bonnes mains."
En passant 40 points à la France en demi-finale de l’EuroBasket 2015, Pau Gasol a traumatisé l’Equipe de France. Limiter l’impact du néo-Spur était donc une priorité mais Vincent Collet avait mis en garde ses troupes contre le risque, qu’obnubilées par l’ennemi public numéro un, elles ne délaissent les armes secondaires de l’Espagne, tout aussi capables de les punir. Annonce prophétique.
Après six minutes mercredi soir, l’épouvantail Gasol n’avait pris qu’un tir, raté, mais son équipe pointait déjà à +7. Les lieutenants Nikola Mirotic et Rudy Fernandez étaient passés par là, faisant pleuvoir des tirs de loin, sur des renversements de balle ou des exploits individuels (10-17). Et après que quelques inspirations géniales de Nando De Colo aient ramené la France à hauteur, c’est Willy Hernangomez qui jaillissait du banc pour lancer un terrible 1-10, alimenté par les pénétrations de ses arrières et les trop nombreuses pertes de balles tricolores. Après les Gasol, la France peut donc s’attendre à trouver une nouvelle fratrie en travers de son chemin. Le pivot du Real Madrid évoluera aux Knicks l’an prochain et son frère Juan, un ailier, a été drafté par les Nuggets cet été.
Comme un symbole, Gasol n’inscrivait ses deux premiers points, sur un dunk avec faute, qu’à une minute de la mi-temps. Mais la supériorité espagnole était pourtant évidente. Ecartant parfaitement le jeu autour des appels de sa tour, la Roja alimentait un impeccable Mirotic (16 pts, 4 rbds). En face, Vincent Collet tentait bien d’aligner, pour la première fois à Rio, le trio Parker-Heurtel-De Colo mais l’absence totale de jeu dos au panier et la discrétion de Nicolas Batum (0 pt, aucun tir tenté) pesait lourd dans la balance au moment de rejoindre les vestiaires (30-43).
On se prenait dès lors à rêver d’un scénario similaire à celui de l’EuroBasket 2013 lorsque, hachée menue pendant 20 minutes, l’Equipe de France avait laissé son cœur sur le parquet pour renverser la tendance. Mais de révolte, il n’y en a pas eu. Mirotic poursuivait son festival et Vincent Collet lançait, en désespoir de cause, tout son banc dans la bataille, espérant sans doute créer un choc qui n’arriva jamais.
La sortie de route est spectaculaire. La fin cruelle pour un groupe qui n'a jamais trouvé la bonne carburation après son succès au TQO de Manille. Les critiques ne manqueront pas de tomber après cet épilogue bâclé. Ces cinq dernières années, le basket français a vécu la plus belle période de son histoire. Il doit désormais débuter l'écriture d'un nouveau chapitre à la trame incertaine.
Quelle a été votre réaction en voyant l’Espagne battre l’Argentine pour vous retrouver en quarts ?
On est sur le point de passer à autre chose avec les retraites annoncées de Tony Parker, Florent Pietrus et Mickaël Gélabale. On a commencé avec les Espagnols, il fallait que ça se termine avec eux, même si on n’attendait pas forcément à les croiser en quarts de finale quand on a commencé la compétition. Nous sommes contents de les jouer. Cela nous permet d’envisager prendre une revanche sur les Jeux de 2012 et la demi-finale de l’EuroBasket l’an dernier. J’ai l’impression que des matches doivent se faire, quoi qu’il arrive. Et qu’ils se font.
Jose Manuel Calderon disait hier que la seule chose qu’il ignorait de Français c’était les prénoms de leurs parents…
Et encore… Depuis qu’on a réussi à obtenir des résultats c’est l’équipe qu’on a croisée chaque année. Et ces dernières années, plus qu’avant, cela a toujours donné des matches indécis. C’est la grande équipe de ces 10-15 dernières années. Nous sommes parvenus à hausser notre niveau de jeu pour arriver au leur. Nous avons créé un noyau autour duquel on a su élever ce niveau. Ça, on l’a appris des Espagnols. Au fil des matches contre eux on a appris à les jouer les yeux dans les yeux pour ne plus avoir peur. Cette fois c’est la grande dernière.
Les confrontations ont parfois été tendues. Vous attendez-vous à ce que cela soit encore le cas ?
Nous n’avons jamais voulu être méchants contre eux. Mais le respect doit être présent des deux côtés. On essaye simplement de jouer dur. Pendant plusieurs années ils nous ont regardés de haut. Je me souviens de la demi-finale de 2013, quand nous sommes à -20. Ils savent que plusieurs d’entre nous parlent espagnol donc ils n’hésitent pas à venir nous chambrer. Quand ils perdaient, il leur arrivait de ne pas venir nous serrer la main. Après, c’est surtout entretenu par les réseaux sociaux qui pensent qu’on aime les détester. C’est surtout un rival très fort.
