Deux talents hors normes et de grandes ambitions
Époustouflant, bluffant, sensationnel. Les superlatifs manquent pour décrire la fin de saison de Nolan Traoré. On savait le meneur leader du Pôle France promis à un bel avenir. Cependant, combien l’imaginaient s’imposer aussi vite dans l’élite ? Prêté à Saint-Quentin à la fin du mois de mars, Traoré a éclaboussé la Betclic Élite de tout son talent. Jusqu’à devenir l’arme numéro de l’équipe picarde lors du quart de finale de playoffs face à l’ASVEL (39 points, 14 passes sur les deux matchs).
Dans la foulée, Traoré a retrouvé ses camarades du Pôle France pour disputer l’Adidas Next Generation Tournament (ANGT) de Berlin. Il a signé un récital en demi-finale face au Barça : 45 points, 9 passes. Ses cartons ont tapé dans l’œil de Vincent Collet, qui l’a appelé en tant que partenaire d’entraînement lors du premier rassemblement de l’Équipe de France. "C’est hyper gratifiant, il le mérite. Cette expérience a forcément été enrichissante." commente Régis Boissié, le nouveau sélectionneur des U18. "Mais si on veut être une équipe qui doit viser le très haut, on ne peut pas être dépendant d’un joueur. On doit faire en sorte d’être performants, quelles que soient nos armes." Parmi ces armes, Noa Essengue, l’autre grand prospect de cette génération. L’an passé, Essengue a été surclassé – ainsi que Traoré – pour disputer l’Euro U18. Son impact a été immédiat. L’ailier-fort a fini la compétition avec la deuxième meilleure évaluation des bleuets derrière Tidjane Salaun (10,6 points, 4,3 rebonds, 13 d’éval en 17 minutes). Sur la lancée de sa saison 2023-24, le pensionnaire de l’Orange Academy de Ulm en Allemagne sera l’une des grandes attractions de ce championnat d’Europe. En mars dernier, Essengue a été élu MVP du Tournoi ANGT de Dubaï après avoir cartonné en finale contre le Zalgiris Kaunas : 33 points, 18 rebonds et 4 contres ! Autre membre de l’Équipe de France, l’arrière de l’ASVEL, Yohann Cissoko, a été sélectionné dans l’équipe type de ce tournoi.
Au-delà de ces individualités marquantes, Régis Boissié note que la génération 2006 possède un vivier intéressant : "Il y a beaucoup de garçons de qualité. Sur les 18 convoqués, chacun peut amener un plus à l’équipe. Cela va être difficile de faire des choix et d’éliminer certains garçons. Individuellement, il y a de la qualité. Maintenant, il devra faire en sorte que le groupe soit également de qualité." Il y a deux ans, six des joueurs présélectionnés (Traoré, Soulhac, Sissoko, Sifferlin, Diakite et Essengue) ont remporté le bronze à l’Euro U16. "Cette équipe avait peut-être quelques soucis sur le secteur intérieur, notamment au poste 5", note Boissié. Désormais, l’équilibre des forces est mieux réparti entre puissance de feu extérieure et intérieure. Des joueurs ont émergé, à l’image de l’intérieur Joan Beringer, très performant cette saison avec les U18 et les espoirs strasbourgeois - près de 16 d’évaluation en 21 minutes pour sa première saison en espoirs. D’autres joueurs ont franchi un palier comme Léon Sifferlin à Bourg, Martin Carrère à Limoges. "Ces garçons avancent et sont à même de prendre de plus en plus de place. Maintenant, le niveau international, c’est le niveau du dessus. À eux de retranscrire leurs qualités à cet étage."
En préparation, les Bleus ont enchaîné six succès en autant de rencontres sur un écart supérieur à 30 points en moyenne. "L’intensité et le partage sont des maîtres mots de notre identité", a expliqué Elise Prodhomme, l’assistante de la sélection.