Depuis l'Elan Chalon, battu en finale de la Coupe Saporta par les Grecs de Maroussi (72-74) en 2001, aucune équipe hexagonale n'avait accédé au dernier carré de la deuxième compétition européenne.
L'occasion est belle, cette saison, d'aller encore plus loin. Les cadors, comme le Maccabi Tel-Aviv, Kazan, Valence ou encore le Bayern Munich et Milan, ont tous été envoyés au tapis. Et la SIG a bénéficié de l'adversaire le plus abordable en demi-finale, en évitant le Galatasaray, ancien habitué de l'Euroligue, et Gran Canaria, qui l'avait battue une fois (en deux matches) lors du deuxième tour.
Néophyte sur l'échiquier européen, Trente, qui ne dispute que sa deuxième saison dans l'élite transalpine, est loin d'être intouchable. Mais il a joué sans complexe et dispose d'éléments de qualité comme Julian Wright (16 points, 7 rebonds), ancien intérieur NBA (Nouvelle-Orléans, Toronto), ou encore l'ailier international italien Davide Pascolo (13 points, 7 rebonds).
Durant toute la partie, le club italien a mené au score. Les dix premières minutes ont été un cauchemar pour la SIG (16-31), dominée dans tous les compartiments du jeu et étouffée par l'adresse diabolique à longue distance (6/6) de Trente.
"On n'a pas assez bien défendu. Ils ont mis de gros shoots, mais on a commencé trop tranquillement. Cela nous a fait mal", a analysé au micro de Ma Chaîne Sport le pivot Bangaly Fofana, meilleur Alsacien (15 pts, 10 rbds) du match.
L'écart a grimpé à +20 (16-36) à l'entame du deuxième quart-temps. Mais les leaders du Championnat de France, emmenés par Louis Campbell (11 pts) et Kyle Weems (15 pts), ont serré les boulons en défense et retrouvé de l'efficacité pour engranger un 17-0 (33-36).
Le passage à une défense tout-terrain leur a permis de rester à une possession d'écart à la mi-temps (37-40).
Maintes et maintes fois, les hommes de Vincent Collet ont soufflé dans le cou de leurs adversaires, sans parvenir à revenir à hauteur. Il leur a manqué un peu d'adresse pour signer un neuvième match sans défaite toutes compétitions confondues.
Sur ses terres, la SIG a du mal en Eurocoupe: c'est son quatrième match d'affilée sans victoire. Elle voyage mieux (4 victoires, 1 défaite), en revanche. Une bonne raison d'espérer.
Les déclarations d'après-match
Jérémie Leloup (ailier de Strasbourg): "On a limité la casse car on était quasiment à 20 points en première mi-temps. Heureusement on revient, on a su réagir. C'est dommage de finir à -6 car on aurait pu finir à -4 ou -2. Ce n'est que la mi-temps. On a encore 40 minutes voire 50. Il faut qu'on reste concentré et faire une meilleure entame de match là-bas. Depuis que l'équipe tourne, on voyage beaucoup mieux. On a confiance en ce que l'on peut faire. A nous d'avoir la même mentalité qu'à Oldenbourg (victoire 64-93 en huitième de finale)."
Martial Bellon (président de Strasbourg): "On a eu un début de match difficile même si on fait une belle remontée. On a vu ce soir que cette équipe était capable de prendre feu. Chez eux ils auront la pression et je pense qu'on va démontrer, comme on l'a fait à Oldenbourg et Novgorod, qu'on jouera plus libéré. On a toutes nos chances, le match n'est pas plié."
Vincent Collet (entraîneur Strasbourg): "Ça aurait pu être pire et ça aurait pu être meilleur. Les premières 20 minutes auraient pu nous tuer mais on a eu la chance de revenir vite dans le match. Après, je pense qu'on a pas bien joué. On a fait preuve d'impatience alors qu'il aurait fallu construire. Il faut qu'on change cela de façon drastique et qu'on retrouve le jeu collectif. On n'a pas trouvé la solution face à une défense qui change beaucoup. Aujourd'hui, Trente mérite sa victoire, ils étaient plus forts que nous. Ils nous ont surpris c'est une bonne équipe. Mais rien n'est fini. La vérité du match ne doit pas être celle du match de la semaine prochaine. Des joueurs devront monter en température si on veut aller en finale. Aujourd'hui trop de joueurs étaient en deçà de leur niveau. On a tout à gagner. On a raté cette première manche mais on a pu voir qu'il y avait des inversions régulières."