Avez-vous été surpris du début de tournoi de l’équipe espagnole ?
Si vous avez suivi lors précédentes compétitions, c’est toujours la même chose. J’ai croisé leur coach quand j’étais en musculation avant leur premier match et il m’a dit : on n’a jamais gagné un premier match. C’est leur façon de faire. Ils ont l’expérience pour se remobiliser, relever la tête et continuer d’avancer.
Comment cela se passe-t-il avec votre belle-famille espagnole ?
(il sourit) Ça se passe bien. Je l’expliquais hier à Thomas Heurtel. Quand c’est un match de basket ils me soutiennent. En plus je ne leur laisserais pas supporter l’Espagne devant ma fille ! Ils font très attention. Après si c’est du hand, du foot ou du volley, chacun fait ce qu’il a en envie.
18 points, 8 rebonds et 9 passes décisives. En 56 matches avec l’Equipe de France, Thomas Heurtel n’avait jamais atteint de tels sommets. Mais depuis le début de la campagne 2016, le meneur de l’Anadolu Efes rayonne et semble avoir parfaitement assimilé son rôle en relai de Tony Parker : "Quand je suis arrivé en Equipe de France c’était compliqué. Je n’étais pas habitué à jouer derrière un joueur aussi fort. Depuis le TQO notre relation se passe très bien." Apprécié du boss, qui goûte la vista offensive du Biterrois, Heurtel a promené Kyrie Irving aux quatre coins du parquet pour s’offrir tirs à mi-distance ouvert ou servir ses intérieurs sur le pick n’roll. "Quand tu as de la patience, que tu les étires, ils font des erreurs qui te permettent de scorer", notait Vincent Collet à propos des Etats-Unis. "Pour l’instant notre alternance à la mène est performante. Thomas a été très bon avec notamment une fin de match remarquable."
Prévenu juste avant les hymnes que Parker ne tiendrait pas sa place dimanche soir, Heurtel a pleinement assumé sa titularisation, dans la droite ligne d’une saison qui l’a vu terminer meilleur passeur d’Euroleague. "J’avais beaucoup de responsabilités cette année dans une équipe avec des joueurs très forts. Je suis clairement meilleur aujourd’hui. Je suis très content d’être revenu dans ce groupe France. Je suis arrivé en forme et j’espère vraiment décrocher une médaille." Comme Milos Teodosic vendredi, puis Nando De Colo, Heurtel a démontré que la science du placement des arrières estampillés Euroleague pouvait parfaitement s’exprimer face aux meilleurs joueurs du Monde. De quoi ambitionner, à 27 ans, d’aller découvrir le basket NBA ? "Tout le monde est motivé de jouer contre les Etats-Unis, ce sont des superstars mondiales", répond-il. "Ce n’est pas forcément un objectif mais si j’en ai l’opportunité... Après ce n’est pas parce que j’ai fait un match ce soir que je dois aller en NBA."
Même s’il estime qu’il "n’a pas besoin de se montrer", alors qu’il lui reste une année de contrat à Istanbul, Heurtel sait sans doute que ses performances olympiques pourraient donner quelques idées à des recruteurs US plus que jamais sensibles aux talents venus d’Euroleague pour compléter des effectifs où les superstars entament la plus grosse partie de la masse salariale. Mais en attendant, c’est vers un quart de finale couperet que se projettent Heurtel et les Bleus. Face, potentiellement, à l’Espagne en cas de succès de cette dernière sur l’Argentine. Un face-à-face qui pourrait permettre à Vincent Collet d’opter pour une association Heurtel-Parker difficile à mettre en place défensivement mais envisageable pour contrer une Roja qui évolue souvent avec deux arrières de petite taille. Réponse définitive dans la nuit de lundi à mardi.
Alors que dans les tables de presse on se perd en conjectures pour démêler l’infini champ des possibles dans un groupe B sans dessus-dessous, la situation dans le groupe A était-elle bien plus limpide, la perspective de voir l’Equipe de France pulvériser les Etats-Unis de 33 points pour s’emparer de la première place paraissant hautement improbable. Restait celle de surprendre des Américains bousculés par l’Australie et ainsi de changer l’ordonnancement du classement.
