"Quoiqu’il arrive, il n’y aura aucun match facile au TQO"
Tu peux un peu nous raconter ton début de saison et comment tu te sens à Nantes ?
C’est une saison qui est un peu compliquée par rapport à la pandémie. Je suis arrivée à Nantes cette année et c’est difficile d’arriver dans un nouveau club et de ne pas connaître les supporters, les partenaires, de ne pas avoir de repères. Pour autant on a la chance de jouer donc on ne va pas se plaindre. On a une équipe qui a été renouvelée à 90% donc c’est très compliqué de trouver des automatismes sachant qu’en début de saison on jouait un match toutes les deux semaines. Malgré tout, individuellement je fais une bonne saison donc je suis satisfaite et je suis contente d’avoir rejoint le projet nantais. La saison est encore longue, on espère pouvoir la finir et si on la termine, se maintenir et pourquoi pas accrocher une 8ème place.
Tu es en nette progression cette année. Ton statut a un peu changé dans la ligue ?
C’est du travail; Ce sont des choses que j’aurais pu faire avant mais malheureusement je n’ai jamais réellement pris le taureau par les cornes. Je restais dans mon rôle de défenseuse et en attaque j’essayais d’être opportuniste. J’ai simplement changé de mentalité en me disant "Marie tu peux attaquer, tu le fais très bien toute la semaine à l’entraînement". Je me suis dit qu’il fallait rentabiliser en match et cette année j’ai une coach qui me fait confiance, et même si c’était déjà le cas l’année dernière à Saint-Amand, elles ont davantage besoin de moi offensivement. Mon statut dans l’équipe est différent en fait, on me demande de mettre des points et d’apporter en attaque. Mais j’aimerais apporter plus pour obtenir plus de victoires parce qu’avant tout je suis une joueuse d’équipe, je l’ai toujours été et je préfèrerais gagner des matches mais avoir de moins bonnes statistiques.
Vous n’êtes plus que 8 cette semaine. L’année dernière tu n'étais pas arrivée jusque-là. A quoi est dûe ta présence dans cette shortlist selon toi ?
Alors déjà je me dis que l’année dernière s’il y avait eu 8 noms, j’aurais peut-être été dans les 8. L’an dernier, il n’y avait vraiment pas de place. En février on avait déjà les 4 noms des joueuses qui partaient et les 2 remplaçantes. Ils avaient uniquement sélectionné des filles du top 10 donc en arrivant en novembre 2019, je savais que je ne pouvais être dans les 6 finalistes puisque je n’étais pas dans le top 10 français au ranking FIBA. Cette année ils ont une approche différente en prenant 3 filles du top 10 français et trois filles hors top 10 donc les cartes sont redistribuées. J’ai fait un bon stage en novembre parce que j’arrive en rythme grâce à ma saison à Nantes et je sens qu’il y a de la place, peut-être une opportunité à saisir. Peut-être pas. Il faut quand même resituer et être sélectionnée en Equipe de France c’est quand même assez compliqué. On a quand même les meilleures joueuses du Monde. Si la question est est-ce qu’il y a une opportunité à saisir, la réponse est oui. Maintenant il faut que j’arrive à la saisir parce qu’en termes d’expérience et de résultats on a quand même 4 filles ici qui mériteraient, qui sont ancrées dans le projet et qui se connaissent parfaitement bien. C’est pas simple, mais quoiqu’il arrive je donne tout ici et pas de regrets. Et si je donne tout et que je suis à 100%, ça permettra aux filles qui représenteront la France de bien travailler à l’entraînement et si demain elles ont des résultats, on saura que c’est aussi grâce aux 4 autres filles qui étaient là. On joue comme on s’entraîne donc pour performer en match elles ont besoin d’avoir un entraînement de haut-niveau.
On en parlait avant, ton statut en club a changé. Est-ce que tu trouves que ton statut en Equipe de France a également changé ?
Je dirais que oui. Alors peut-être pas mon statut, mais la manière dont les coaches amènent les choses, oui. Ils nous laissent plus comprendre que l’Equipe de France est ouverte et qu’il y a des places à prendre. On sait que l’Equipe de France n’appartient à personne et qu’il peut se passer beaucoup de choses jusqu’au TQO. On est dans une période où le covid traîne, une joueuse peut se blesser, ce que je ne souhaite à personne bien entendu, mais ils ont besoin que toutes les joueuses soient investies dans le projet. J’ai toujours répondu présente et pour être partenaire d’entraînement aussi. Avant d’être mes concurrentes, ce sont quand même mes copines et quand elles performent je suis ravie, parce que je me dis que c’est aussi un peu grâce à moi.
