Tony Parker "Légende du Sport"
Après avoir reçu son prix au Musée National du Sport, Tony Parker s'est livré à un échange d'une heure trente durant lesquel il a dévoilé les secrets de son immense carrière devant près de 900 personnes présente ce jour-là à l'Opéra de Nice. Une journée d’hommage remplie d’émotion et ô combien méritée pour ce champion d’exception.
Extrait du discours de Vincent Duluc, Président du Musée National du Sport et Grand Reporter à L'Equipe
"... Ce mur des légendes va s’agrandir, aujourd’hui, avec l’intronisation du plus grand joueur de l’histoire du basket français. Tony Parker, comme tous les championne et les champions d’exception, a creusé un sillon multiple. On peut décrire sa gloire et sa trace par le palmarès, ses quatre bagues de champion NBA en 2003 en 2005. 2007 et 2014, son titre de MVP des finales en 2007, ses six sélections All-star, ses 17 saisons aux San Antonio Spurs, ses 181 sélections en équipe de France : ce n’est pas un palmarès, c’est une vie ! Mais si le palmarès distingue les champions des sportifs ordinaires, il n’est pas la seule trace qui reste lorsque leur carrière s'arrête. Nous avons passé 20 ans à nous lever la nuit, au moins pour les play-off et les finales, pour voir un meneur de jeu français défier la NBA du haut de son 1,85m, se couvrir de gloire et ne jamais le faire à son seul profit, ce qui est l'essence d'un meneur de jeu, et ce qui est encore plus le sens d’un meneur de jeu des San Antonio Spurs sous le règne de Gregg Popovitch. Tony Parker a conquis la gloire et la NBA sans jamais tirer la couverture à lui et cette couverture aurait été assez large pour que Tim Duncan et Manu Ginobili forment avec lui un Big Three, ce qui suggérait qu’il n’y avait pas une star dans l’équipe, ou alors qu'il y en avait trois, ou alors que la star était l’équipe.
Il y a toujours une émotion pour les passionnés du sport à l’idée de suivre des exploits venus de l’autre bout du monde ; l’émotion vient de l’éloignement, de la conquête d'un territoire nouveau, d’un feuilleton qui soudain s’installe, incarné par un personnage familier, match après le match, saison après saison, une victoire après l’autre. Mais le palmarès et la mythologie de la NBA ne suffisent pas à dire complètement les traces laissées par Tony Parker, dans notre imaginaire, et sa responsabilité, parfois, dans notre bonheur collectif. Nous avons aimé, tous, le spectacle de ce meneur de jeu qui a su inventer d’autres armes pour dominer les très grands de ce monde et les rouler dans la farine, en faisant les choses à une vitesse qu’on n'avait jamais vue, en inventant un shoot en flotteur qui lobait les bras des géants, et en réinventant son shoot pour être une menace partout sur le terrain. Tony Parker a été plus qu’un joueur parce que le talent n’aurait pas suffi, il a été plus qu’un joueur parce qu’il lui a fallu réunir son éthique de travail et son intelligence pour grandir et durer dans un monde impitoyable, et il est aujourd’hui plus qu’un joueur à présent qu’il ne l’est plus, et qu’il rend au basket français ce qu'il lui a donné, à travers son investissement à l'ASVEL, et dans son Academy. Nous sommes fiers, aujourd’hui, de faire de Tony Parker une légende du sport."