Dimanche soir, Vincent Collet avait décidé de modifier son cinq majeur, laissant Tony Parker sur le banc. Une position assise que le leader des Bleus, ménagé par le staff, allait conserver l’intégralité de la rencontre. L’option s’avérait plutôt payante, le duo Euroleague Thomas Heurtel-Nando De Colo semant la zizanie dans une défense US par moment particulièrement naïve. Mais de l’autre côté du terrain, les pistoleros Kevin Durant-Klay Thompson, loin de leur meilleur niveau depuis le début du tournoi ont cette fois réglé la mire. En dépit d’un bon passage de Joffrey Lauvergne agressif et efficace (22-021), lorsque la France rentre pleinement dans ses rotations, elle se fait rapidement décrocher (22-30).
Par la suite les débats s’équilibraient et les Bleus pourront même nourrir quelques regrets de regagner les vestiaires avec 9 points de retard. Deux mauvaises inspirations sur des fautes commises sur des tirs à trois-points et une technique à Vincent Collet contribueront à l’écart alors que Nando De Colo s’appliquait à démontrer que son passage en NBA avec les Spurs puis les Raptors ne reflétait pas son réel potentiel. 48 heures après la démonstration de Milos Teodosic, un autre arrière du CSKA Moscou a donc donné des maux de crâne à Tom Thibodeau, le gourou de la défense US. Tout en fluidité, De Colo a terminé les 20 premières minutes à 14 points, 3 rebonds et 5 passes décisives, ramenant un instant ses coéquipiers à 40-44.
Mais face aux Etats-Unis tout peut aller vite. Très vite. Surtout lorsque Klay Thompson redevient celui qui est sans doute le meilleur shooteur du Monde. Alors qu’il pointait jusqu’à présent à 4/26 aux tirs dont 3/16 à longue distance, le joueur des Warriors s’est lancé dans une éblouissante série au-delà de la ligne primée. Cinq réussites en l’espace de quatre minutes, certaines avec une main contre le visage, pour se donner de l’air (62-78) d’autant plus que l’Equipe de France devait composer sans De Colo, sorti suite à un coup reçu au-dessus du genou droit.
Et pourtant, les troupes de Vincent Collet ont trouvé les ressources et un cinq inédit pour relancer l’intérêt du match à la faveur d’un spectaculaire 12-4 au début du quatrième quart-temps, ponctué par un dunk à deux mains de Joffrey Lauvergne (81-85, 35e). Quelques lancers-francs et des rebonds offensifs abandonnés empêcheront cependant les Bleus de rêver plus longtemps à l'exploit. Leurs esprits sont désormais entièrement tournés vers le quart de finale, mercredi.
C'est un chiffre qui compte. Vendredi soir, Vincent Collet a remporté sa centième victoire à la tête de l'Equipe de France. Un cap que seuls Joe Jaunay (entre 1965 et 1976) et Robert Busnel (de 1947 à 1957) ont atteint. L'entraîneur des Bleus aura été bien plus rapide que ses prédécesseurs pour atteindre cette barre mythique et présente également un pourcentage de succès plus élevé (70,9%).
Depuis sa prise de fonction en 2009, Vincent Collet a remporté quatre médailles internationales. Trois à l'EuroBasket (or, argent, bronze) et une au Mondial (bronze). Manque donc une compétition à sa collection. Une perspective qui occupait son esprit au moment de commenter la deuxième qualification de suite en quart de finale olympique de l'Equipe de France : "Un quart de finale ? C’est pas mal mais on veut plus que ça. On veut aller dans le dernier carré qui offre deux opportunités d’obtenir une médaille. Ça reste notre objectif."
Record de passes décisives égalé pour Thomas Heurtel (8), Charles Kahudi qui pulvérise sa meilleure performance au rebond (12 prises) ou encore Joffrey Lauvergne et Antoine Diot qui se fendent de 31 points à 12/15, le banc des Bleus a été plus qu’efficace vendredi soir. Tous les joueurs rentrés en jeu ont marqué, engrangeant rythme et confiance. "C’était un peu la fête. C’est bien pour le groupe, tout le monde était content", sourit Thomas Heurtel, impeccable au relai de Tony Parker, notamment pour développer un jeu rapide qui doit offrir aux Bleus des paniers faciles.
Il y a quatre ans, à Londres, Vincent Collet n’avait guère été convaincu par le rendement de ses remplaçants, notamment lors des rencontres plus abordables de la phase de poule contre la Tunisie et le Nigeria. La prestation de son banc contre le Venezuela pourrait être de nature à le rassurer, mais le technicien des Bleus tempère tout enthousiasme excessif : "Je suis prudent. Aujourd’hui j’ai profité du match pour impliquer ceux qui avaient moins joué et qui vont pouvoir être utiles dans la compétition. Maintenant le match contre la Serbie n’a pas montré la même chose. C’est le très haut niveau des rencontres qui montrent que c’est difficile d’exister. Mais je vais avoir besoin de trouver une ou deux rotations en plus des sept qui produisent des choses habituellement. Même si c’est sur une durée réduite. C’est déjà un luxe de pouvoir gérer par rapport à l’Argentine par exemple avec Scola ou l’Espagne avec Gasol. On a la chance de pouvoir faire souffler nos cadres."