On parle souvent d'une concurrence saine dans le 3x3. Tu le ressens comment toi ?
C’est très très sain. On se connait toutes depuis des années, on bosse ensemble depuis des années aussi, on se suit. Même l’été on peut être ensemble sur la Superleague 3x3. Sur le terrain il y a de la concurrence, on se met des coups, mais c’est sain. Tout est sain au 3x3 et c’est ça que j’adore, parce que ce n’est pas forcément le cas partout. Le groupe vit bien et c’est très important au 3x3.
L’année dernière ton objectif était les JO 2024 à Paris. Est-ce que l’objectif a changé du coup ?
L’objectif c’est de faire les JO. Lesquels, je ne sais pas mais quoiqu’il arrive je me tiendrai prête si l’Equipe de France a besoin de moi. Je donne tout et je n’aurai pas de regret à la fin de ce stage. Que ce soit 2021 ou 2024, l’objectif reste le même : les JO. Après si ce n’est pas 2021, ce sera 2024 avec en plus l’objectif de m’imposer aussi dans le collectif France.
Pour participer aux JO il faut temriner dans les 3 premières places. On rencontrera les USA, l’Allemagne, l’Uruguay et l’Indonésie en phase de poules. Tu peux nous en parler un peu ?
Etats-Unis j’ai vu quelques matches parce que j’ai suivi les Women Series FIBA il y a 2 ans et l’Allemagne, j’ai vu les Jeux Européens à Minsk et c’est une nation que j’ai l’habitude de croiser en U23 et en Sénior. Ce sont de très bonnes nations. Quoiqu’il arrive, il n’y aura aucun match facile au TQO. La France va arriver tête de série, avec les meilleures joueuses du Monde dans l’équipe et ce sera la nation à abattre.
La préparation est un peu chamboulée avec l’indisponibilité de l’Espagne pour le tournoi qui devait se dérouler en fin de semaine. L’Autriche, ça va quand même être un beau test ?
Ca va être intéressant parce que je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Avec les filles on en discutait et on espère qu’on va être surprise par leur niveau de jeu. Mais on ne sait pas quel style de joueuses elles vont avoir : des petites, des grandes, des filles rapides, des filles physiques, des shooteuses ? L’Espagne c’est vraiment dommage de ne pas les avoir sur ce tournoi parce que c’est une très bonne opposition, c'est une valeur sûre. On aurait pu répéter nos gammes. Jouer les unes contre les autres c’est sûr que c’est une très bonne opposition aussi mais on a les mêmes systèmes donc on peut anticiper pas mal de choses. Jouer contre une autre équipe nationale c’est très intéressant. Après c’est le 3x3 et le maître mot c’est « s’adapter » donc on s’adapte.
Tu évaluerais à combien de % les chances de qualification aux JO pour l’Equipe de France féminine 3x3 ?
A 100%. Bon, 99,9% parce qu’il y a toujours une part d’inconnu. Mais j’ai confiance. Je fais confiance au staff, je fais confiance aux filles.
La Coupe d’Europe 2021 à Paris en septembre, ça représente quoi pour toi ?
Si je ne participe pas aux Jeux Olympiques ce sera l’objectif numéro 1 pour moi. De jouer à Paris, ce serait incroyable. J’adorerais. Je n’ai pas envie de dire plus que le TQO ou les JO, mais ce serait énorme. A Paris, à domicile, le triplé de la France, ce serait incroyable ! Après on est loin, on a le temps mais dans un coin de ma tête ça fait ding ding ding ! Ça serait énormissime !
La liste des tournois du circuit de la Superleague 3x3 2021 est sortie hier. Les Las Campeonas vont tenter le quadruplé ?
On se le dit tout le temps en fin de compétition, « l’année prochaine on remet ça ! », mais on attend de voir. On va comparer le calendriers avec celui de l’Equipe de France, que ce soit les Women Series FIBA 3x3, la préparation aux Jeux Olympiques ou la préparation à la Coupe d’Europe 2021 à Paris. Mais si on participe l’objectif sera le même : ramener la coupe à la maison !