Les joueurs ont parfaitement répondu à la répartition équilibrée du temps de jeu (pas un élément sous les 10 minutes, pas un au-dessus des 20), Antoine Diot en tête. "Celui qui jouait le moins jusqu’à présent c’était peut-être Antoine. Il a été MVP du championnat de France, ce n’est pas une brêle", rigolait Joffrey Lauvergne en zone mixte. Le meneur de Valence a été redoutablement efficace et se félicitait d’avoir su saisir l’opportunité qui s’est présentée à lui : "Dans une compétition tout le monde est important. Je n’ai joué que quelques minutes les premiers matches mais je m’en fous. Peu importe. Il faut rester prêt pour répondre présent quand on fait appel à toi."
Plus installé dans la rotation depuis le début des Jeux Olympiques, Lauvergne a confirmé sa montée en puissance, s’appuyant sur une évidente volonté de courir et une condition physique retrouvée : "On n’a pas fait de calculs. Ce qui n’est pas plus mal compte tenu de l’état dans lequel nous sommes rentrés dans la compétition. J’ai l’impression qu’on commence à être bien en jambes, bien en rythme. Ce n’est que le Venezuela mais notre attitude est positive. Je n’étais pas trop en rythme du fait d’une préparation courte, du break après le TQO. Aujourd’hui je me sens de mieux en mieux et je suis pressé d’enchaîner." Le prochain rendez-vous est fixé à dimanche, 19h15 contre les Etats-Unis.
En battant la Chine lors de la précédente journée, le Venezuela s’était offert ce qu’il était venu chercher à Rio : la possibilité de jouer une place en quart de finale en cas de victoire. Pour la France plusieurs scenarios se présentaient. Une victoire l’envoyait directement en quart de finale, sans doute à la 3e place de la poule. Une défaite inférieure à 13 points et c’est la 4e place qui se présenterait à elle. Un plus lourd revers l’aurait condamnée à un exploit face aux Etats-Unis pour ne pas terminer 5e.
Des comptes d’apothicaire que les Bleus ont voulu s’épargner. Ils auront malgré tout mis quasiment un quart-temps pour véritablement s’installer défensivement dans la rencontre. Dix minutes terminées sans commettre la moindre faute, preuve d’une agressivité insuffisante face au physique de panzer de Gregory Echenique. Le cubique pivot vénézuélien fait mal mais son manque de mobilité profite au duo Tony Parker-Nando De Colo, qui signe 12 des 14 premiers points tricolores. Elément rassurant dans les face-à-face avec un adversaire supposé plus faible, c’est avec un cinq de remplaçants que l’Equipe de France va créer le premier écart, sous l’impulsion du rythme imposé par Thomas Heurtel et grâce à l’efficacité de Joffrey Lauvergne, auteur de 8 points consécutifs (29-22, 14e).
L’enseignement de la première mi-temps c’est également que Tony Parker est en jambes. Très en jambes. Absent depuis le TQO afin de rester auprès de son épouse pour son accouchement, l’état de forme du meneur des Spurs était bien évidemment un sujet d’inquiétude avant le début des Jeux Olympiques. Sa poussée de fièvre face à l’Australie avait été un premier point rassurant. Ses raids au milieu de la raquette sud-américaine et surtout son sublime spin move passé juste avant la pause auront terminé de convaincre les sceptiques.
Vendredi soir, à la Carioca Arena, les Bleus ont déroulé un basket efficace et collectif, limitant les pertes de balles et trouvant régulièrement le coéquipier démarqué pour un panier facile. Irrémédiablement, ils ont décroché le Venezuela tout en ouvrant très largement le banc. Leur ratio passes décisives/balles perdues (25/5) ravira n’importe quel puriste. Et très vite, l’affrontement a tourné à la démonstration Même si l’opposition sera toute autre dimanche contre les Etats-Unis (passés près de la correctionnelle contre la Serbie) puis en quart de finale, la sortie face au Venezuela est incontestablement une base de travail intéressante.
Il sera impossible de convaincre les sceptiques. Ils auront toujours le dernier mot. Victorieuse contre la Serbie, l’Equipe de France manque de vice et d’ambition, renonçant à une finale potentielle contre les Etats-Unis. Défaite, elle aurait été la honte du sport tricolore, sacrifiant l’éthique du jeu à de tristes calculs.
De calculs il n’y en a pas eu mercredi soir. Tout juste peut-on reconnaître que la situation a sans doute pesé dans une première mi-temps où l’intensité défensive n’était pas au niveau des habituels face à face entre serbes et français. Mais Tony Parker n’a, lui, pas réfléchi au moment de décocher son tir victorieux, pas plus que Bogdan Bogdanovic qui fit gamelle à près de dix mètres sur un shoot pouvant renverser la vapeur. "Raduljica a failli me ruiner le genou. Il a plongé pour sauver un ballon et si je ne l’esquive pas je finis les Jeux en chaise roulante", souriait Vincent Collet. "Il aurait pu se blesser pour la fin du tournoi. Tu ne fais pas ça si tu veux perdre."
Comme Sasha Djordjevic l’avait fait quelques instants plus tôt, Vincent Collet a balayé les doutes entourant d’éventuels calculs effectués lors de la rencontre face à la Serbie. "Les gens se projettent toujours très loin", estime l’entraîneur à propos de la perspective d’évoluer dans la même partie de tableau que les Etats-Unis lors de la phase finale. "Ce qu’on savait c’est que le niveau affiché précédemment ne nous permettait pas d’aller loin dans le tournoi. De l’autre côté c’est tellement la bouteille à l’encre qu’il est impossible de dire qui sera premier, deuxième. Mais il faudra battre un adversaire fort et samedi on ne pouvait pas y penser. Après ce soir on peut dire qu’on a retrouvé des valeurs qui nous le permettent."
Un Batum adroit, un Diaw renversant, flirtant avec le triple-double (11 pts, 9 rbds, 9 pds), un Gobert qui change la donne défensivement, les motifs de satisfaction étaient nombreux. Avec en bonus un Tony Parker décisif. Le meneur des Spurs aurait d’ailleurs pu ne pas se retrouver dans la situation du sauveur, Vincent Collet ayant hésité avant de le relancer à 3’25 de la fin. "Thomas Heurtel a eu un passage remarquable", estime-t-il. "Ils sont difficiles à associer, défensivement notamment. Il est important de jouer sur les rotations. J’ai remis Tony à la fin et il a montré qu’il avait encore la capacité à changer le cours d’un match. Quelque part j’ai fait respecter la hiérarchie de l’équipe mais il y avait matière à réfléchir."
Plus discret mercredi que lors de ses deux premières sorties, Parker n’a pas tremblé au moment de réussir un tir difficile à plus de six mètres. Pas plus qu’il n’a esquivé les questions concernant les interrogations quant à l’attitude à adopter sur cette rencontre. "Pour l’instant l’objectif numéro un c’est de se qualifier et avoir le contrôle de notre avenir. La Serbie a joué le quatrième quart-temps avec son cinq majeur. Je pense qu’ils voulaient gagner le match tout comme nous. Bien sûr que nous en avons discuté. Mais après on s’est dit : on joue. Tu ne sais jamais ce qui peut arriver au basket. Tu fais un match contre le Venezuela, tes shoots ne rentrent pas et il nous font zone pendant 40 minutes… alors que nous ne sommes pas qualifiés. Tout le monde a des avis différents mais l’équipe a pris sa décision." Lui le premier. "Je suis compétiteur. J’ai la balle de match en main, je ne vais pas faire un air-ball exprès."
Son exploit ne donnera pas lieu à une immense célébration et Parker admettra dans un sourire qu’il met du plomb dans l’aile à son rêve de terminer sa carrière sur un France-Etats Unis en finale olympique. Mais cette joie toute contenue n’est que l’illustration de l'ambition des Bleus : "Nous n’en sommes qu’au troisième match du tournoi. En plus la Serbie on les joue toutes les semaines !", conclut Vincent Collet avec humour.
La troisième journée de compétition du tournoi masculin a été précédée d’un étonnant débat sur l’éventuel bénéfice d’une défaite contre la Serbie. Les Etats-Unis suscitent une telle crainte qu’éviter de croiser leur route le plus longtemps possible est la priorité de toutes les équipes aux Jeux Olympiques. D’où l’intérêt de figurer dans leur poule d’un côté et d’éviter la quatrième place de l’autre, synonyme de croisement en quarts de finale. Mais les plus confiants pousseront la réflexion jusqu’à la demi-finale. Pour demeurer dans la partie de tableau opposée de celle des Américains, l’Equipe de France aurait donc intérêt à terminer 4e de sa poule plutôt que 3e. Un calcul déjà fait par d’autres dans le passé (l’Espagne à Londres notamment) mais particulièrement dangereux aussi tôt dans la compétition. Les Bleus n’ont en effet aucune visibilité sur le classement de la poule B et n’ont, surtout, pas affiché un niveau de basket leur permettant de jouer à qui perd gagne. Battus à trois reprises à Cordoba puis en ouverture contre l’Australie, leur performance contre la faible Chine était loin d’être suffisante pour être fixé sur le potentiel du groupe.
La Serbie était donc le test idéal pour déterminer si ces Bleus 2016 ont les moyens de leurs ambitions. Et les premières minutes allaient être de nature à rassurer tout supporter inquiet. Offensivement, les troupes de Vincent Collet ont livré un récital dans le sillage d’un monumental Boris Diaw. Resté sur le terrain l’intégralité du premier quart-temps, le futur intérieur d’Utah a régné sur le début de match, jouant pleinement son rôle de deuxième meneur en délivrant 6 passes décisives. Principaux bénéficiaires des offrandes, Nicolas Batum qui confirme ainsi sa montée en puissance et Joffrey Lauvergne, toujours aussi motivé dès qu’il croise la route des Serbes. Les Français enchaîneront 8 tirs réussis consécutivement avant leur premier échec, poussant Sasha Djordjevic à rapidement modifier un cinq majeur assez expérimental duquel était absent ses deux meilleurs marqueurs (20-4, 5e).
L’entrée de Miroslav Raduljica et de Bogdan Bogdanovic suffisait à équilibrer les débats d’autant que la France a encore trop tendance à abandonner de précieuses munitions, ouvrant le flanc à des punitions immédiates dans le jeu de transition. Un 14-26 serbe faisait disparaître la perspective d’une promenade de santé, laissant les esprits mal placés et les amoureux des théories du complot bien en peine. Il fallait toute la vista de Nando De Colo pour garder la main sur le match (40-36 à la pause).
Demi-finalistes du Mondial puis de l’EuroBasket, adversaires à trois reprises en préparation, la France et la Serbie se connaissent par cœur et livrent en général des matches incertains. Les Jeux ne dérogeront pas à la règle. Alors que les Bleus s’étaient offerts un léger matelas (51-43), Milos Teodosic sortait de son inhabituelle torpeur, profitant de quelques coupables oublis défensifs pour lancer un 6-17 en l’espace de cinq minutes (57-60). Les tricolores d’Euroleague, De Colo et Heurtel répondent au défi avant que Raduljica ne reprennent son entreprise de démolition près du cercle. La Serbie a repris l’ascendant et la belle adresse française a disparu. Pendant plus de quatre minutes, seul Boris Diaw trouve le chemin du cercle. Mais Nando De Colo veille et sur l'avant dernière possession du match, Tony Parker rentre un tir improbable à la limite du buzzer. La France s'impose 76-75 et s'est dégagée la route des quarts de finale.
Avez-vous retrouvé l’Equipe de France contre la Chine ?
C’était la réaction qu’on attendait. On ne pouvait pas rester sur cette impression de l’Australie. Ce soir on s’est réveillé et maintenant il faut enchaîner. En termes d’état d’esprit, de détermination, d’attitude, c’était le jour et la nuit
Etiez-vous plus attentif aux attitudes qu’au basket pour ce deuxième match ?
Hier nous avons fait une vidéo très symbolique. On a associé des images de l’Australie avec des images de ces quatre dernières années pour leur montrer que c’était les mêmes joueurs mais pas la même équipe. J’ai dit samedi que je n’avais pas d’équipe et que j’en voulais une. A condition de poursuivre dans la même lignée, ce match de l’Australie aura peut-être servi de déclencheur.
Malgré l’écart vous avez offert un temps de jeu conséquent à Nicolas Batum et Tony Parker. Pour quelles raisons ?
Je les ai refaits jouer car ils ont besoin de rythme, tout en les préservant quand même. Tony a fourni un effort défensif important et cela va lui permettre de retrouver ses sensations d’autant qu’il est déjà pas mal. Nicolas s’est libéré ce soir, tout comme Rudy Gobert.
Quels sont vos principaux motifs de satisfaction ?
Le point négatif ce sont les balles perdues. On joue encore trop en première intention, on force un peu les actions alors qu’il faut jouer avec plus d’espace. Mais cela va venir. En revanche ce qui me fait très plaisir c’est que nous avons écrasé le rebond alors que nous étions systématiquement dominés depuis le début de la préparation. Avec Batum et Gobert comme fers de lance. La conquête dans notre sport est un élément essentiel.
Le profil de la Chine qui souffre dès que la pression défensive augmente pousse-t-il à rester prudent ?
Je sais très bien que ce match demande confirmation contre une forte équipe. Dans 36 heures, contre la Serbie, nous devons effectuer un match de haut niveau. On ne peut plus espérer que la 3e ou la 4e place ce qui signifie croiser une très forte équipe avec la nécessité d’hausser notre niveau. Aujourd’hui on ne peut pas déterminer le classement de l’autre poule et voir plus loin que les quarts serait dangereux.
Ceux qui voudront voir des signes du destin se diront que Rio 2016 ressemble plus à Sydney 2000 qu’à Los Angeles 1984. Lors de ces deux éditions l’Equipe de France avait croisé la Chine, s’imposant sur un coup de chaud d’Antoine Rigaudeau sur la route d’un retentissant exploit, alors qu’elle avait sombré en Californie.
Une seule question se posait avant le dernier match de la journée disputé à 22h30 à Rio : esprit es-tu là ? Et à défaut de faire preuve d’une grande efficacité les Bleus ont démontré qu’ils avaient du cœur. Une volonté de bien faire pas vraiment payé de retour et sanctionné par de nombreuses balles perdues lors des premières minutes, mais une attitude positive contagieuse qui allait rapidement porter ses fruits, notamment grâce à l’impact immédiat des remplaçants. Thomas Heurtel, Joffrey Lauvergne et Mickaël Gélabale ont alimenté la marque dès leur entrée en jeu, tandis que Florent Pietrus et Charles Kahudi ont donné à la rencontre le ton défensif que l’Equipe de France recherche depuis qu’elle a quitté Manille (21-14, 11e).
En augmentant largement sa pression sur les porteurs à l’image des efforts de Tony Parker, les hommes de Vincent Collet ont pu gagner des ballons pour s’offrir des paniers faciles ou provoquer des fautes. Les Chinois restaient ainsi sans marquer plus de quatre minutes à cheval entre les deux premiers quart-temps avant que Nando De Colo ne se fende de 9 points consécutifs pour creuser un écart conséquent (40-21). Les petits gestes ne mentent pas et à voir Nicolas Batum s’arracher au rebond ou Kim Tillie plonger sur le parquet pour arracher un ballon et lancer une contre-attaque, le tout sous les applaudissements du banc de touche, on avait retrouvé le plus important dans une équipe : de la vie.
Un sursaut attendu et salvateur après la décevante prestation de samedi et qui s’est poursuivie au retour des vestiaires avec comme rampe de lancement Rudy Gobert. Le pivot du Jazz a rappelé à tous la raison de son rappel sous les drapeaux après le TQO. Avec lui, la France dispose d’un exceptionnel intimidateur. Ses quatre contres monumentaux au cœur du troisième quart-temps ont définitivement levé toute ambigüité quant à l’issue du match (58-32, 26e). La suite sera moins convaincante avec quelques ballons trop facilement abandonnés sur la remontée du terrain ou quelques oublis sur l’ancien NBAer Yi Jianlan. Mais l’important était ailleurs. Les Bleus ont débuté leur processus de guérison et les critiques trop virulents auront noté que l’Australie a désormais un beau profil de médaillable après son impressionnant succès sur la Serbie. Des Serbes qui sont au programme de la journée de mercredi dans un choc qui pourrait décider de la 3e place de la poule.
"Je n’ai pas hurlé dans le vestiaire… mais j’ai dit des choses. Je ne vous dirai pas quoi. Mais je leur ai dit beaucoup de choses." Vincent Collet n’a pas fait vibrer les murs de la Carioca Arena après la défaite de ses hommes en ouverture des Jeux Olympiques. Mais il a placé chacun face à ses responsabilités après une prestation très éloignée de ce qui est attendu des Bleus. A l’exception de cinq minutes juste avant la mi-temps, l’Equipe de France n’a pas existé dans l’agressivité face à une Australie parfaitement en place et portée par un Andrew Bogut dominateur : 18 points, 4 rebonds, 5 passes à 9/10 aux tirs. "Andrew a fait un boulot extraordinaire pour se remettre sur pied. Son genou a tenu, ce qu’on ne savait pas c’était l’état de ses poumons", souriait en conférence de presse Andrej Lemanis. "Nous sommes rentrés trop gentiment dans ce match. Ensuite ils bougent très bien la balle et jouent très bien ensemble. Donc quand tu n’es pas dur et que tu les laisses faire…", se désolait son vis-à-vis, Rudy Gobert.
Déjà défaits à trois reprises lors du tournoi de Cordoba, les Bleus poursuivent leur mauvaise série. C’est une première sous l’ère Collet et l’urgence est désormais réelle de corriger le tir. "C’est décevant même si on sait que cela fait partie des choses que l’on voit régulièrement dans les tournois", estime le coach. "La vision générale est collective mais une remise en question individuelle est nécessaire. Il faut se réveiller et mesurer le niveau du tournoi. L’Australie était forte aujourd’hui et nous n’avons pas su nous opposer à sa mécanique collective. Sur certains aspects nous n’avons pas du tout respecté ce que nous voulions faire. Est-ce le stress ? La volonté de trop bien faire ? Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain mais il faut se réveiller." Trop passive sur les porteurs de balle la France a été punie près d’une quinzaine de fois sur des coupes au panier et des alley-oops. Un chiffre ahurissant pour une formation moins défensive que ces dernières années mais qui ne peut laisser une telle liberté à des adversaires d’un calibre largement supérieur à ceux affrontés à Manille. "Ce qui est important désormais c’est la réaction", annonce Vincent Collet. "Quand tu prends un gros coup de pied au cul, ça te fait mal et ça t’aide à te réveiller. Maintenant il faut se cracher dans les mains et arrêter de se regarder." Ses joueurs ont désormais 48 heures pour retrouver la flamme et un niveau plus en rapport avec leur standing. "Même si on parle de collectif, le collectif vit également à travers ses individualités et les relations entre elles", prévient leur entraîneur. Lundi soir à 3h15, la Chine doit sentir le vent de la révolte.
Souvent croisée lors des préparations estivales, l’Australie a régulièrement donné du fil à retordre à l’Equipe de France. La cuvée 2016 s’annonçait encore plus problématique à gérer. Les champions d’Océanie alignent sans doute la meilleure équipe de leur histoire et caressent le rêve de monter pour la première fois sur un podium olympique. Le cinq majeur qui se présente sur le parquet de la Carioca 1 Arena est ainsi estampillé 100% NBA et va rapidement poser sa marque sur le début de rencontre. Le coach Andrej Lemanis a opté pour décharger Patrick Mills de la conduite du jeu et pour l’utiliser comme arrière scoreur. Une option payante, le remplaçant de Tony Parker aux Spurs étant un exceptionnel scoreur de série. Bien aidé par le surpuissant Aron Baynes, qui bouscule Rudy Gobert, Mills imprime le rythme qui manque cruellement aux Bleus. Ceux-ci semblent empruntés et multiplient les pertes de balle sur des situations a priori sans danger.
La sanction est immédiate et malgré les efforts de Boris Diaw l’écart va monter à +15 au cœur du deuxième quart-temps dans le sillage d’Andrew Bogut, blessé lors des NBA Finals et longtemps incertain, qui fait apprécier son sens du placement. L’Equipe de France est au fond du trou mais va être relancée par son leader. Eloigné du groupe depuis la fin du TQO pour assister à la naissance de son second fils, Tony Parker se lance dans un des festivals offensifs qui a construit sa légende depuis 15 ans. En un peu plus de 6 minutes il se fend de 16 points (sur les 17 de son équipe) et conclut d’un tir extérieur, juste avant la pause, un 14-2 qui relance totalement les débats. Moins visible mais tout aussi déterminant lors de cette série, Rudy Gobert a verrouillé sa raquette et pointe à 7 rebonds et 3 contres au moment de rejoindre les vestiaires.
Mais lorsque l’adresse de Parker fait une pause, l’Australie reprend le large. Depuis le poste haut, Bogut, passeur redoutable pour un grand, digne héritier de Vlade Divac, dirige les opérations. Les coupes dans le dos de la défense de la part des arrières australiens et un système pour libérer Bogut au alley-oop s’enchaînent sans que les Bleus parviennent à s’adapter. Vincent Collet décide alors de jouer plus petit en utilisant Kim Tillie au pivot. Mais les insuffisances défensives entrevues à Cordoba n’ont pas, comme par miracle, disparu en débarquant au Brésil.
Le choc attendu va même tourner à la démonstration au début du quatrième quart-temps avec une série de backdoor d’école. On flirte avec les 20 points d’écart (48-67) et Bogut règne sur les débats. Les dernières minutes sont désormais anecdotiques pour le score mais doivent avant tout servir à retrouver un semblant de rythme autour de l’impeccable Mickaël Gélabale et préparer la rencontre de lundi contre la Chine. Car la France ne doit désormais plus se tromper d’objectif. C’est la course à la qualification qui, seule, doit l’animer.
Tous les matches seront diffusés sur France Ô et Canal+ Sport.
Les horaires des matches sont en heures françaises.
Here, we are... in the Olympic Village ;-) #FranceOlympique #EspritBleu #Rio2016
Une photo publiée par Nando De Colo (@nandodecolo) le